VII

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Luxus me fit un large sourire, et pris la main de cette fille. Mon coeur me donnait une sensation bizarre. Mes émotions passaient de la jalousie à de la tristesse puis de la colère à la haine. Tout ce que je voulais faire à ce moment là, c'était m'approcher vers lui et le gifler. Lui hurler toutes les insultes qui me passaient par la tête et ce que je ressentais. Mais finalement, j'ai préféré tracé mon chemin. Lorsque je suis passée devant Luxus, je l'ai bousculé et je me suis retenue de pleurer. Je me maudissais intérieurement d'y avoir cru et d'avoir été si stupide. Il n'y aura jamais rien entre lui et moi. Je ne savais même pas comment j'ai pu m'attacher à quelque chose d'inexistant. Mais c'est moi ça, croire à quelque chose d'invisible. Je ne sais même pas comment je n'ai pas pu retenir la leçon auparavant. Il ne veut même pas entendre parler de moi, très bien. Qu'il ne compte pas sur moi pour que je revienne vers lui dans ces cas-là.

J'augmentai le volume de ma musique jusqu'à ne plus pouvoir. J'essayais de positiver au maximum, en me disant qu'au moins cette fois j'étais fixée. Que ça allait être sans doute mieux pour moi de ne plus l'avoir dans ma vie. Que j'allais arrêté de ruminer. Mais c'était surtout du négatif qui ressortait. Je marchais vite, voulant arriver dans ma chambre le plus rapidement possible pour être enfin seule. Lorsque je fis un pas dans ma chambre, les émotions remontèrent à la surface. Des larmes de rage coulèrent sur mes joues. Je me déteste de l'aimer autant.

Quelqu'un toqua à ma porte. J'essuyai mes joues d'un geste vif, même si je me doutais bien que mes yeux devaient être rouges. J'ouvris la porte et je tombai sur Erza et Natsu. Ils étaient au courant pour notre "sortie" avec Luxus. Je leur avais envoyé un message. Ils allaient ouvrir leur bouche pour prononcer quelque chose, mais ils la refermèrent aussitôt et me prirent dans leurs bras. Et ce fut mes larmes qui repartirent de plus belle, sans que je ne puisse m'arrêter.

Lorsque je commençais à me calmer, ils me demandèrent si je voulais parler de ce qu'il s'était passé. J'ai donc répondu que je préférais attendre encore un peu. Ils me tenèrent compagnie en cette fin d'après-midi. Natsu était censé manger avec les gars, mais comme je n'étais pas au top de ma forme, il avait décidé de manger avec moi et Erza. Je lui avais bien évidemment dit d'aller manger avec eux car je ne voulais pas que cela le dérange ou qu'il se force. Mais il ne m'écoutait pas et m'a finalement répondu qu'il valait mieux comme ça puisqu'il avait envie de frapper Luxus. Natsu et Erza avaient essayé de me remonter le moral et ils y arrivaient. Ils ont également passé la soirée avec moi et je leur ai raconté ce qu'il s'était passé.  La barbe à papa ( comme j'aime bien l'appeler ) était très remonté contre Luxus, mais du côté d'Erza, c'était encore pire. Ils partirent vers 21h30 et j'ai commencé à faire mes devoirs.

Je partis faire ma douche un peu trop tard mais ce n'est pas si grave. L'eau ruisselait le long de ma peau et elle était très chaude, presque brûlante. Mais ça me faisait du bien, ça me détendait. Je suis restée au final une bonne demi-heure. Je crois que j'ai passé la majorité de mon temps à réfléchir, penser à tout un tas de chose qui me ramenait quand même à lui qu'à me laver. Je me mis en pyjama et me glissai sous la couette, en espérant tomber dans les bras de Morphée avant que les démons de l'insomnie suivis du fantôme de Luxus viennent me voir.

00h41

Une heure et demi était passée et la solitude, l'insomnie et son fantôme m'entouraient de leurs bras lourds : ils m'empêchaient de dormir. Je me retournai, encore et encore. Je pleurai, encore et encore. J'avais la tête remplie de dures pensées qui restaient, encore et encore. Le temps défilait, et plus il passait, plus je comprenais pourquoi je n'arrivais pas à tourner la page. Luxus avait été mon premier amour. Bien sûr, j'avais eu d'autres relations avec d'autres garçons de mon âge mais jamais je ne les avais jamais aimé autant que lui. Je ne lui avais pas parlé de ce que je ressentais comme j'avais l'intuition que ce n'était pas réciproque. Et puis je ne voulais en aucun cas briser notre amitié, y instaurer un malaise. Elle m'était beaucoup trop précieuse à mes yeux. L'amour que j'éprouvais pour lui était indescriptible. Il était "trop" fort. Mon cœur brûlait de passion pour lui et lui appartenait. Et même si notre relation devenait de plus en plus toxique au fil des jours, que je ressentais de plus en plus de haine envers lui, mes sentiments, eux, continuaient d'exister. Seulement, l'évènement qui avait tout brisé arriva. Il était parti, sans un seul mot, sans une seule lettre, sans un seul texto. Sans prévenir. J'avais appris qu'il était retourné chez sa mère lorsque j'avais essayé de joindre son grand-père pour avoir de ses nouvelles. Je lui en avais tellement voulu, et je lui en veux encore. Je savais que notre amitié se dégradait, mais au point de partir sans prévenir ? Comme si je n'existais pas ? Je n'en suis pas tellement sûre. J'étais tombé dans une dépression pendant une année, mais je m'en étais sortie, pensant que j'avais enfin réussi à tourner la page. Mais lorsque je l'ai revu, tout ce que j'avais reconstruit s'était brisé, à nouveau. Tel un château de cartes au simple coup de vent. Il m'a toujours rendu vulnérable, en le faisant exprès ou sans le vouloir. J'espère juste que cette fois, je retiendrais bien la leçon.

Je me réveillai avec beaucoup de difficultés comme je n'avais dormi que quatre heures. Je m'habillai, mis mes écouteurs et partis au réfectoire. Je me pris à manger et me dirigeai vers une table. Je vis Luxus se diriger vers moi. Trop de choses se bousculèrent dans ma tête. Est-ce qu'il allait venir s'asseoir ? Est-ce qu'il vient me parler ? Et moi, je suis censée dire quoi ? Lorsqu'il était assez proche de moi, il m'enleva un écouteur et me chuchota "J'imagine qu'on est quitte, à présent." Mais au lieu de rester passive, je m'emportai et le poussai.

<< Tu te fous de ma gueule ? "On est quitte" ? Grandis un peu, c'est pas si compliqué !

- Alors commence par baisser d'un ton et ensuite...

- Non, parce que tu vas m'écouter et qu'il n'y aura pas d'ensuite. J'estime que j'ai fait beaucoup de choses pour toi, sans rien attendre en retour.  Et c'est comme ça que tu me remercies ? Sincèrement ? On n'est pas quitte, et on ne le sera jamais mais je ne veux pas m'embarquer là-dedans. Je vais jouer la carte de la maturité.  Tu m'as fait trop mal, Luxus. Et je ne parle pas que depuis que tu es rentré, je parle du long terme. Tu pensais vraiment que tu pouvais partir des vies des gens et revenir comme une fleur ? Bah non, désolée de te prévenir mais ça ne marche pas comme ça. Tu es juste un connard, Dreyar, rien ne pourrait changer ça. >> 

Tous les regards étaient braqués sur nous. Je pris mon plateau et je partis le débarrasser. J'imagine et j'espère que cette fois il aura compris qu'il a fait le con.

Haineusement AmoureuxOù les histoires vivent. Découvrez maintenant