Chapitre 20

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Cela faisait maintenant exactement cinq jours que nous étions à Los Angeles. Et tout se passait pour le mieux. Nous avions énormément visité la ville, les musées... Et surtout je ne m'étais pas pris de seconde cuite. Du moins, pour le moment.

Je n'avais pas non plus parlé à Jake mise à part pour des choses basiques comme « Tu me passe le sel ? », « T'as vu Skylar ?». Honnêtement, je ne savais pas quoi lui dire de puis notre dernière conversation. C'était comme si un énorme vide s'était installé entre nous. Peut-être était-ce mieux comme ça.

Il était déjà 16h, et depuis le déjeuner, nous n'avions pas bougé de la villa. Je me suis alors dit qu'il faudrait sortir un peu. Adam et Jake étaient sur le canapé à regarder je ne sais quelle émission tandis que Skylar, était assise dans le fauteuil juste à côté sur son ordinateur. Je m'incrustai entre les deux garçons et saisis la télécommande avant d'éteindre l'écran plat.

- Hey, fit Adam surprit de mon geste tout en se redressant.

- Allez on bouge, dis-je.

- Et tu veux aller où ? demanda Jake.

- Oh ! La dernière fois j'ai remarqué un café pas loin de la plage où ils font des crêpes, des gauffres... annonça Sky très enthousiaste. On peut y aller ?

Personne en répondit, alors elle ajouta avec des yeux doux :

- S'il vous plaît.

- Parfait, en plus c'est l'heure de goûter, ajoutai-je en me levant.

- Yes ! dit-elle joyeusement en refermant son PC.

Au vu de l'expression de leur visage, les garçons n'avaient pas l'air de vouloir venir.

- Vous pouvez rester là si vous voulez, les informai-je.

- Non c'est bon on vient, s'empressa de répondre Jack.

Peu de temps avant 16H30, nous arrivions devant la devanture du fameux café de Skylar, le «French Crepe Co ». L'odeur qui en émanait me donnait déjà l'eau à la bouche. Après nous être installés, un serveur vint noter notre commande. Nous avions tout pris des crêpes au nutella sauf Sky, qui avait préféré la prendre au sucre citron.

- Alors, commença-t-elle en croquant dans sa crêpe, ça vaut la peine de se déplacer ?

- Mouais, fit Adam.

- Pfff, le coupai-je, fais pas le rabat-joie. C'est hyper bon.

Nous continuâmes à manger en bavardant tranquillement tandis que le soleil commençait à se coucher à l'horizon derrière l'océan. La vue était vraiment magnifique avec cette étendu de sable doré devant nous.

- Bon je vais payer l'addition, se proposa Jake.

- Non c'est bon j'y vais, fis-je en me levant.

- Ce n'était pas une question, rétorqua-t-il en me défiant du regard.

- Non j'insiste, dis-je avec un sourire trop grand pour être vrai, ce qui eut le don de l'agacer.

Il se contenta juste de souffler et de se diriger à l'intérieur vers le comptoir. Je le suivis de près pour être sûr qu'il ne paie pas ma part. Cela pouvait paraître ridicule mais depuis le début c'était lui qui couvrait tous les frais. Et je ne voulais pas passer pour celle qui en profitait.

Assez rapidement, un homme brun, avec une barbe de trois jours et ayant probablement la quarantaine, passa derrière le comptoir afin de nous encaisser. Sur le coup je n'avais pas vraiment fait attention à son visage mais lorsqu'il leva les yeux, Je crus que j'allais m'évanouir. Ce n'était pas possible. Dans tout le monde entier il fallait qui se trouve ici.

Lui aussi me reconnu aussitôt à en voir ses sourcils redressés.

- Ayla ?

Cette voix. Cette même voix grave qui me disait de me taire, eut le même effet qu'un couteau sous ma gorge. Je lui avait pourtant interdit de m'adresser la parole, et ce depuis plus de neuf ans.

