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Vendredi 22 février 2016,
17h45.

« Et les romans de science-fiction ?

-Sur l'étagère de gauche, au centre. »

Je regarde Jocelyn hocher la tête et partir vers le meuble. Après l'altercation avec Sarah je l'ai appelé. C'est la parfaite employée pour ce poste. Elle est vraiment très attachante et sa bonne humeur me fait me sentir moins seule. Ça fait du bien.

« Jocelyn ! Il est moins le quart tu peux partir je fermerais.

-D'acc pas de souci. Mais tu veux pas que je viennes demain ?

-Hors de question la librairie est fermée le week-end je ne vais pas te rajouter des heures. Lundi huit heures et c'est tout. »

Elle rigole gaiement avant d'aller dans mon bureau chercher son sac.

« En tout cas merci de m'avoir choisi et à lundi ! »

Je la salue et elle s'en va. En rangeant rapidement quelques livres qui traînaient mon téléphone sonne. Oli'.

« Salut ! Comment tu vas ?

-Aussi bien qu'une personne qui vient de perdre un tympan.

-Roh ça va dis-je en rigolant. Que me vaux cet appel ?

-On devait parler.

-Ecoute là c'est pas trop le moment je suis en train de fermer boutique.

-On est à Paris dans deux semaines alors t'auras intérêt à tout me raconter !

-Pas de souci ! Faut que j'y aille bye et le bisou à Flo'.

-T'inquiète d'ailleurs il va t'envoyer un couplet super sympa pour notre nouvel album. T'as intérêt de valider !

-On verra bien, aller salut ! »

Nous raccrochons et le silence revint dans la petite librairie. Cet échange était vraiment étrange surtout moi qui suis devenue vraiment froide et qui ne voulais pas continuer la conversation. Je souffle d'épuisement. Mais bon ce n'est pas le moment de pleurnicher. Hakim m'a envoyé un message pour me signifier l'horaire de la soirée. Je me retrouve donc à 22 heures tapantes devant les portes d'un immeuble. Et comme ma précédente venue j'appuie sur la sonnette.

« Wesh ! C'est qui ?

-Marion.

-Connais pas ciao. »

Un bip retentit. Oh le con il a raccroché. Après je peux comprendre ils ne voulaient peut-être pas me voir mais pourquoi Mekra m'a invité ? Et si c'était pour se moquer de moi ? Un grincement de porte me fait relever la tête jusque là fixée sur mes baskets. Doums s'approche de moi.

« Désolé Mar' j'avais oublié ton vrai prénom. »

J'explose de rire devant son air pitoyable. En acceptant ses excuses nous montons les escaliers. Pourquoi il a fallut que Ken ait un appartement au sixième étage sans ascenseur ?! Comme si Morgan lisait dans mes pensées il répond à ma question muette.

« Quand une gow fuit il peut la rattraper facile. »

Pouffant de rire je me loupe la marche et m'étale de tout mon long dans un bruit sourd. Un gémissement de douleur s'échappe d'entre mes lèvres.

« Merde ! Mar' aux canards ça va ?! »

Je lui lance un regard noir.

« Merde non ça va pas ! Merde je fais quoi ? Merde !»

Sa panique me fait sourire mais ma côte me ramène à la douleur.

« KEN ! Hurle t-il. KEN ! »

Le fameux débarque en courant et explose de rire. Je vais le massacrer.

« Ahah très drôle lui dis-je glaciale. »

Il se reprend vite et avec l'aide de Doums arrive à me relever sans me faire de mal. Quelle ironie. Le bras de Ken s'accroche à ma taille m'arrachant un cri de douleur.

« Beauté fais un effort. »

Mon regard lui lance des éclairs.

« C'est toi Ken t'as vu comment tu t'y prends ? Me défend Doums.

-Mais aide moi alors ! S'écrit le fennec. »

Cette situation serait hilarante si je n'étais pas en train de souffrir. Après maintes efforts ils arrivent à m'amener dans l'appartement de Ken. Quand nous entrons tous les regards se bloquent sur ma petite personne. Sneazzy est le premier à réagir.

« Putain ça va ? »

En fait valait mieux qu'il se taise. Mekra lui donne une claque sur la tête.

« Tu vois bien que ça va pas là ! Enchaîne 2zer. »

-J'vais chercher de la glace nous prévient Framal. »

Doums m'assoit sur le canapé enfin non il me pose sur Ken. Mon dieu que la situation est gênante.

« Pourquoi j'suis sur lui ? Demandais-je d'une petite voix. »

Personne ne me répond donc j'attends patiemment. Mon siège rapproche son visage de mon oreille. Il dépose un baiser dans mon cou. Une vague de frisson me traverse. Mais qu'est-ce qu'il fait ? Idriss revient avec une poche de petit pois. J'ai l'impression d'être dans un film américain. Il me tend le sachet j'allais l'attraper mais Ken est plus rapide. Il saisit les petits pois avant de me les coller sur mon flanc gauche. Cette fois-ci ce sont des frissons de froid qui me parcourt. Le fennec le remarque et enlève son pull pour me le mettre. Comme une poupée de porcelaine je me laisse faire sous le regard des autres présents dans la pièce.

« Bon Mar' tu veux... »

L'ouverture de la porte d'entrée coupe Mohamed. Mes yeux s'ouvrent en grand en voyant la nouvelle présence. Je sens Ken se crisper. Putain de putain. Mekra est le premier à prendre la parole enfin à hurler une phrase.

« Mais qu'est-ce que tu fous encore ?! »

Elle se balance d'un pied sur l'autre sûrement mal à l'aise. Mais une petite voix dans ma tête me souffle quelques mots. Elle joue clairement la comédie. Effectivement son regard est hautain.

« Hum je suis désolée. J'ai besoin de parler à Ken. Souffle t-elle comme si c'était une chose fragile. La colère bout dans mes veines et comme s'il le remarquait il pose sa main sur ma cuisse tout en répondant à Sarah.

-Sauf que je ne veux pas te parler. »

Gros blanc.

La tension est horrible.

Pire que celle qui vient après mes questions. Cette tension là est électrique.

« Je... S'il te plaît  c'est important vraiment important. Bafouille t-elle." Je vais me la faire.

Ken souffle, exaspéré. Il me glisse une phrase à l'oreille me faisant sourire.

« J'vais aller parler à cette te-pu et je reviens promis. »

Il me décale et lui fait signe de l'accompagner. Elle ne se fait pas prier et le suit. Ils vont dans sa chambre et au salon tout le monde reprend sa respiration.

« J'vais direct écouter ! Lance Doums. »

Il se lève mais Mekra le retient.

« C'est pas une bonne idée gros. Lui dit-il. »

Morgan hausse les épaules et se rassoit.

« Je sens qu'elle va mytho ! S'exclame Framal.

-Tout le monde le sent répond 2zer dans un soupir. »

J'ai un très mauvais pressentiment.

Qu'est-ce qu'elle va inventer ?

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Nekfeu en japonaisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant