Aleisha Grey est une jeune chasseuse de démons. Mais quand sa sœur se fait tuer par sa faute au cours d'une mission, sa vie bascule.
Aujourd'hui, elle est confrontée à des visions démoniaques qui l'empêchent de tourner la page et de vivre normalemen...
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Mais les choses se passèrent autrement. Un autre incident vint troubler mes plans. Alors que toute la matinée se déroulait normalement, quelque chose se produisit pendant le cours d'éducation physique. Le cours avait lieu juste avant la pause déjeuner et nous avions tous hâte d'en finir. Nous nous trouvions sur le terrain de football aménagé à l'arrière du lycée. Le professeur, monsieur Jones, avait organisé des courses-relais. Nous devions parcourir la longueur du terrain, jusqu'à l'orée du bois et revenir avant de transmettre notre relais au suivant de notre équipe. Je déteste ce genre d'activité. De manière générale, je déteste les cours de sport. Je dois sans cesse faire attention de me maintenir dans la moyenne afin de ne pas éveiller les soupçons. Or je trouvais la « moyenne » franchement basse et, avec mon entraînement quotidien, il devenait chaque fois plus difficile de dissimuler mes talents. Aussi, quand Aurélie, une fille de mon équipe, me donna le relais, je m'élançai dans une petite course économique. J'aurais pu, en quelques secondes à peine, atteindre l'entrée du bois. Au lieu de cela, je me contentai de courir dynamiquement mais peu efficacement. Je restai ainsi à hauteur de Sarah, une de mes concurrentes immédiates, pendant tout le début de ma course. Peu à peu, je la laissai gagner du terrain. Au milieu de la distance, une odeur étrange se mit à flotter dans l'air. C'était douçâtre et écoeurant, comme un mélange de chair en décomposition qu'on aurait tenté de dissimuler avec un parfum synthétique trop fort et trop sucré. Tout à coup,le ciel s'obscurcit et le sol fut secoué par un frisson. Sous mes pas, l'herbe frémissait, palpitait. Elle gonflait même par endroit, faisant surgir de minuscules monticules de terre. Soudain, ces monticules crevèrent et une multitudes de mains sortirent du sol, s'agitant et tentant de me saisir sur mon passage. Mon coeur battait à tout rompre, j'accélérai. L'odeur était insupportable. Je sentis des ongles s'enfoncer dans la chair de mon mollet droit, puis l'une d'elle se referma sur ma cheville et je m'étalai sur l'herbe. Je ruai pour libérer mon pied, mais d'autres mains m'agrippaient déjà, me plaquant encore plus étroitement contre le sol. Alors que je me débattais, une main surgit à côté de mon visage et enserra ses doigts sur ma gorge. Aussitôt, je sentis l'air déserter mes poumons. La pression qui était exercée sur mon cou était trop forte. Je tentai de la faire lâcher, sans résultat. Le monde se mit à tournoyer, mes poumons brûlaient. Puis tout devint noir.
Quand je repris connaissance, je me trouvais allongée sur le terrain de sport, monsieur Jones accroupi à ma hauteur, les autres élèves restant en groupe un peu plus loin. En m'éveillant, je sursautai et portai mes mains à mon cou. Rien. — Aleisha, demanda monsieur Jones, comment te sens-tu ? Je mis un moment avant de pouvoir reprendre mes esprits et lui répondre. — Bien... Enfin, je crois. — Tu te rappelles de ce qui s'est passé ? Une vague de murmures traversa le groupe d'élèves. Monsieur Jones s'en rendit compte et les renvoya immédiatement dans les vestiaires. Cela me permit de réfléchir. J'avais été en proie à une hallucination, c'était certain. Je tendis la main vers mon sternum et ne rencontrai que ma peau nue : j'avais enlevé le médaillon quand je m'étais changée. Les bijoux étaient interdits lors des cours de sport. Le professeur avait les yeux rivés sur moi,il attendait ma réponse. Je décidai de mentir, mieux valait que l'on croit à un évanouissement que de raconter que des milliers de mains imaginaires m'avaient agressée et que l'une d'elle m'avait étranglée. — Non, je suis désolée. — Tu es sûre ? Il paraissait ennuyé. — Oui. Pourquoi me demandez-vous cela ? Je me suis sentie mal et je me suis évanouie, c'est tout. Il me regarda tout à coup durement. — Aleisha, tu as agressé Sarah avant de t'écrouler et de perdre connaissance. — Quoi ? Mais... — Tu es certaine que tu ne te souviens pas ? Je jetai un regard affolé autour de moi. — Oui, mais Sarah, comment va-t-elle ? — Ça va. Elle se trouve à l'infirmerie, elle aura sans doute un oeil au beurre noir pendant quelques semaines. J'ouvris la bouche de surprise. — Tu comprends que je vais devoir faire un rapport à la direction. Je sais que tu traverses une période difficile, mais je n'ai pas le choix. Je baissai la tête, fouillant ma mémoire, à la recherche d'un indice ou d'un souvenir, mais rien. — Oui, je comprends.