Aleisha Grey est une jeune chasseuse de démons. Mais quand sa sœur se fait tuer par sa faute au cours d'une mission, sa vie bascule.
Aujourd'hui, elle est confrontée à des visions démoniaques qui l'empêchent de tourner la page et de vivre normalemen...
Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou mettre en ligne une autre image.
Alors que j'entrai dans l'internat, un jeune homme s'approcha de moi. Les cheveux châtains, la mâchoire carrée et ses yeux hésitaient entre le vert et le gris. Il était entièrement vêtu de noir et devait avoir deux ans de plus que moi. - Bonjour, dit-il, tu dois être Aleisha Grey. Je suis Anton Sand, je suis un des capitaines de Green Point. - Un capitaine ? Il se tenait droit, planta son regard dans le mien. Je me sentis rougir. - C'est une façon de dire que je suis un des représentants des élèves. C'est moi qui serai ta personne de référence. Je n'avais pas la moindre idée de ce dont il parlait. Comme je ne répondis pas, il continua, un peu gêné : - Je suis une sorte de parrain, si tu veux. J'ai en charge plusieurs élèves, cela permet de mieux organiser le suivi de ceux qui séjournent à Green Point. - Tu veux dire que tu n'es pas un patient. Il eut un sourire crispé. - On n'emploie pas le mot « patient » ici. Et non, je ne suis pas un élève à proprement parler. A vrai dire, je suis ici car j'étudie les sciences démoniaques dans le département scientifique de Green Point. J'ai obtenu une bourse de l'Ordre et en échange, je m'occupe des élèves. Je haussai les épaules : - Et bien, enchantée. Au moment où les mots sortirent de ma bouche, je me sentis ridicule. Mais je n'avais pas su quoi ajouter.
Il me guida à travers un dédale de couloirs qui faisaient penser à ceux d'un hôpital : propres, peints en blanc et fonctionnels. Je sentais la lourdeur des nuages de pluie au-dehors peser sur mes épaules. Rien dans cet endroit ne donnait envie d'être là. L'impression de réalité factice me reprit. L'espace d'un instant, je craignis d'être au bord de la crise hallucinatoire. Machinalement, je portai la main à mon médaillon, afin de m'assurer de sa présence. Depuis l'incident qui s'était produit durant le cours d'éducation physique, je n'osais plus m'en séparer. Dorian le remarqua car il commenta, le regard sur ma poitrine : - C'est un beau pendentif que vous avez là. Il est ancien ? D'un mouvement sec, je le dissimulai sous ma blouse. - Je l'ignore, c'est un cadeau. Nous nous arrêtâmes enfin devant une porte comme j'en avais vu tant d'autres auparavant. - Voilà, nous y sommes. Tu partages cette partie avec trois autres filles, ce qui veut dire que vous aurez la même salle de bain et que vous serez ensemble lors des travaux d'équipe. Je fronçai les sourcils. - Les travaux d'équipe ? Son visage resta impassible. - Tu découvriras tout cela au fur et à mesure de ton séjour. Pour le moment, les autres sont en cours. Aussi, je vais te laisser t'installer et je repasserai dans une demi-heure pour te mener au conseil académique.
Ma chambre était des plus modeste. Un lit, un bureau en bois et une chaise et une penderie. Le strict nécessaire, toute la politique de l'Ordre. Je posai ma valise au pied de mon lit et, au lieu de la défaire, je m'allongeai. Je me sentais si vide. Ma tête bourdonnait et je sentais un nœud se tordre dans le creux de mon ventre. J'ajustai mon oreiller et, comme je passais ma main dessous, je sentis quelque chose. Je l'attrapai et l'examinai. Un morceau de papier, plié en quatre. Je l'ouvris et le message qu'il contenait me sauta au visage. Mon sang quitta mon visage et, pendant une seconde, la pièce vacilla autour de moi. Je clignai des yeux. Ce message m'était adressé. Qui donc... ? Je le relus encore une fois. Ne fais confiance à personne. Tu es en danger. Se pouvait-il que ce soit une blague ? Une sorte de bizutage parce que j'étais nouvelle ? Pourtant, au fond de moi, je savais que c'était la vérité. Cet endroit, les gens qui s'y trouvent, l'organisation. Quelque chose clochait ici. Et toute l'horreur de la situation me frappa. Peu importe quel genre de souricière Green Point pouvait bien être, j'y étais prise au piège.
