Action ou vérité ?

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-Comment ? Soupire Gringe, las que leurs conversations tournent autour du kidnapping.

-J'ai qu'à l'appeler avec ton téléphone pour lui dire de vive voix... Il me croira, j'en suis sûr... T'as un téléphone non traçable, hein ?

Il tourne la tête vers Guillaume, pour voir sa réaction mais aussi pour qu'il voit qu'il est sérieux, qu'il ne dit pas ça dans un moment de folie. Mais Gringe ne bouge pas, il reste là, à fixer le ciel bleu, les sourcils froncés et le nez plissé à cause des rayons du soleil qui menacent sa rétine. Le soleil fait ressortir ses tâches de rousseur qu'il a tant haït plus jeune, mais qui l'a beaucoup aidé pour charmer les femmes afin de les mettre dans son lit.

-Tu veux vraiment que les responsables de ton kidnapping arrivent à leur fin ?

-Non mais c'est sûr que dit comme ça tu peux pas comprendre mais putain, mon père s'en est complètement battu les couilles que j'sois vraiment en danger ou non... J'préfère que tu ait de l'argent Gringe... J'veux pas que toi et ta famille vous viviez dans le besoin encore de longues années...

Guillaume soupire et daigne enfin tourner la tête vers son homologue pour lui répondre, curieux de comprendre pourquoi Aurélien est si obstiné à donner cet argent.

-Ok... Admettons... Mais pourquoi tu voudrais donner de l'argent à Enzo et à Pedro ?

-Pour qu'ils arrêtent de chercher de l'argent illégalement... Même si théoriquement, ils auront cet argent de façon malhonnête mais putain Gringe, imagine la prochaine fois ils braquent une banque, imagine ils laissent des victimes derrière eux... Parce que de ce que tu m'a raconté, plus vous grandissez, plus vous faites des choses stupides qui commencent à mettre la vie des autres en jeu !

Touché. Guillaume, qui a entrouvert la bouche pour répondre, la referme, renonçant à répondre car de toute façon, il ne sait pas quoi dire. C'est très généreux de la part d'Aurélien, même si, théoriquement, ce n'est pas « son » argent mais celui de son père, il n'empêche que c'est sa famille et qu'il s'entête à vouloir donner cette somme importante à de strictes inconnus qui l'ont pris en otage durant 1 semaine...

-T'es sûr de toi Orel ? Vraiment sûr ?

-Oui, je sais qu'il a cet argent, ça lui manquera pas... Allez, donne moi ton téléphone s'il te plaît...

Pendant un court instant, les images des tentatives d'évasions d'Aurélien reviennent dans la tête de Guillaume. Il se demande s'il est sincère, ou s'il va appeler les flics, prévenir son père, avertir la brigade anti-terroriste, téléphoner à un centre pénitencier pour l'envoyer sur la chaise électrique. Oui, Guillaume regarde beaucoup trop de film, mais il a tellement été trahit par des gens en qui il avait entièrement confiance que maintenant, il se méfie parfois beaucoup trop. Est-ce que depuis toutes ces journées passées ensemble, Aurélien cherchait seulement à obtenir sa confiance pour réussir à avoir accès au téléphone ? Est-ce que tous ces moments intimes partagés n'étaient que mensonges ?

-Gringe... ?

Encore cette voix qui le ramène à la réalité... Est-ce que ça aussi c'est fait exprès pour que jamais il ne puisse réfléchir correctement ?

-J'ai besoin d'une clope.

C'est la seule chose qu'il réussit à dire avant de se lever d'un bond pour fouiller dans son sac. Par réflexe, il en sort deux, parce que son inconscient le pousse à croire Aurélien. Lorsqu'il vient se rassoir, Aurélien a bien remarqué le changement d'atmosphère entre eux deux, et il commence franchement à s'habituer et à savoir comment agir avec Gringe.

-T'as peur que j'appelle qui, hein ?

-J'ai pas peur...

-Tu mens tellement mal que tu ferais jalouser Macron putain...

StockholmOù les histoires vivent. Découvrez maintenant