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Un accroché à son pied, deux dans ses bras et une dizaine à ses côtés, elle les souriait tous, elle avait beaucoup d'affection pour ses enfants. Eh oui ! Ses enfants.

- Chatouille moi aussi, dit une petite voix.

- Tu veux que je te chatouille, et c'est parti pour des guili-guili, dit la jeune femme en exécutant les désirs de la petite.

Comme elle le disait, tous ces anges étaient pour elle ses enfants et elle n'avait pas tort quand on considérait tout ce qu'elle fit, faisait et fait pour eux : elle s'assure qu'ils ne manquent jamais de rien, ni vivres ni affections, que les pauvres petits privés de parents puissent s'épanouir sans s'apercevoir de ce vide, que ceux dont les mères se trouvaient dans le centre puissent manger à leur faim, que ceux rejetés des leurs pour maladie puissent voir dans ses yeux ainsi que dans ceux de toutes les personnes présentes dans le centre qu'ils étaient aimés et considérés.

- Oumou.
- Oui.
- On a besoin de toi dans la grande salle.
- Ok j'arrive.

Elle dit aurevoir à ses enfants et prit le chemin de la salle en question. En passant elle saluait de la main ou d'un léger sourire tous ceux qu'elles croisaient.

Dans son centre il n'y avait pas que des orphelins mais aussi tous ceux qui pouvaient être dans le besoin, des jeunes ainsi que des vieux recueillis dans les rues, les abandonnés, les délaissés... Au début ça n'a pas été facile de faire passer certains des rues pour le centre parce qu'ils craignaient et n'avaient pas confiance. Ils ne pouvaient pas imaginer que quelqu'un puisse penser à eux et  encore moins à les donner des abris et des lits douillets, à les protéger, à les instaurer dans la vie sociale et à les aider à voir plus qu'ils ne l'imaginaient et surtout de sortir de la fosse dans laquelle ils étaient.

À son âge, elle a fait beaucoup, sûrement facilité grâce à sa détermination et à son envie d'aider son prochain et surtout grâce à Dieu. Dès sa plus tendre enfance elle avait ce projet de construire une grande orphelinat, un habitat pour les démunies, un centre pour former les uns, pour créer de l'emploi afin de réduire le taux de chômage et contribuant ainsi au développement de son pays, le Maliba.


Stupéfaite elle posa ses mains sur sa bouche faisant son fort pour ne pas pleurer. Ils lui avaient fait une surprise, la salle était pleine et tout le monde l'applaudissait. Un des plus vieux s'approcha d'elle et posa sa main sur son épaule, elle le reconnut aussitôt, il était l'un des premiers à intégrer le centre et celà faisait deux ans maintenant qu'il était installé hors du centre, il avait maintenant une maison, s'était marié et avait même adopté trois enfants, un jeune avec qui il s'entendait bien et des jumeaux qui avaient perdus leur mère à la naissance, la pauvre était arrivée dans le centre presqu'à terme sans jamais avoir eu de soins ni être suivie, elle n'avait personne pour l'aider. Mais le moment n'était pas aux attristements mais plutôt à la réjouissance.

- Félicitations ma fille. Bientôt six ans. Allah k'i sara, I ye an djigui fa Allah k'i djigui fa, I ye an dusu suma Allah k'i dusu ma (Que Dieu te le rende, tu as comblé nos espoirs, que Dieu comble les tiens, tu nous as apaisés, que Dieu t'apaise) Que jamais tu ne sois laisser aux mains de ceux qui te veulent du tort, Que tes ennemis soient humiliés devant toi et surtout ne perds jamais foi en Dieu car il n'abandonne jamais personne et encore moins celle comme toi.

La salle résonnait sur les amina et les bénédictions faites pour la jeune Oumou qui seulement à vingt-huit ans avait accompli une telle œuvre qui lui attribue toutes les reconnaissances possibles. Des larmes avaient réussi à couler de ses yeux, elle ne s'y attendait pas. Elle n'est pas au centre tous les jours mais elle fait tout pour passer au moins plus de quatre fois par semaine et celà pour rester au moins deux ou trois bonnes heures, ça dépendait de son emploi du temps car en plus du centre, elle avait son entreprise qu'elle était entrain d'étendre, ce qui lui permettait de bien gérer le centre en plus de quelques aides et surtout de sa belle sœur enfin l'une de ses belles sœurs qui injectait de grosses sommes d'argent dans le centre et cette dernière aussi passait souvent. D'ailleurs les deux jeunes femmes avaient rendez-vous maintenant au centre.

Dunia be tan de [Terminée]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant