Stockholm

Médecine naturelle chinoise

Lorsqu'il regarde son téléphone, il s'aperçoit qu'il ne reste que quelques minutes avant le début de la garde de Enzo. Aurélien est toujours dans ses bras, à dormir profondément, exténué par ces 10 dernières heures éprouvantes. Il peut sentir son odeur qui se dégage de sa nuque enivrante et par ses cheveux emmêlés. Sa main vient caresser lentement le torse du plus jeune, par instinct de tendresse et de protection qu'il a su développer à ses côtés. Il le sent alors se tendre contre lui, toujours anxieux face à ce qu'il lui est arrivé. Gringe ressert alors son étreinte pour le rassurer, avant de sentir la main chaude et délicate du plus jeune se déposer sur la sienne et entremêler leurs doigts pour ensuite la porter contre son cœur qui bat la chamade.

-Tu dois partir c'est ça ? Marmonne Aurélien, un sanglot coincé dans la gorge.

-Je reviens vite Orel, tout va bien se passer...

Une larme vient s'échouer sur la main de Guillaume alors qu'Aurélien la serre contre son torse. Le cœur du plus grand se déchire, plus rien ne compte pour lui que de voir Aurélien heureux.

-Hey Orel tout va bien... Tu veux que j'essaie de rester ?

Aurélien se retourne alors face à lui, en prenant ses deux mains dans les siennes pour garder un contact intime entre eux.

-Oui... S'il te plait... J'suis désolé d'avoir l'air d'un fragile, mais j'ai peur... Constamment... J'ai besoin de toi... Je t'en prie...

Guillaume glisse ses doigts sur la joue du plus jeune pour replacer sa mèche blanche derrière son oreille. Sa main descend ensuite dans son cou pour caresser sa mâchoire à l'aide de son pouce, ce qui a pour effet de faire fermer les yeux du jeune homme qui repose sa tête contre cette main qui le caresse avec tendresse.

-Je vais essayer... Mais si j'arrive à convaincre mon collègue, il faudra quand même que je m'absente pour nous ramener à manger et à boire... Juste quelques minutes... D'accord ? Tu voudra bien essayer de tenir quelques minutes ?

-Oui... Merci Gringe... Merci...

Les lèvres douces et humides du plus vieux se retrouvent sur le front du plus jeune, chastement, tendrement, avec affection. Il finit par se redresser pour ranger ses affaires afin qu'Enzo ne puisse pas voir la tablette ni même la game-boy qu'il avait ramené. Aurélien suit du regard tous ses gestes, obnubilé par tant de charme et d'élégance.

Soudain, la porte du hangar s'ouvre pour y laisser entrer Enzo qui fronce les sourcils en voyant Aurélien, assit sur le lit, détaché et complètement libre.

-Putain Gringe qu'est-ce que tu fou ? T'es inconscient ou quoi ? Il peut s'enfuir si tu l'attache pas !

Il s'approche à grandes enjambées d'Aurélien qui se replie sur lui-même, complètement terrorisé à l'idée de se faire frapper une nouvelle fois. Mais Guillaume s'interpose avant même que son collègue puisse toucher son jeune protégé.

-Laisse le. Tu vois pas qu'il est terrorisé ? Tu crois pas qu'on lui fait assez de mal en le retenant ici ? Un tout petit peu de liberté, c'est pas ça qui va faire foirer le plan !

-Qu'est c'que t'en sais toi hein ? S'il arrive à t'assommer et à s'barrer, tu tiendra le même discours peut-être ?

-Laisse moi gérer. Laisse moi ta garde, j'suis celui qui gère le mieux cette prise d'otage dans l'groupe !

Enzo secoue la tête en ricanant, comme s'il capitulait.

-Fais c'que tu veux Gringo ! Mais s'il s'enfuit, t'aura la part de tout le monde à rembourser.