Haineusement Amoureux

XI

Cela faisait un peu plus d'une semaine que les deux ennemis ne s'adressaient plus la parole, en essayant d'en tirer un plaisir atroce. Chacun souffrait légèrement de ce manque toxique, mais ils savaient également que c'était pour le mieux.

Seulement, aujourd'hui était ce fameux jour où il y avait la soirée, et Mirajane redoutait beaucoup de le revoir. Elle s'était promis de ne pas boire jusqu'à être bourrée, de peur de lui révéler beaucoup de choses. Bien sûr, Luxus pensait qu'après tout ce temps, elle n'avait pas tourné la page. Et c'était le cas, mais la jeune femme préférait faire comme si de rien était, et dénier ce fait.

La dernière année où ils avaient été meilleurs amis, la demoiselle aux cheveux blancs avait pris son courage à deux mains et lui avait avoué ses sentiments inavouables. Mais, cela ne s'était pas bien passé. Ce fut un des premiers évènements qui avaient marqué le changement de son bourreau.

Et, au plus grand désarroi de la Cupidémone, la journée était passée à une vitesse grand V. Alors c'est ainsi qu'on la retrouvait, en train de se préparer dans sa salle de bain. Elle se maquilla, mais légèrement. La petite fête improvisée n'avait rien d'extravagant, c'était juste un soir où des amis buvaient entre eux, après tout.

Donc, elle se décida à mettre un sweat noir trop grand pour elle, ainsi qu'un pantalon coupe droite et de s'attacher les cheveux. Mlle. Strauss n'avait pas ressenti le besoin de se faire belle. Elle angoissait beaucoup, se surprenant quelques fois à manquer d'air dans la journée. Alors, elle avait décidé d'être à l'aise pour ce fameux soir.

Une musique particulière passait à fond dans ses écouteurs, et elle la chantait à tue-tête. La chanson se nommait Stockholm, et elle lui faisait étrangement penser à son beau mais vicieux blond. Elle n'avait pas pu s'empêcher de la passer en boucle par moment pendant cette semaine, et elle savait également que ce n'était pas sain mais elle en avait besoin. Puis, elle adorait cette musique, et cela lui faisait beaucoup moins mal que de garder son ancien meilleur ami dans sa vie.

" [...] Mais je ne peux pas y croire,
Et tu ne veux pas le voir.
Devant le miroir,
Je fouille dans ma mémoire,
Et je slalome entre les souvenirs
qui restent et qui résonnent.
Ça fait un drôle de bruit.

C'est l'amour qui fait mal,
C'est l'amour qui rend fou,
Celui qui s'en va avant le premier rendez-vous.
C'est pas le cinéma, c'est pas les scènes de hard,
T'façon y a plus rien qui fait couler tes larmes.

La femme, l'homme 
On s'adopte 
Le syndrome de Stockholm 
Ton fantôme qui m'adore 
Un bâteau, un trésor.

A chaque fois qu'on s’éloigne,
On se raccroche, 
Sans savoir à quoi on se raccroche,
Et on s'atomise,
Appelez la police.
Faut qu'on arrête de se lancer des missiles,
Ça va finir en homicide. "

Elle fut couper dans ses prouesses musicales par une percussion provenant de la porte : quelqu'un toquait. Mirajane n'eut nul le besoin d'ouvrir pour savoir qui c'était. Daphné devait venir la chercher car elle ne voulait pas arriver toute seule et cela se comprenait.

<< Hey ! Fit la jeune femme aux cheveux blonds, après que son amie lui ait ouverte.

- Bonjour Daphné ! Pas trop stressée ?