Aleisha Grey est une jeune chasseuse de démons. Mais quand sa sœur se fait tuer par sa faute au cours d'une mission, sa vie bascule.
Aujourd'hui, elle est confrontée à des visions démoniaques qui l'empêchent de tourner la page et de vivre normalemen...
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Je me précipitai hors de la voiture avant même que le moteur ne soit éteint. Je courus vers la cabane à outils. En réalité, il s’agissait d’un espace sécurisé que mon père avait aménagé afin que nous gardions nos armes en dehors de la maison. Je ne m’arrêtai que le temps de taper le code qui débloquait la porte.
Dans mon dos, j’entendais les pas précipités de mes parents sur le gravier de l’allée.
Une fois entrée, je m’engageai dans l’escalier qui s’offrait à moi directement sur la gauche, afin de gagner le sous-sol.
Dans la pièce principale, je me ruai vers la large table qui trônait en son centre. Ma soeur y avait laissé en évidence son ordre de mission.
Un démon Garagon avait été vu dans les parages. Il était recherché par l’Ordre pour meurtres et il nous était demandé de l’appréhender.
Une sueur froide me parcourut l’échine. Les démons Garagon étaient tout sauf une partie de plaisir. Ils étaient intelligents et vicieux. L’arrêter seul relevait du suicide.
À côté, elle avait posé un objet semblable à un téléphone. Sur l’écran, je pouvais voir un point rouge clignoter. Il s’agissait d’un traceur GPS. Il était relié à l’émetteur que ma soeur portait sur elle afin que nous puissions la retrouver.
C’était une autre de nos obligations imposées par l’Ordre. Tout chasseur sur le terrain devait être localisable, par mesure de sécurité.
Je m’en emparai et m’équipai de deux poignards faits en acier de l’Ancien Monde. Un long et un court.
Mes parents m’avaient rejointe, ils s’équipaient eux aussi.
— Un Garagon ! laissa échapper ma mère.
Le ton plaintif de sa voix traduisait à lui seul l’inquiétude que nous ressentions tous.
Je tendis le traceur GPS à mon père.
— Jennifer est à quelques rues d’ici. Nous y serons en quelques minutes.
— Elle n’a pas l’air de bouger.
— Peut-être qu’elle se tient à couvert, en embuscade, dit ma mère.
Nous avions tous vu l’heure à laquelle était arrivé l’ordre de mission. C’était il y a plus de quarante minutes. Il ne pouvait y avoir qu’une raison pour laquelle ma soeur restait immobile à quelques rues de chez nous.
Et cette raison n’était pas qu’elle préparait une embuscade.
La raison ne pouvait être qu'une mauvaise raison. Une bien mauvaise raison. Et nous le savions tous.
