Chapitre 24: Samuel

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J'avouerai, qu'à ce moment-là, je n'ai pas vraiment compris la colère d'Ethan. Je voulais juste être sympa, faire une blague à Ambre. Je ne veux pas que les personnes qui m'entourent aient peur de moi. Je veux qu'elles me considèrent comme une personne normal, inoffensif, avec qui elles peuvent se confier et avoir confiance. Je sens qu'Ambre a peur de moi. J'essaie de faire chasser cette peur le plus possible d'elle, mais tant qu'elle ne l'aura pas voulu, je ne pourrai rien faire pour lui montrer que malgré mes actes, je peux changer. Mais avec Ethan, ça n'arrange rien non plus. Il est toujours là, à côté d'elle, comme un garde du corps. Mais il s'est pris pour qui en fait?! Superman?! Ambre est tout de même assez grande pour s'occuper d'elle-même.

Je me retrouve donc en compagnie du meilleur pote de superman. Génial... Il va me dire quoi celui-là? "Ce n'est pas bien ce que tu as fais. Il ne faut pas recommencer. Ambre ne veut pas de toi, elle préfère Ethan." Sérieusement, comme si personne n'était au courant. Dès qu'elle est arrivée dans nos vies accompagnée de son guignole de Meyer, on savait tous très bien de ce qui allait se passer ensuite. Ça fait déjà une semaine qu'elle est ici, et il ne c'est toujours rien passé. Je dirai même que je suis un peu déçu.

Noé me parle depuis tout à l'heure. Je ne sais pas vraiment s'il m'engueule, me conseille ou je ne sais quoi. A vrai dire, je ne l'écoute pas vraiment. Je n'ai pas franchement envie de l'écouter. Il n'est rien ni personne pour moi. Je n'ai ni à suivre ses ordres ni ses conseils ni ses belles paroles. Sans lui en demander la permission, je m'en vais avec les autres. Sans être étonné, je remarque que ni Ambre, ni Ethan sont là.

DRIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIING

La fin des cours sonne enfin. C'est sympa de finir une heure plus tôt, ça permet d'aller travailler, sortir avec nos amis ou retourner chez soi. D'ailleurs, c'est ce que font Ethan et Ambre puisqu'ils disent au revoir à tout le monde. Sauf à moi bien entendu. Mais je m'en fous. Enfin, je crois... Les autres restent sur les bancs pendant que je m'en vais prendre un bus pour rentrer chez moi. Je pourrai enfin me démaquiller. Ça fait un an que je me fous du fond de teint sur la tête. J'ai hâte que l'année se terminer pour arrêter de ressembler à une orange tous les jours.

Je passe la porte de chez moi avec précaution. Je ne sais pas si mon père dort ou est concentré sur une de ses maquettes mais dans tous les cas, si je le dérange, je vais me faire défoncer. Et c'est le cas de le dire. J'entre tranquillement, défais mes chaussures, enlève mon manteau et vais dans la cuisine manger un encas. A travers la fenêtre de la cuisine, je vois que mon père est assis dans le salon, sur son fauteuil, avec un verre de rouge à la main ainsi qu'un bière vide posé sur la table basse. Il est en train de regarder la télé comme la plus par de son temps lorsqu'il ne travaille pas à l'usine. Je le vois qui commence à s'endormir de plus en plus. Les lunettes sur son crâne chauve glisse elles aussi de plus en plus jusqu'à arriver sur son nez. Ce qui le fit se réveiller d'un seul coup.

Je sors de la cuisine pour me diriger dans ma chambre. Je prends mon sac que j'avais laissé en bas des escaliers et monte à l'étage pour faire mes devoirs. Au bout d'une heure, après avoir fini mes révisions pour le baccalauréat, je descends pour aller mettre la table. Quand j'arrive, je vois mon père penché vers le lave-vaisselle. Je décide donc d'aller l'aider. Mais une fois que je suis près de lui, il me pousse vers l'arrière et je me prends le coin de la table dans le bas du dos. J'essaie de ne pas montrer que je me suis fait mal. Je m'avance une nouvelle fois vers lui, quand soudain je constate qu'il ne débarrasse pas le lave-vaisselle mais qu'il le remplit. Je lève la tête pour savoir si il m'a fait ou gardé à manger. Sans être étonné, je constate que je vais me débrouiller avec ce qu'il y a dans le frigo comme quasiment tout le temps. Je prends alors une assiette et des couverts que je pose sur la table. Je vais vers le frigo, quand soudain mon père prend une autre bière et une autre bouteille de téquila. J'ouvre à mon tour la porte du frigidaire en constatant qu'il ne reste plus rien à l'intérieur mise à part du jambon, du beurre et deux yaourt. Ce soir, se sera donc sandwich avec du pain datant d'il y a trois jours et un yaourt nature sans sucre.

Ambre, reine d'Espagne ou presque...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant