Haineusement Amoureux

VI

Lorsque j'allais me diriger vers la sortie de la cafet', j'entendis la voix de Luxus qui me demandait de l'attendre. Je soufflai légèrement et restai sur place.

<< Merci Mira ! Dis, tu voulais le faire quand ton entretien au bar d'Evergreen ? Me demanda-t-il.

- Je ne sais pas mais j'aurais préféré ne pas le faire aujourd'hui, à cause d'hier soir.  Je suis vraiment fatiguée. Pourquoi?

- Ah oui, tu as raison, tu ferais bien de te reposer. Et je te demande parce que ça aurait pu être sympa que je t'accompagne, non ?

- Euh, je ne suis pas si sûre. Je peux me débrouiller comme une grande. J'ai pas vraiment envie que tu essaies de te comporter comme un père alors que tu n'as pas su te comporter comme un bon meilleur ami. Rétorquai-je en rigolant.

Le visage de Luxus se ferma, mais il continua de marcher à côté de moi. Sans doutes puisque nos deux chambres respectives se trouvent à proximité. J'avais conscience que ça l'avait blessé. Je savais que je devais m'excuser mais je ne pouvais pas. Il y avait une part de vérité dans ce que j'avais pu lui dire. Pendant notre trajet très bref, le silence était vraiment pesant. Quand j'étais arrivée devant ma chambre, Luxus continuait son chemin mais je lui attrapai son bras. Il ne se retourna pas mais ça ne me surprenait pas. Il avait une très grande fierté.

<< Je ne peux pas m'excuser Luxus. Même si tu l'as mal pris. Parce que je le pense. Si on veut vraiment redevenir aussi proches qu'avant, il faut qu'on se dise tout ce qu'on a sur le cœur. Sans barrières. J'ai trop de questions sans réponses. Alors si tu y tiens vraiment, rejoins moi demain à 16h30 au parc où nous avions l'habitude d'aller lorsque nous étions plus jeunes.

- Et qui te dis que je n'ai pas un rendez-vous avec une fille ? Me répondit-il en se retournant et avec un sourire en coin qui arborait son visage.

- A toi de voir ce qui a de plus important pour toi, Luxus. >> Fis-je avant de rentrer dans ma chambre et de fermer à clé. 

Je ne tardais pas à me doucher et à me mettre en pyjama. Puis, je me suis dirigée vers mon lit et me suis glissée sous la couverture, avant de tomber dans les bras de Morphée.

Je me réveillais, suite à la sonnerie de mon réveil qui retentissait. Je trainais un peu sur mon téléphone avant de me décider à aller m'habiller et me coiffer. Après cela, j'enfilais mes écouteurs et je partis au réfectoire. Mais, c'est à cet instant précis que je me suis rappelée de mon invitation à aller au parc pour Luxus. L'angoisse commençait à monter. Je lui avais demandé de venir sans réfléchir. Et s'il ne venait pas ? Et si son histoire de rendez-vous avec cette fille n'était pas une blague ? Je serais là, assise sur l'herbe avec de la musique dans les oreilles, à attendre quelqu'un qui ne viendrait jamais. Je me sentirais ridicule. Je levais légèrement les yeux au ciel et soufflais un bon coup. Je vais devoir y aller. Je n'ai réellement pas le choix. mais s'il  vient, ça mettra fin à cet énorme point d'interrogation qui pose au-dessus de sa tête. J'étais mitigée. Je m'en voulais, mais d'un autre côté, ce serait mieux pour moi. Une fois mon petit-déjeuner fini, je repartis dans ma chambre. Je me brossais les dents, me lavai le visage et pris mon sac. 

Cette journée allait être très longue. L'angoisse et l'anxiété étaient bien présentes et me pesaient sur le cœur. Et ce n'était que le début de la journée. Je n'imagine pas ce que cela va être lorsque je vais le voir. Mon cœur allait battre à la chamade.

J'arrivais en classe, cherchant une place libre. Il y en avait une : côté fenêtre au fond. C'est là que je partis m'asseoir. Luxus, lui, n'était pas encore arriver. A mon plus grand bonheur. Finalement, il arriva avec 10 minutes de retard. Et à peine était-il entré qu'une dizaine de filles étaient en extase devant lui, des cœurs pleins les yeux. Lors de nos années collèges, il avait eu cette réputation de charmeur. N'importe quelle fille pouvait être à ses pieds. J'imagine que ça avait perpétué dans son lycée. Cela avait toujours eu le don de m'énerver. C'est sans doutes normal, étant donné que je l'aime. A ma plus grande surprise, il vint s'asseoir à l'autre bout de la classe, à côté d'une des filles qui l'admiraient. Je sais qu'il l'a fait exprès. Il m'avait souri en s'asseyant.  Et pendant le cours, ils avaient l'air de bien rigoler. Notre professeur d'histoire-géographie ne nous l'avait bien fait comprendre lorsqu'il les réprimandait.

Et c'est ainsi que la journée était passée. Les deux avaient passé tout leur temps côte à côte. Ce qui a fait que je m'étais retrouvée à manger toute seule, sous le regard moqueur de Luxus. Les autres finissaient leurs cours de la matinée une demi-heure/ une heure après nous. Et à chaque fois qu'ils étaient encore plus proches, encore plus dans la gestuelle, il prenait soin de me regarder discrètement. Combien de fois j'avais serrer les poings, me retenant d'aller les gifler... Mais combien de fois je me suis rappelée que je ne pouvais pas. Nous ne sommes pas ensemble après tout. Il est libre de faire ce qu'il veut. Je ne lui avais même pas adressé un seul mot et à présent, j'hésitais, encore une fois, à aller au parc. Mais je devais y aller. Je le savais. J'espère juste que je ne vais pas m'emporter.

Et c'est ainsi que je partis du campus pour me rendre à ce fameux parc. La musique m'aidait un peu, mais il n'empêche que j'appréhendais énormément. J'avais décidé que j'allais lui laisser 20-30 minutes de marge. Si au bout de 30 minutes il n'est pas arrivé, je partirais. Mais il pourra être sûr que je ferai une croix sur notre potentielle amitié. J'arrivais alors dans ce fameux parc. Je nous revoyais, lui, Natsu, Erza, Jellal, Lucy et j'en passe, lorsque nous étions enfants. Je sais qu'après, Luxus et moi avions été les seuls à continuer à venir ici. Je m'asseyais sur l'herbe. Les minutes passèrent. Pas de Luxus dans les parages. Et c'est uniquement au bout de 20 minutes qu'il fit son apparition. Ou du moins, "qu'ils firent leur apparition". Car oui, il n'était pas seul. Il était bel et bien accompagner de la belle demoiselle aux cheveux ébènes, celle avec qui il avait passé toute sa journée.