Jake ne comprenait plus rien. Il me questionna du regard mais j'étais incapable de dire quoi que soit. Aucun mot ne voulait sortir. Je n'arrivais même plus à respirer. Il fallait que je sorte d'ici d'urgence.

Je me dirigeai vers la porte et en courant.

- Attend ! hurla-t-il. Je suis désolé !

Oh non, un homme comme lui ne pouvait pas être désolé. Un homme comme lui ne ressent probablement aucune émotion. Mais ça, je l'avais compris trop tard.

Je partie donc, sans même lancer un regard à Sky ni à Adam, lorsque je passai devant eux. Je devais me vider l'esprit, aller marcher. Assis sur la terrasse, ils ne bougèrent pas. Et c'était mieux comme ça. Je voulais juste être seule. Et je pense qu'ils l'avaient compris à la manière dont je m'enfuyais littéralement.

Je tournai dans la première ruelle. Parce que je savais qu'après avoir payé l'addition, Jake partirait à ma recherche. J'empruntai divers passages aussi étroites les uns que les autres avant de déboucher dans un petit parc. Je m'assis sur un banc près d'un arbre, et me mis à réfléchir.

Les souvenirs refirent surface comme des éclairs. Des flashs, des pleurs, des cris. Des images atroces me traversèrent l'esprit, ravageant tout sur leur passage. Des images que j'avais pourtant réussir à enfouir au fond de moi mais qui en le revoyant, se sont réveillés.

Le temps passait plus vite que je ne le pensais et la nuit était déjà là. Il était temps de rentrer avant qu'ils ne commencent à se faire réellement du soucis.

Dès que je pus, je montai dans un taxi qui me reconduisit à la villa. Cela faisait plus de deux heures que j'errais dans les rues, sans vraiment savoir où aller.

Lorsque je rentrai, il n'y avait que Jake dans la cuisine en train de préparer à manger. C'était la première fois que je le voyais cuisiner. Je ne savais pas où étaient Sky et Adam, mais d'un côté tant mieux, je pourrais peut-être éviter un interrogatoire ce soir. Je m'apprêtai à monter les escaliers lorsque Jake me barra le passage de son corps.

- Tu comptes m'expliquer ?

- Pas vraiment, répondis-je en tentant de le contourner.

Mais impossible. J'abandonnai vite, sachant pertinemment que tant qu'il n'aurait pas ses réponses, il ne bougerait pas. Je croisais alors les bras sous ma poitrine.

- Je n'ai pas à me justifier.

- Moi je crois que si. Tu nous à laissé en plan sans rien dire, on t'a cherché pendant une heure. En plus c'est mal poli de s'enfuir devant un inconnu. Si tu ne voulais pas payer tu n'avais qu'à le dire, dit-il d'un ton ironique. A moins que ce n'était pas un inconnu. Je me trompe ?

Je n'avais pas la patience de rester ici une seconde de plus ici. J'avais besoin de prendre une douche pour me changer les idées.

- C'est l'argent qui te préoccupe ? Tient, dis-je en lui tendant un billet de dix dollars qui était dans ma poche et qui, à la base, était destiné pour ma crêpe.

- Je ne veux pas de ton argent.

- Alors pousse toi.

- Très bien, fit-il, je ne vais pas te forcer à me parler. Mais je finirai par savoir.

Sans me laisser le temps de répliquer, il retourna aux fourneaux. Je me dépêchai alors de monter dans ma chambre pour prendre des affaires propres et me rendis dans la salle de bain où je m'enfermai à double tours.

Le jet d'eau chaude se déversait sur ma peau, relaxant peu à peu mes muscles. Mais je restais perturbée par ses dernières paroles : « je finirai par savoir ». Je savais qu'il disait la vérité. Et c'était bien ça le problème.

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Ca y est, enfin le chapitre 20. Je ne pense pas que je pourrai poster énormément de chapitres cette semaine mais en tout cas j'en mettrai au moins un d'ici vendredi. 


Tout recommencerOù les histoires vivent. Découvrez maintenant