C'est finit, je suis là.

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« Ouais allô Gringo ? »

« Ouais Pedro ! Euh, écoute... Yacine est au hangar là et euh... Je t'avoue que j'ai peur qu'il fasse une connerie »

« Une connerie comme ? »

« Je sais pas mec... Mais j'le sens mal, il fait n'importe quoi... J'peux pas t'en parler au téléphone, j'suis en bas de chez toi, viens s'te plaît ! »

Quelques minutes plus tard, Pedro descend les marches de son immeuble, inquiet des paroles de son pote. Lui non plus n'a pas envie qu'il arrive quoi que ce soit à leur otage. La seule chose qu'il souhaite, c'est récupérer l'argent et partir très loin pour oublier ce qu'il a fait. Pedro est quelqu'un de gentil au fond, il a juste dû prendre de mauvaises décisions pour survivre, tout comme Guillaume.

-Alors... Qu'est-ce qu'il se passe ?

-J'pense qu'on devrait plus laisser Yacine prendre ses gardes... Il a découvert qu'Aurélien a un petit copain. Et tu sais très bien ce que Yacine pense des gays. J'ai un mauvais pressentiment là...

-Ouais... Ok on y va ensemble !

Les voilà en route pour le hangar, se faisant milles scénarios, le cœur battant et les mains tremblantes. C'est lorsqu'ils arrivent devant la porte qu'ils entendent des gémissements de supplications et des bruits de deux peaux qui se rencontrent. Sans hésitation, Guillaume ouvre la porte, et ce qu'il voit lui glace le sang. Sur le matelas, Yacine est derrière le corps nu d'Aurélien et le matraque de coups de hanches. Le jeune otage est plaqué contre le tissu sale du lit, les fesses relevées et les mains menottées dans le dos. Yacine est tellement vicieux qu'il lui a enlevé le bandeau des yeux pour qu'il puisse voir tout ce qu'il lui inflige. Ses yeux sont rouges et donnent naissances à de nombreuses larmes qui viennent s'échouer sur ses lèvres crispées par la douleur.

Il n'en faut pas plus à Guillaume pour se précipiter vers la scène qui se déroule devant ses yeux, suivit de Pedro qui n'a pas l'air d'être en accord avec les gestes de son chef. Yacine les voit et s'arrête subitement avant de se relever et de remonter son jogging en affichant un sourire de provocation sur ses lèvres. Il n'a pas le temps de parler que Guillaume le frappe en plein visage, de toute la force dont il est capable. Le chef tombe en arrière et Pedro est obligé de retenir Guillaume pour ne pas qu'il le tue sur place.

-PUTAIN MAIS QU'EST-CE QUE TU FOUS YACINE ??? T'ES COMPLETEMENT MALADE !! T'ES UN PUTAIN DE PSYCHOPATHE !

Guillaume est complètement hors de lui, il tremble de rage, il voit rouge et serait capable de tuer son chef si Pedro le laissait faire. Yacine, au sol, se tient fermement le nez qui ne cesse de saigner puis se relève pour faire face à son pote. Il ne sait pas quoi dire, il n'a aucune excuse pour ce qu'il vient de faire.

-T'aurai jamais dû faire ça mec !

-Tu vas faire quoi hein ? Tu vas me frapper, kidnapper ma mère, me violer ? Dis moi c'que tu vas faire espèce de tarer !

Yacine s'approche dangereusement de Guillaume, le regard noir et le torse bombé comme un gorille qui tente de montrer sa puissance à son adversaire. Guillaume ne bronche pas, la colère prend le dessus sur la peur et il serre les poings, prêt à se défendre.

-Putain mais c'est quoi ton problème Gringe ? Depuis quand tu te soucie des petits bourgeois qui nous laissent crever de faim dehors ? Depuis quand t'as de la pitié pour un gosse de riche qui joue le modeste en refusant l'argent de papa ? C'est quoi l'truc j'pige pas ! T'es tombé amoureux c'est ça ? Toi aussi t'es un pd qui kiffe se faire déboiter ?

C'est alors Pedro qui prend la parole, après avoir pris soin de repousser Gringe quelques mètres derrière lui.

-Ecoute, j'pense que tu devrais arrêter les gardes. Tu déconnes complet là ! On peut pas se permettre de laisser un électron libre seul avec Aurélien. Et j'pense que Enz' sera d'accord avec moi. Tu t'occupes de gérer l'daron, et nous on s'occupe du fils, ok ?

StockholmOù les histoires vivent. Découvrez maintenant