Tout recommencer

Chapitre 3

  La porte de l'appartement était déjà ouverte et lorsque j'entrai, je découvris Matt affalé sur le canapé devant un film d'horreur. Il ne remarqua pas ma présence, tellement il était concentré par l'écran plat. J'en profitais pour me faufiler par derrière et sans qu'il ne s'y attende, je sautai sur lui en hurlant.

- Mais t'es folle ! J'ai failli faire une crise cardiaque ! se plaint-il, la main sur le cœur.

  Je partais dans un fou rire rien qu'en voyant sa tête déformée par la peur.

- Arrête c'est pas drôle, t'aurais eu ma mort sur la conscience.

- Mon pauvre, me moquai-je.

  Je me relevai et me dirigeai vers la cuisine. Je mourrais de soif. Après avoir avalé un grand verre d'eau, je me rendis dans ma chambre pour déposer mes affaires et me préparer pour aller bosser. Nous avions chacun notre chambre donnant toute sur un couloir. Au bout il y avait la salle de bain et juste à côté les toilettes. Notre appartement était plutôt spacieux et je n'avais pas à me plaindre. Lorsque l'horloge indiqua 18 h 45, je descendis de l'immeuble en empruntant les escaliers. Nous étions qu'au second étages et un peu de sport ne me ferais pas de mal.               D'ailleurs il arrivait que certains weekends nous nous rendions à la salle de sport avec Emily pendant une heure ou deux. 

  Sur le chemin, je croisai Madame Jyan. C'est une japonaise âgée de la soixantaine mais qui parlait parfaitement notre langue, résidant dans l'appartement adjacent au notre. Elle nous avait déjà proposé son aide à plusieurs reprises et j'avoue que cela nous avait été bien utile.

   Je sortis du bâtiment et fus frappée par la fraîcheur du mois d'octobre mmême si la journée, on pouvait facilement sortir en t-shirt. La température descendait rapidement le soir et d'ici nivelbre, nous aurions peut-être droit aux premiers flocons.

   Très vite je me retrouvai devant la devanture du bar John's coffee, celui pour lequel je travaille depuis la rentrée tous les soirs sauf le dimanche. Etant donné qu'il se situait dans la rue juste en face de mon immeuble cela m'arrangeais énormément. De plus, ça me permettais de gagner un peu d'argent et d'acquérir peu à peu mon indépendance. Je pénétrai dans la chaleur étouffante de la pièce et constatai qu'il y avait déjà pas mal de monde. J'allai me changer afin d'enfiler mon uniforme de travail et retournai au bar.

- Salut, me lança Steve en essayant de parler plus fort que le chahut. Tiens, c'est pour la table trois.

- Merci, dis-je en m'emparant du plateau rempli de boissons.

  Steve était le barman. Il me semble que ça faisait quatre ans qu'il travaillait ici et c'est un peu grâce à lui que j'ai pu être embauché. Il était super sympa m'avait tout expliqué pour mes débuts en tant que serveuse. J'emmenai donc la commande aux client et revins remplir de nouveau mon plateau.

- Tu pourras faire la fermeture s'il te plaît ? demanda Steve.

- Bien sûr, répondis-je.

- Et au fait John ne sera pas la ce soir, il avait quelque chose d'urgent à faire du coup il a laissé ta paye du mois dernier dans le bureau.

- Merci pour l'info.

  Il passa une main dans ses cheveux blond avant de se reconcentrer sur la cliente face à lui. John n'était pas souvent présent. Il avait beau être le patron, il venait que deux ou trois soirs par semaine pour nous aider. C'était un homme ayant presque la cinquantaine toujours très enthousiaste. Il possédait une barbe aussi foncée que ses cheveux et sa taille ne dépassait pas un mètre soixante. En tout cas, avec lui je n'ai jamais eu de problèmes sur quoi que ce soit. 

  Je me baladais de table en table pour servir les clients, ignorant les remarques déplacées de certains. A force, on s'y habitue. Puis les heures passèrent et vint le moment où la salle se vidait peu à peu. Aux alentours de minuit, les clients avaient désertés et j'étais bien contente. Pour une fois, je ne finissais pas trop tard.

- Bon j'y vais, annonça Steve. A demain.

- A demain.

  Et je me retrouvais seule ,à nettoyer ma dernière table. Une fois changée et ma paye récupérée, j'éteignis toutes les lumières et fermai à clé le bar. La rue était plongée dans l'obscurité. La seule lumière provenait d'un lampadaire assez éloigné. Je n'aimais pas rentrer seule à une heure si tardive. On sait jamais, il y a toujours des malades qui pouvaient rôder dans les parages.   Heureusement que je n'avais qu'une centaine de pas à faire avant de retrouver mon logement. Au moment de retirer la clé de la serrure, j'entendis un bruit. 

  Il ne me faudrais qu'une seconde pour rouvrir et me cloîtrer à l'intérieur, attendant que la personne passe. Mais cette idée me paraissais farfelue. Ce n'était peut-être qu'une vieille dame ou quelqu'un qui rentrait chez lui. Par précaution j'empoignai la mini bombe à lacrymogène qui se trouvait dans mon sac. De mauvais souvenir refirent surface et je chassai ses pensées sombres aussitôt. Je ne devais plus y penser. Les pas s'accentuèrent. J'accélérai la cadence lorsqu'une personne me retint par le bras. Il ne m'en fallu pas plus pour asperger les yeux de l'inconnu à l'aide de ma bombe. Il me lâcha aussitôt, portant ses mains à son visage.

- Mais qu'est-ce qui tourne pas rond chez toi ! hurla-t-il de douleur.

  Je me figeai à l'entente de cette voix grave. Mais qu'est-ce qu'il foutait là ?

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Le chapitre est un peu court mais le suivant sera plus long. On se retrouve demain pour le chapitre 4 !