Emmène moi loin d'ici

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Il attrape le petit objet et lorsqu'il le ramène devant ses yeux, son visage se décompose. Un emballage vide... Sérieusement, Pedro... Aurélien regarde son amant avec une mine dépitée et se laisse tomber sur le côté en grognant de frustration.

-J'vais aller en acheter... Propose alors Guillaume en se redressant.

-Non... C'est trop risqué... Yassine nous recherche j'te rappelle...

Gringe se laisse retomber sur le sol en soupirant, déçu de ne pas pouvoir goûter ce soir à ce plaisir dont il a tant rêvé.

-On a pas besoin de capote pour quand même se faire plaisir... Marmonne-t-il en lançant un regard canaille à son complice.

Aurélien tourne la tête vers lui et il n'a pas le temps de répondre que Guillaume est déjà entre ses jambes. Il a envie de le rendre fou et ça commence par sa langue qui se pose sur son aine, effleurant la base de son sexe, par ses doigts qui effleurent ses tétons, par son regard qui lui hurle à quel point il a envie de lui, et aussi par sa main qui se faufile entre ses jambes pour soulager sa propre érection.

-Bordel Gringe...

Sa langue aventurière se fraye un chemin jusqu'au sommet de son membre qu'il vient ensuite suçoter, toujours en lançant ce même regard indécent. Il prend plaisir à administrer cette douce torture à l'homme qu'il aime, à le regarder perdre pied, perdre patience, perdre tous ses moyens... Alors il le fait languir, même si ça le démange de le prendre entièrement en bouche. Aurélien arque les reins inconsciemment pour soulager ce feu qui brûle en lui, pour s'enfoncer dans cette gorge qu'il rêve de voir se déformer au passage de son membre. Mais les mains douces et dures à la fois de Gringe l'empêchent de bouger en s'agrippant à ses hanches, comme pour le priver de ce plaisir qu'il pense mériter. En revanche, Guillaume n'hésite pas à se branler au rythme qu'il souhaite pour se soulager et espère qu'Orel le remarque, juste pour le transformer en boule de désir prête à exploser. Et ça marche, car le plus jeune sanglote de frustration et peine à respirer, suffoquant presque devant ce trop-plein de désir inassouvi.

-J't'en supplie... Gringe... J'ai besoin que tu...

Il n'a pas le temps de finir sa phrase que son membre disparaît entièrement dans la bouche de Guillaume. Un fil de salive longe la longueur de son membre, coulant jusqu'à ses bourses, et cette vision de pur érotisme renforce le feu ardent qui crépite au creux de ses reins. Gringe ne le ménage pas, il change de rythme à chaque fois qu'Aurélien réussit à se caler dessus, le faisant trembler de la tête aux pieds. C'est exactement pour ça que je t'aime Gringe, pour ton envie de jouer avec mes nerfs, pour ton imprévisibilité, pour ton côté torturé que je peine à apprivoiser... Je t'aime pour tout ce que tu es, penses Aurélien alors qu'il gémit sans aucune retenue. Personne ne s'était autant soucié de son plaisir, de la manière dont il aimait être touché, des endroits où il aimait être touché, embrassé, léché. Et sans rien dire, sans rien dévoiler sur ses préférences, Guillaume a tout deviné. C'est ce qu'on peut appeler la magie de l'amour, réussir à lire dans les pensées de sa moitié pour qu'elle n'ait pas besoin de s'exprimer par la parole pour se faire comprendre. Juste un regard, un frisson, un gémissement, et le corps entier de Gringe se dévoue au simple plaisir d'Orel.

Après un orgasme fracassant, les yeux d'Aurélien se remplissent de larmes et ça n'échappe pas à Guillaume qui se redresse et remonte jusqu'à lui. Encore une fois, pas besoin de parler, il comprend instantanément la peine que ressent son amant à cet instant alors il s'assoit à ses côtés et l'attire dans ses bras en laissant ses lèvres naviguer de son front à ses paupières, glissant jusqu'à sa mâchoire, s'égarant sur sa bouche, puis élisant domicile sur le bout de son nez humidifié par les larmes. Tout va bien, lui répète-t-il, même s'il n'est lui-même pas tout à fait convaincu par ses propres paroles.

StockholmOù les histoires vivent. Découvrez maintenant