XIV

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" And the lies you've been hiding, taking up your space. Tell me why does my heart burn this way when I see your face. " Heartburn - Wafia

- A présent, tu sais tout. Conclut le balafré en contemplant le ciel parsemé d'étoiles. Après la mort de mon père, tout s'est effondré. J'ai changé, je suis tombé sur les pires fréquentations possibles, tu n'étais plus là et je n'avais aucun repère. Et après quelques semaines passées chez le vieux, ma mère avait enfin décidé de me prendre en charge et j'ai déménagé chez elle et son copain. Si un poème aurait pu désigné ma vie depuis cette période, c'est bien "Quand je suis de vous absente" de Catherine des Roches. Je le connais par cœur.

- Récite-le moi. Fit alors la jeune femme en sa compagnie.

- " Quand je suis de vous absente
Sincero, mon beau soleil,
Je n'ai rien qui me contente,
La nuit je perds le sommeil,
Le jour je fuis la lumière ;
Et mes tristes yeux enclos
Prisonniers de la paupière,
Ne sont jamais en repos.

(...) Je suis tant mélancolique
Que les plus gracieux sons
Et la plus douce musique
M'ennuient de leurs chansons.
Je ne veux ouïr personne
Pour discourir ou parler (...)

(...) Mes compagnes qui s'ennuient
De mon amoureux émoi,
Toutes dépites s'enfuient
Et se retirent de moi.

Jamais on ne me voit rire,
Jamais on ne me voit chanter ;
Incessamment je soupire
Et ne fais que lamenter ;
Je n'ai bien, plaisir ni joie,
Sincero, mon cher souci,
Jusqu'à ce que je vous vois,
Je serai toujours ainsi."

- Je ne te savais pas aussi adepte de la poésie, et encore moins de celles des féministes. Ça ne ressemble tellement pas à ce que tu montres de toi... Mais, en tous cas, je suis désolée de ne pas avoir été là pour toi, ça devait être dur.

- Pas la peine de t'excuser, c'était de ma faute si tu étais partie. Et j'ai beau avoir choisi la filière S au lycée, cela ne veut pas dire que la littérature ne m'a jamais intéressé. Ce poème, je l'ai trouvé dans un recueil de poèmes que ma mère avait dans sa bibliothèque. Lorsque j'habitais là-bas, je m'ennuyais à mourir. Alors j'essayais de m'occuper avec n'importe quoi, et je suis tombé sur ce livre. Tu sais, il y a beaucoup de choses que tu ne te doutes pas à propos de moi.

- Exact... Et j'y tiens quand même. En plus je n'étais pas un ange avec toi non plus, j'ai été si horrible dans mes mots alors que toi, tu vivais tout ça... Dit alors Mirajane, commençant à se sentir mal. Après quelques secondes, elle se décida à reprendre la parole en lui demandant quelque chose qui la tracassait. Il y a un truc que je ne comprends pas. Pourquoi es-tu ainsi avec moi depuis que tu es revenu ?

- J'imagine que nous avions tous les deux nos torts. Et sans doute parce que je suis comme ça, parce que c'est dans ma nature d'être qu'un con.

- Non, protesta-t-elle, tu sais très bien que c'est faux. C'est l'image que tu te donnes, une excuse que tu utilises. Moi, je te demande la vraie raison.

Il la dévisagea un instant, semblant être perdu dans les tréfonds de son esprit. Puis, il fit alors :

- Sincèrement, je ne sais pas. Le fait que tu m'aies remballé dès la rentrée, ça a tout fait remonter. J'avais effectué un premier pas vers toi, afin qu'on enterre la hache de guerre, mais tu m'as repoussé et ça m'a énervé. Puis, certes au collège je t'avais poussée à t'enfuir de ma vie, mais je ne pensais pas que ça allait me faire à ce point mal et que j'aurais eu autant besoin de toi. Et je t'en ai voulu, pour toutes ces fois où on se disputait et que je voulais te crier ce que j'avais sur le cœur parce que tu ne comprenais rien. Enfin, c'était de ma faute, mais je n'en avais pas conscience, avant.

Haineusement AmoureuxOù les histoires vivent. Découvrez maintenant