Chapitre IX

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« On peut quelquefois retrouver un être mais non abolir le temps » Marcel Proust

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Son esprit s'agitait. Il voyait des flash, des visions du Seigneur des Ténèbres. Comme autrefois, ou presque. Une main blafarde envoyant valser un verre contre un mur de pierre. Un regard exorbité, qui s'était transformé sous ses yeux. Des cris de rage. Avec une inspiration paniquée, Harry se réveilla et se redressa dans son lit. Où était-il ? Il ne reconnaissait pas son dortoir. Son bras s'étira, cherchant une possible table de nuit. Il tâtonna longuement jusqu'à enfin trouver ses lunettes. Une fois les verres posés sur son nez, Harry soupira de soulagement lorsqu'il reconnut l'infirmerie. En repensant à ce qu'il s'était passé, le Survivant toucha sa cicatrice. Elle était brulante. 

- Et l'un devra mourir de la main de l'autre car aucun d'eux ne peut vivre tant que l'autre survit...

La voix... Harry s'attendait à la même résistance, ne pas pouvoir se tourner vers elle. Pas cette fois. Lorsque son corps pivota, le Survivant découvrit une femme d'une beauté sans pareil. Assise à ses côtés, elle ressemblait à ces princesses de contes de fées, attendant que leur enfant ou leur époux se rétablisse, le dos droit et les mains croisées sur ses genoux. Mais ce qui le frappa, ce fut la douceur et la noblesse de ses traits. Sans âge. Comme un ange descendu du ciel. Il y avait autour d'elle cette aura bleuté, comme un halo de lumière, qui n'était pas sans rappeler la lueur qui émanait des lames de tarot, caractéristique de son pouvoir, une aura de pouvoir qui l'impressionna. 

- La prophétie vous lie, qu'importe le temps. C'est là ton fardeau, Harry Potter.  

Son regard ... il était d'un noir profond. Harry avait l'impression de sombrer dans un gouffre profond, un puits sans fond. Ses cheveux étaient tout aussi sombres, noirs comme l'ébène, coiffés à la manière des princesses grecques, un myriade de tresses remontées en un chignon souple et élégant. 

- Je... vous êtes là depuis le début, vous savez des choses mais ne pouvez les dire, mais moi, je ne sais ce que... qui vous êtes. 

L'entité eut un petit sourire.

- Pourquoi certains enfants de sorciers naissent-ils sans pouvoir, pourquoi des enfants de moldus naissent avec des pouvoirs. Le monde est régit par un équilibre parfait. Parfois, cet équilibre est menacé et c'est alors mon rôle de réguler les choses. 

- Vous êtes une sorte de déesse, une entité ? 

Un petit rire franchit ses lèvres et elle lui sourit d'une manière étrange. 

- Pas vraiment. On ne me dresse aucun autel après tout, enfin, pas depuis très longtemps... et pas directement. 

- Que voulez-vous dire ? 

Son doigt se posa sur ses lèvres. Il était glacé. 

- L'important n'est pas qui je suis, n'est-ce pas ? Il est temps de passer à l'action. 

Quelle frustration. Et pourtant, il se résigna. Elle était là, pour lui, pour le guider et il avait l'impression qu'elle avait toujours été là, depuis le début. Comme une bonne étoile. 

La belle entité se leva de la chaise en ajustant sa cape sur ses épaule et rabattant sur son visage un large capuchon noir. L'instant d'après, elle disparut, son image s'effaçant lentement, progressivement. Dans les minutes qui suivirent, Harry sentit le sommeil le gagner et il finit par s'endormir d'un sommeil légèrement plus lourd et apaisé. 

Le lendemain matin, Harry reçut de la visite. 

- Dans ces conditions, tu n'es pas censé apporter quelques douceurs pour ton camarade immobilisé à l'infirmerie... genre des chocogrenouilles ?

L'Ombre du Passé T1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant