Chapitre V

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« Comment le vent sait-il dans quelle direction il doit souffler ? »  Stanislaw Jerzy Lec

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Le 1er Septembre étant un jeudi, Harry put profiter d'un week-end prolongé pour s'intégrer dans sa nouvelle maison. S'il resta principalement avec Haley, il passa quelques moments également en compagnie de Mulciber et sa troupe. Rogue en faisait partie. Le jeune homme fit tout pour cacher sa répulsion envers ces individus qui ne cachaient pas leurs idéaux pro sang pur. Cependant, Harry y vit l'opportunité d'avoir un pied dans les intrigues de Voldemort. Cela ne pouvait qu'être bénéfique pour sa mission.

Cependant, en ce dimanche soir, Harry ne parvenait pas à trouver le sommeil. Son esprit ne cessait de chasser Morphée, tournant autour d'une seule et même pensée, sa répartition à Serpentard. Il avait beau rechercher dans ses souvenirs, dans son esprit, pourquoi le choixpeau l'avait-il envoyé ici alors qu'il avait à maintes reprises ses valeurs purement gryfondoriennes. Et il n'y avait pas que cela, Haley Potter, cette cousine dont il n'avait jamais entendu parler. Et surtout, il y avait cet homme qui sommeillait dans le lit voisin, ce traître, cet assassin. Les poings d'Harare se serrèrent rien qu'à la pensée de Rogue, froissant les draps verts de son lit.

Passablement agacé, le Survivant repoussa les couvertures au bout de son lit et se leva. Il frissonna en sentant les dalles de pierres froides sous ses pieds nus, lui faisant amèrement regretter le doux et chaud parquet de la salle commune des Gryffondor. Couverture sous le bras, il se déplaça silencieusement jusqu'au petit salon et se cala dans l'un des fauteuils, emmitouflé dans la couverture. L'ambiance n'était pas aussi chaleureuse que chez les Rouge et Or, mais Harry finit par y trouver une certaine sérénité. Son regard se perdit dans le feu qui ronronnait dans l'âtre de la cheminée. Il plia ses jambes sous lui et s'enfonça davantage dans les coussins, trouvant une position confortable.

Cette fois encore, il se perdit dans ses sombres pensées. Soudainement, il se redressa et se concentra sur les flammes. Il avait aperçu quelque chose dans la danse brûlante dans l'âtre, mais ses épaules se reposèrent tranquillement sur le dossier. La fatigue commençait à se faire sentir, son esprit devait lui jouer des tours. En baillant, Harry se frotta les yeux et lorsque ses doigts cessèrent d'appuyer sur ses yeux, le jeune homme vit trouble l'espace d'un instant, quelques lumières dansantes dans le regard.

Ses yeux papillonnèrent, puis, petit à petit, la salle commune disparut et Harry plongea dans l'obscurité. Les soucis, les questions qu'il se posait, ses peurs, tous ces sentiments s'envolèrent pour ne laisser qu'une sensation de plénitude. Il avait cette étrange impression qu'on lui caressait les cheveux, qu'on veillait sur lui. Enfant, alors qu'il dormait dans le placard sous l'escalier, il rêvait de sa mère qui le regardait dormir avec un doux sourire aux lèvres.

Cependant, ce n'était pas tout à fait la même sensation. Harry se rendit compte qu'il avait froid, un frisson parcourut son corps endormi, puis, il se réveilla, la respiration saccadée tandis qu'un courant d'air faisait virevolter les flammes de l'âtre jusqu'à en éteindre le feu, ne laissant que des braises brûlantes. Il constata alors la présence d'un objet sur l'accoudoir du fauteuil, un magnifique étui de petite taille rectangulaire, en bois sculpté. Sur le couvercle, un étrange symbole était dessiné : un serpent enroulé autour d'un sceptre sur lequel trônait une perle bleue. Il ressemblait étrangement au caducée, à quelques détails près.

Lorsqu'il ouvrit l'écrin, Harry découvrit un paquet de cartes, celles du tarot divinatoire. Il y avait des passionnés de divination chez les Serpentard. Cette idée le fit sourire, mais alors qu'il allait reposer le jeu sur la table basse, le jeune homme suspendit son geste. Quand il s'était installé dans le fauteuil, Harry n'avait pas remarqué la présence de cette boite. Quelqu'un l'avait déposé là pendant qu'il dormait. Un élève ? Le regard du Survivant se tourna vers les braises de la cheminée. Comment pouvait-il y avoir des courants d'air ici, dans leur salle commune, sous le lac ? L'esprit encore embrumé par le sommeil, Harry fourra le jeu dans la poche de son pyjama et retourna dans son dortoir. Il ne pouvait pas réfléchir correctement à cette heure de la nuit. Demain.

L'Ombre du Passé T1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant