Chapitre XIX

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« Il faut toujours un coup de folie pour bâtir un destin »  Marguerite Yourcenar dans Les Yeux ouverts

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Harry se réveilla en sursaut, le cœur battant à la chamade. Toute cette histoire commençait réellement à le perturber. Il fallait absolument que l'idée de Severus fonctionne. Ses mains recouvrirent son visage tandis qu'il se laissait retomber dans le creux de ses oreillers, massant ses yeux et ses tempes pour chasser ce cauchemar, signe de son inquiétude grandissante face à l'épreuve du vératisérum. Les doigts glissèrent sur l'arête du nez, dessinèrent le contour de la bouche puis s'arrêtèrent à l'ovale du visage tandis qu'il fixait, penseur, la tenture de son baldaquin.

Il fallait qu'il pense à un plan b au cas où il serait découvert. Le sortilège d'oubliette ? S'ils étaient nombreux cela risquait d'être compliqué et il était loin de maitriser le sortilège. Se faire mettre en retenue par un professeur ? Cela ne ferait que retarder l'échéance. Il ne voyait aucun échappatoire à cette situation. Rien que de penser à ce soir... Harry glissa une main entre les rideaux pour jeter un œil sur le réveil qui indiquait à son grand malheur cinq heures du matin et il n'avait aucune envie de se rendormir. Résigné, le voyageur temporel se glissa hors du lit et quitta le dortoir sur la pointe des pieds. Peut-être était-il temps de quitter Poudlard, il pouvait compter sur Regulus, Severus et désormais les maraudeurs pour chercher des indices dans le château. Mais maintenant qu'il venait de rompre la glace avec sa famille... quel gâchis.

Avec un long et profond soupir, Harry s'écroula sur le canapé, complètement avachi. Comme par magie, les braises se ravivèrent, faisant renaitre de douces flammes. Cela lui fit un bien fou, la salle commune d'ordinaire guère chaleureuse était en cette heure matinale pour le moins glaciale. L'effet fut quasi immédiat et le jeune homme se sentit plus à l'aise et certainement aussi plus détendu. N'hésitant pas à s'allonger sur le soja, les bras derrière la tête, le jeune homme sentit ses paupières se fermer, son esprit s'éloigner et finalement, il réussit à retrouver le sommeil.

Un sommeil sans rêve. Un pur délice qui fut malheureusement de courte durée. Harry fut réveillé par une main qui lui secouait doucement l'épaule tout en l'appelant.

- Nathanaël, les cours commencent dans cinq minutes.

Dès lors, son réveil fut immédiat. Le plus habilement possible, autant qu'on pouvait l'être en se réveillant, le survivant sauta du canapé et se précipita dans le dortoir. A peine le temps de prendre une douche extrêmement rapide, un sortilège de séchage et de s'habiller, Harry dévala à nouveau les escaliers pour trouver Regulus hilare dans la salle commune et un Severus qui avait beaucoup de mal à dissimuler un sourire moqueur.

- Mon cher ami, sais-tu quel jour nous sommes, demanda Regulus tout en prenant Harry par les épaules en sortant de l'antre des Serpentard.

- Nous sommes Dimanche, Nathanaël et autant que je sache nous n'avons pas cours le dimanche, renchérit Severus qui, même s'il gardait un visage impassible, avait un regard légèrement pétillant.

- Le repos du Seigneur, déclara Regulus en se signant et joignant ses mains en signe de prière.

Légèrement grognon, Harry accéléra le pas et se détacha de ses amis.

- Je t'avais dit que ça le mettrait de mauvaise humeur.

- Il est tellement susceptible.

- Il a mis des chaussettes dépareillées.

Harry, en entendant ces mots, s'arrêta net et remonta son pantalon pour remarquer qu'en effet, il était absolument ridicule. Il soupira, longuement, mais bientôt son rire éclata dans le couloir, rapidement rejoint par le jeune Black et Severus, même s'il gardait une certaine distance de par son caractère taciturne. Harry devait bien avouer que pour l'instant il ne regrettait pas son voyage. Par moment, il oubliait. Il était un simple élève qui faisait sa septième année à Poudlard. Rogue n'était pas un professeur détestable, il était, il devait l'avouer un partenaire très précieux, voire un ami. Il revenait durement à la réalité quand il croisait le regard émeraude de sa mère, deux iris tellement semblable qu'il avait l'impression de se regarder dans un miroir. Et c'était sans parler de James. Remus et Sirius ne lui avait pas menti. Il était son portrait craché à quelques détails près.

L'Ombre du Passé T1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant