Nekfeu en japonais

2.

Samedi 16 février 2016,

13h55.

À Flo le gros : 25 minutes que je t'attends si t'es pas là dans 30 secondes, j'm'en vais.

Je souffle d'agacement. Mon meilleur ami m'a proposé une petite sortie sur Paris pour son dernier jour dans la capitale mais évidemment il est en retard. Même plus qu'en retard. Il est clairement en train de me poser un lapin. 13H56. J'attrape mon sac et sors du café. A l'extérieur le froid me frappe d'une telle force que je recule d'un pas. Génial, ma colère continue de grimper. Je n'ai qu'une envie me rouler dans mes couvertures tout en lisant un bon bouquin. Avec éventuellement un café noisette remplit de guimauve.

Flo le gros : Désolé babe je passerais ce soir à ton appart'.

Flo le gros : J'ai eu une MEGA SUPRA idéee

Flo le gros : On en parle ce soir, bisous ma grosse <3

Je lève les yeux au ciel puis je lui envoie un simple okay. Il ne mérite que cette brève réponse qui révèle bien mon énervement. Enfin arrivée dans mon appartement je balance mes baskets à perpette les oies puis je m'affale sur mon lit. Un coup de mou me prends et je m'endors doucement.

Une petite demie heure plus tard je suis réveillée par une sonnerie de téléphone. Blasée je décroche.

« Ouais.

-Ouh toi tu dormais me répond Oli.

-Effectivement et j'y retourne donc dis moi de suite ce que tu veux.

-Avec Flo' on est en studio, et on a zappé les canettes de Red Bull tu veux pas aller nous en chercher ?

-Sérieusement ? Ton frère me pose un lapin et toi t'as le culot de venir me demander d'aller faire vos courses ?! Enfoncez-vous une colle dans l'cul j'irais pas. Sur ce, bye. »

Je raccroche sans lui demander son reste. Exaspérée je me lève de mon doux cocon pour aller prendre un paquet de guimauve. Évidemment je n'ai plus rien dans mes placards. La moutarde me monte au nez. Ne reste plus qu'à aller au supermarché et le pire dans cette histoire c'est que je vais leur acheter leur foutu red bull. Un jean slim, un énorme sweat gris et ma doudoune sur le dos je descends les escaliers pour me diriger vers la supérette du coin sans oublier mon fameux bonnet. Grelottant de froid je trottine pour arriver au petit commerce. La lumière artificielle me brûle les yeux. Les bips sonores m'agressent les tympans. Une vague de chaleur me monte à la tête. Je déteste cet endroit et si je ne sors pas illico presto je vais faire une crise d'angoisse. Inspirant profondément je m'engouffre dans les rayons plus haut que ma petite personne. Mon pauvre mètre 65. Yaourt, Fromage, Viande, mais où sont les chamallows ? J'avance au fond du magasin jusqu'à tomber sur les canettes. Je prends un pack de red bull et un de coca cola. Mon petit chariot derrière moi je m'avance dans le rayon des confiseries. Et hop deux sachets de guimauve. Il ne me manque plus que le café noisette. Une fois trouvé je passe à la caisse. Encore une fois les bips me transpercent le cerveau. Un billet de 20 euros en moins je quitte rapidement cet enfer. Je passe la porte mais je fonce dans un torse dur. L'homme en face de moi lâche un grognement et me pousse pour passer.

« J'allais m'excuser mais vous ne le méritez pas. »

Mes yeux s'accrochent aux siens et je le reconnais. Haks. D'ailleurs il doit savoir qui je suis sous son air abasourdi.

« Marion ! »

Je laisse échapper un petit rire avant d'hocher la tête.

« Désolé j'suis un peu agressif.