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Les rayons de soleil viennent doucement caresser la peau de mon visage. Petit à petit mes yeux s'ouvrent et les souvenirs de la veille me reviennent. La lumière artificielle de la supérette. Son regard empli de haine. Sa main qui s'apprête à rencontrer ma joue. Je grogne de frustration et me recouvre la tête de mon oreiller laissant quelques larmes affluer sur mon visage rougi.

Aujourd'hui est une nouvelle journée et je ne vais pas la passer avec mes démons. Sachant que nous sommes vendredi ce matin sera agité. Je m'extirpe difficilement du lit et regarde l'heure. 7h34. Le soleil s'est levé plutôt tardivement, logique pour un mois de février. J'allume ma platine vinyle et laisse le son acoustique emplir mon appartement. Un coup d'œil à mon téléphone me prouve que j'ai des messages en absence.

Flo'le gros : yo bb ce soir on a changé nos plans on reste au studio, Oli a eu une nouvelle idée de refrain. Passe un bon vendredi on essaye de se capter ce week-end.

En parlant d'Olivio lui aussi m'a laissé une phrase.

Olive : Flo' te l'a sûrement déjà dit mais on ne pourra pas se voir avant samedi, prend soin de toi <3

Clarouche : J'passe pour 12h30 rdv au café de d'hab.

Je réponds vite fait à mes meilleurs amis puis pars me changer. Aujourd'hui j'ai décidé d'être dans la monochromie. Un jean blanc mom, un col roulé blanc, une paire de chaussettes blanches à froufrou, mes stan smith à scratch et mon énorme doudoune couleur neige. Je visse mon bonnet de la même couleur que le reste de mes vêtements et descends les escaliers menant à ma librairie. Arrivée en bas je m'extirpe de mon paradis pour aller boire mon habituelle boisson noisette au café où je devrais aussi rejoindre Clara pour le repas de midi. La matinée se passe relativement vite et comme je l'avais prévu j'ai vendu une bonne cinquantaine de livre. Car comme vous l'aurez compris je suis libraire. J'ai en quelque sorte fait trois années de droit pour me rendre compte que ce n'était absolument pas ce que je voulais. Alors j'ai pris mon destin en main et je me suis lancée dans ma propre entreprise du livre. Mon père a eu du mal. Au contraire ma mère m'a totalement supporté dans cet épisode. Je ferme mon petit magasin pour la pause déjeuner. Puis pour la deuxième fois de la journée je me dirige vers le café. Clara est déjà attablée devant une salade. Encore une lubie, elle veut faire un régime. Je lève les yeux au ciel et elle me lance un regard noir.

"J'suis pas là pour que tu me fasses des remontrances.

-Alors je ne te dirais rien mais tu sais ce que j'en pense dis-je dans un soupir."

Elle lève son sourcil droit puis devient sérieuse.

"Dis moi ce qu'il se passe."

Je pousse un soupir de découragement. Clara saisit ma main et la serre. Depuis le temps que nous nous connaissons elle décrypte toutes les émotions qui me traversent c'en est même impressionnant. J'ai beau porter un masque de joie extrême elle sait qu'au fond de moi ça ne va pas au mieux.

"Il y a eu une altercation à la supérette du coin. Avec tu-sais-qui et je ne parle pas de Voldemort."

Ma meilleure amie jure dans sa barbe.

"Ça ne peut plus continuer ! Dis lui une bonne fois pour toute, tout ce que tu ressens à son égard !

-Si je le fais ça dégénérera, comme avant.

-Alors trouve toi un copain.

-Pourquoi faire ?

-En sachant que tu as tourné la page il devra lui aussi le faire."

J'hausse les épaules pas convaincue par ces paroles. J'ai assez donné dans cette relation qui a duré trois putain d'années. Les 365 jours de rupture ont été atroce. Je n'étais plus qu'une ermite sans âme mais j'ai réussi à me relever. D'où mon changement de vie et mon ouverture de librairie. Nouveau départ pour une nouvelle vie. Bye Toulouse et ses mauvais souvenirs bonjour la belle Paris.

Nekfeu en japonaisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant