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Richie ne se réveilla pas par lui même. Il avait passé une journée entière, inconscient sur le parquet de sa maison. Ce qui le réveilla, ce fut quelqu'un qui cognait à répétitions sur la porte d'entrée.

Il ouvrit les yeux lentement, voyant tout flou autour de lui. Enfin, il essaya d'ouvrir les yeux, mais il sentait que son œil droit refusait de faire plus grand qu'entrouvert. Nickel. Il se leva difficilement, tituba un peu avant de s'accrocher au canapé pour ne pas retomber.

Ses parents n'étaient plus là, probablement partis depuis longtemps et son corps entier lui faisait mal. Il avait l'impression qu'on venait de lui rouler dessus à répétition. Ses jambes refusaient de marcher, il avait l'impression que c'était du coton, son dos le brûlait et il grimaçait de douleur dès qu'il se penchait. Son ventre, on n'en parlait même pas. Il chercha à tâtons ses lunettes et finit par les trouver, cassées. C'était pas grave, elles lui permettraient quand même de voir un peu n'est ce pas ?

Il entendait toujours quelqu'un cogner derrière la porte, mais à ce point là, Richie se dit bien que quiconque était derrière cette porte pouvait bien attendre un peu. Il enfila son t-shirt, grimaçant dès que le tissu toucha sa peau endolorie. Bordel ça faisait mal.

Il partit vers la salle de bain en s'appuyant sur tout ce qui était sur son passage pour ne pas avoir à ramper. Dans sa tête, les bruits de la personne qui tapait contre sa porte résonnaient et il avait l'impression de n'entendre que ça. Il ne voulait aucun bruit. Chaque son lui perçait les oreilles, aussi infime qu'il soit. Dès qu'il arriva dans la salle de bain, il se regarda dans le miroir.

Un cocard et l'œil droit complètement gonflé. Pas étonnant qu'il n'arrivait plus à l'ouvrir. Sa joue était recouverte de sang, ses cheveux en pétard. Il releva son t-shirt et vit les marques que son père avait laissée. Des traces rouges sang partout sur son ventre, son torse, et c'était probablement encore pire dans son dos. Des bleus violacés recouvraient ses jambes et ses bras.

-BORDEL RICHIE TU VAS OUVRIR CETTE PUTAIN DE PORTE ?! hurla soudainement la voix d'Eddie.

Richie se retourna en sursaut et partit vivement dans le salon, manquant de tomber à plusieurs reprises. Eddie. Putain il ne pouvait pas l'inquiéter, mais là, il n'était pas en mesure de cacher ses blessures.

Dès qu'il atteint la porte, il tomba à moitié sur la poignée et l'ouvrit avec difficulté, à moitié sur le sol.

-rich ? balbutia le plus jeune en baissant les yeux vers son copain qui se relevait lentement.

Il écarquilla les yeux en le voyant dans cet état là.

-qu'est ce qu'il s'est passé ?!

-oh rien de grave, répondit simplement l'adolescent aux cheveux de jais, dans l'espoir de le rassurer.

-tu te fous de moi j'espère tu tiens à peine debout ! C'est qui qui t'as fait ça !? se plaint Eddie en l'aidant à marcher vers la salle de bain.

-c'est rien je te dis. C'est (il grimaça de douleur) c'est juste mon père rien de plus. Il nous a vu hier et il m'a frappé c'est tout.

-c'est tout ?! Tu te fous de moi j'espère faut appeler la police et-

-non. J'ai pas envie. Appelle pas la police Ed's je t'en supplie.

Le plus petit le regarda d'un air concerné avant de soupirer.

-d'accord. Retire ton t-shirt que je vois comment c'est.

Richie hocha la tête et enleva doucement son t-shirt, laissant Eddie encore plus bouche bée.

-c'est ma faute, murmura le Kaspbrak, les larmes aux yeux.

-raconte pas de la merde Kaspbrak. C'est de la faute de mon père pas de la tienne.

-ça va piquer, le prévint simplement le garçon, qui fouillait dans les étagères.

-hein ?

Il n'eut pas le temps de demander quoi que ce soit de plus que Eddie se penchait et lui pressait un coton imbibé d'alcool désinfectant sur ses blessures. Richie grimaça de douleur et aggripa le rebord du lavabo sur lequel il était assis.

Eddie planta un baiser sur ses lèvres et lui sourit tristement.

-ça va aller.

Le blessé hocha la tête en silence et attendit patiemment qu'Eddie finisse de le désinfecter et de le soigner.

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Richie était allongé sur son lit, caressant les cheveux d'Eddie, qui avait la tête posée sur son torse.

-des que j'irais mieux je t'emmènerai dans mon coin okay ? lâcha-t-il alors que le plus jeune était simplement en train de se reposer.

-hein ? Quel coin ?

-c'est une surprise. Ça devrait te plaire. Mais quand j'irais mieux.

-roh t'aurais pas dû me dire abruti maintenant j'ai envie de voir ! rigola Eddie.

-plus tard spaghetti ! s'exclama le plus grand en lui ébouriffant les cheveux, ce qui fit rire son petit ami.

-okay okay arrête de me décoiffer maintenant !

Richie sourit et embrassa Eddie doucement. Le plus jeune passa ses mains autour du cou du Tozier et continua de l'embrasser, le rapprochant un peu de lui.

Il avait beau avoir mal, Eddie lui rendrait toujours le sourire. Il en était absolument persuadé.

Loser un jour Loser toujours [Reddie]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant