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Malgré le froid qui lui glaçait le sang, Eddie était assis dehors, sur un banc dans le parc, à regarder la neige tomber sur le sol, poudreuse. Elle recouvrait toute la ville d'un grand manteau blanc, passant de l'herbe aux toits des magasins.

Il adorait l'hiver.

Enfin, il n'aimait pas les rhumes, la grippe et la gastro, mais qu'est ce qu'il adorait la nuit, les lumières de Noël et la neige. Ça le calmait, il avait l'impression d'être dans un autre monde. Un monde où aucun de ses problèmes n'existaient. Personne pour le traiter de pédé, pour le harceler. Personne pour lui faire du mal et le rendre triste. Il se sentait dans sa bulle, et personne ne pouvait la casser. Personne ne pouvait vraiment venir le déranger. 

Il ouvrit son journal et commença à écrire rapidement sur le papier jauni. Il griffonnait rapidement, d'une écriture penchée presque illisible, en pattes de mouches. Seul le bruit du crayon gris sur la feuille résonnait dans sa tête.

Dans le parc, il n'y avait absolument personne. Pas un chien, pas un oiseau.

Ils ont probablement migrés, se disait Eddie.

Des fois, le silence l'effrayait presque. La peur de la solitude. Mais la plupart du temps, il appréciait ça. Être seul, pouvoir réfléchir, penser à soi-même. Quand il était seul, Eddie écrivait.

Il écrivait tout et n'importe quoi. Il marquait sur son carnet tout ce qui lui passait par la tête. Que ça passe des descriptions de nuits étoilées, à sa grosse mère, à des pensées absurdes comme "si Pinocchio dit qu'il ment, est ce que son nez grandit ou non ?", et à Richie.
  
Bizarrement, le petit brun écrivait beaucoup sur son meilleur ami. Que ce soit sur son visage, ses tâches de rousseur qui créaient des constellations sur ses joues, ses grands yeux bleus couleur océan dans lesquels Eddie avait l'impression de pouvoir plonger et ne plus jamais en ressortir. Il se noyait dans ces grands yeux (a/n dans le livre Richie à les yeux bleus sont don't come @ me bitches i know what i'm doing). Ou bien que ce soit sur sa façon d'être, sur ses blagues ridicules, et ses gestes maladroits. Eddie écrivait chaque petite chose qui se passait entre eux, pour ne jamais oublier. Il ne voulait absolument rien oublier de Richie.
Il ne voulait pas oublier la fois, où, en 4ème, Richie avait utilisé son inhalateur, et il avait pété un câble et avait frappé le plus grand avec une tongue en plastique.
Il ne voulait pas oublier la fois où Richie avait glissé sur le sol et était tombé droit sur les fesses, faisant tomber la glace qu'eddie lui avait payé. 
Il ne voulait pas non plus oublier la fois où ils s'étaient rencontrés à la maternelle, ni la fois où Eddie avait découvert la chambre de Richie pour la première fois.
Il ne voulait pas oublier la fois où Bill les avait oublié dans son garage quand ils avaient 8 ans et qu'ils avaient passé tout l'après-midi enfermés, à parler de tout et de rien, à rire jusqu'à ce que le père de Bill, Zack, vienne les libérer par hasard quand il rentra du travail.

Il voulait se souvenir de chaque détail.

-t'écris quoi ? demanda soudainement Stanley, qui était penché au dessus d'Eddie pour regarder son journal.

Le petit brun sursauta et referma son journal vivement.

-Stanley ! Qu'est ce que tu fais ici ?! s'exclama-t-il en se décalant sur le banc pour lui laisser de la place pour s'asseoir.

Son ami avait une paire de jumelles autour du cou, et tenait fermement deux petits livres dans sa main. De sa main libre, il repoussa une mèche de cheveux bouclés qui lui retombait sur le front, et il sourit avant de s'asseoir.

-il y a certains oiseaux qui ne migrent pas et je voulais aller regarder ça. Toi tu fais quoi ? déclara-t-il d'un air innocent.

Dans ces moments où l'adolescent parlait d'oiseaux, il paraissait si pur et attaché à ce qu'il faisait que c'en était adorable. Il pouvait en parler pendant des heures, un grand sourire de gamin sur le visage, sans jamais s'en lasser.

-j'écris des trucs qui me passent par la tête. J'aime bien l'hiver alors je voulais faire ça dehors.

Stanley hocha la tête et ensuite posa son doigt sur la bouche d'Eddie pour le faire arrêter de faire du bruit, alors qu'il regardait un arbre avec attention. Le plus petit écarquilla les yeux et loucha sur le doigt de Stan qui était pressé contre ses lèvres, et resta figé.

Le juif regarda à travers des jumelles et sourit.

-il est là.

-hein ? fit Eddie dans un murmure.

Stanley ne répondit pas et ouvrit un de ces livres pour écrire quelque chose alors que de son autre main, il ouvrait son autre livre. Il jetait toujours des regards furtifs à l'arbre à travers ses grosses jumelles et Eddie se sentit complètement déboussolé.

-tu veux regarder ? Il est magnifique attends regarde là, murmura Stanley en posant les jumelles sur le nez d'Eddie et il le dirigea vers un petit oiseau bleu foncé avec un col bordeaux.

-il est beau, lâcha simplement Eddie.

Il ne comprenait pas vraiment l'obsession de Stanley avec les oiseaux, mais au moins, il avait une passion, et c'était adorable.

-il est spécial. Je ne l'ai jamais vu avant et j'ai aucune idée de ce qu'il est. Je sais juste qu'il est splendide, répondit le garçon aux cheveux bouclés en feuilletant un livre avec des pages pleines d'écritures et de photos d'oiseaux.

-stanley ... balbutia finalement le jeune Kaspbrak.

Depuis ce qu'il s'était passé dans la matinée de ce jeudi, son cœur lui pesait dans la poitrine et il avait besoin d'en parler à quelqu'un a qui il pouvait faire confiance. Stanley était cette personne.

-oui ?

-il va bien Richie ? Il m'a ignoré toute la journée, expliqua Eddie d'un air inquiet.

Stan releva la tête et fronça les sourcils, surpris. Richie Tozier ? Ignorer Eddie Kaspbrak ? Ça lui paraissait absolument irréel.

-t'es sûr que c'est Richie que t'as vu ? Notre Richie ? La grande gueule ?

-j'rigole pas Stan.

-je rigole pas non plus regarde, déclara le jeune en montrant bien qu'il n'y avait même pas un début de sourire au coin de ses lèvres. Je te jure que j'ai aucune idée de ce qu'il se passe. Peut être que Beverly elle sait. Non, elle sait. Hier elle a fait que hurler et rigoler qu'elle savait depuis le début.

-je devrais peut être lui parler, hésita Eddie.

-ouais tu devrais faire ça, lâcha simplement Stan en haussant les épaules, et il reprit ses jumelles pour regarder son oiseau.

Dans ces moments là, ce qui était énervant, c'était que Stan ne se préoccupait de rien d'autre. On aurait pu lui sortir la plus grosse ignominie de la terre, il n'aurait pas décroché le regard de son oiseau (surtout s'il était possiblement rare).

Eddie soupira et se leva. La nuit tombait, et ça le fit sourire.

Au moins il aurait la chance de rentrer chez lui en regardant les lumières éclairer toute la ville.

~idk y'a pas vraiment grand chose qui se passe dans ce chapitre :/ c'est pas mon préféré loin de là ptdr mais j'aime bien quand même parceque Stanley ben il est adorable et rien que pour ça c'est cool 🤧😭❤️
Et c'est à peu près tout ?
Demain c'est la rentrée j'suis pas prête les asticots x( mais ça devrait rien changer sur le nombre de chaps que je poste comme j'ai de l'avance :D
Allez, j'me casse les grenouilles 🐸💞 bisous 💞~

Loser un jour Loser toujours [Reddie]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant