Chapitre 17

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Mélanie fit mine de s'intéresser à son classeur pendant que la professeure indiquait quoi noter sur le tableau blanc de la classe. Bien entendu, elle reportait tout sur ses feuilles par acquit de conscience, mais sa concentration divaguait hors du cours.

Où étais-tu passé?

— Tu as une touche, on dirait, éluda Arthur en pointant du menton son camarade de classe.

Mélanie se sentit rougir.

N'importe quoi! Tous les garçons qui me parlent n'ont pas des vues sur moi.

— Parce que beaucoup de garçons te parlent? Mon travail est fini avant d'avoir commencé dans ce cas, ricana-t-il.

De quel travail est-ce que tu parles?

Arthur lui sourit d'une manière étrange. Son regard habituellement rieur dans ces moments semblait soudain refroidi.

— De ce que tu m'as demandé, bien sûr.

Mélanie était confuse. Est-ce qu'il se moquait d'elle?

La sonnerie retentit au moment de la réponse. Tant de temps que ça avait passé? Mélanie s'affaira à rassembler ses affaires. La voix d'Arthur retentit dans son dos.

— Vas moins vite pour prendre tes affaires, tu as un train à prendre, ou quoi?

Mais qu'est-ce que ça peut bien te f...

— Attends, je vais t'aider... l'interrompit Hugo dans sa réponse mentale.

Alors qu'elle avait soupiré de la remarque de son partenaire invisible, Hugo avait certainement interprété cela comme de la lassitude. Il l'aida maladroitement à faire ses affaires, avant d'enfiler son sac sur son épaule libre, un sourire radieux sur le visage.

Il l'accompagna jusqu'à la salle suivante, et fit de même jusqu'à midi. Sans crier gare, Mélanie fut embarquée dans les conversations entre Hugo et son meilleur ami, Mathis. Leurs débats animés concernaient toutes sortes de sujets: vidéos trouvées sur Youtube, jeux en ligne dont elle ignorait l'existence, et débats sur quels tours pourraient être imaginés pour faire sortir leur professeur de chimie de ses gonds, et la nécessité de surtout, surtout filmer ça.

La jeune fille appréciait leur dynamisme, mais ne savait quelle pierre ajouter à l'édifice de leurs conversations. Fallait-il qu'elle soit drôle, ou qu'elle continue à se taire? Est-ce qu'elle paraissait ennuyeuse? Malgré son mutisme, rire à quelques-unes de leurs blagues fut un motif suffisant pour l'inviter à leur table pour déjeuner.

C'était certainement la première fois qu'une invitation lui était faite aussi spontanément. Mélanie avait le trac. Trois filles les rejoignirent alors qu'ils entamaient leur plateau dans le réfectoire. La table oblongue fut vite complétée par une fille et un autre garçon. Une des premières les ayant ralliées, une blonde aux cheveux lisses, s'était placée juste en face de Mélanie. La fille en question portait les derniers habits à la mode, avait un portable dernier cri greffé à sa main et, comble du comble, se maquillait correctement. De grands yeux bruns assombrissaient son visage encore rondelet, et des lèvres presque rouges lui sourirent d'un air suffisant avant de lui adresser la parole:

— Tu es nouvelle? Tu es dans quelle classe?

— Oh je te déconseille de lui sourire honnêtement à celle-là...ah non tu ne baisses surtout pas la tête! lui ordonna sèchement Arthur, sans qu'elle l'aperçoive.

— Je...Je suis dans la classe de Hugo, bégaya Mélanie, désorientée par la voix supplémentaire qui s'adressait à elle.

— Tu étais où, avant? s'empressa de la questionner une rousse au visage plus anguleux et aux beaux cheveux roux lisses. Elle semblait enjouée et avait un éclat de gentillesse dans les yeux, ce qui rassura un peu son interlocutrice.

— Du collège de la ville d'à côté...Sainte-Anne. Le collège Sainte-Anne.

— Ouah c'est pas vrai? J'avais une super amie là-bas! tu ne connaîtrais pas une Laurence par hasard?

Argh, pas les super amies... pensa Mélanie, craignant que le spectre de son passé intervienne. Et si quelqu'un apprenait pour son harcèlement? Arthur avait raison, elle ne pouvait pas se laisser submerger par la peur, pas si près du but.

— Jamais entendu parler, mais on s'est peut-être déjà croisées.

Leti, de son vrai nom Laetitia — mais elle insistait, elle ne voulait pas qu'on l'appelle Laetitia — débattit pendant une dizaine de minutes sur qui donc Mélanie aurait pu croiser là-bas, mais par bonheur ne dénicha aucun nouveau nom à lui soumettre.

Pendant qu'elle réfléchissait à voix haute, Mél décocha un sourire faux à Élise, la blonde aux yeux bruns en face d'elle. Elle ne versait jamais dans la méchanceté, mais sentait l'adrénaline monter à l'idée de se confronter à quelqu'un d'autre. Élise pinça légèrement les lèvres et attira l'attention de Maxime sur le post d'une de leurs amies communes, et ce dernier répondu d'un air ennuyé avant de reprendre sa conversation passionnante avec Mathis.

Mélanie scannait la salle du regard, et aperçut alors Arthur assis à une table ronde, au fond de la cantine. Les jambes croisées en long devant lui, il dévisageait Mélanie d'un air absent, son air noir de retour. Alors une question trotta dans l'esprit de celle-ci: et si ce garçon était réel, alors qui était-il; ou plutôt, qu'était-il, exactement?

Alors que Mélanie repensait au téléphone que sa mère avait retrouvé sur son bureau, elle songea, perplexe, qu'elle devait vraiment récupérer une preuve qu'Arthur existait bel et bien.

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Salut tout le monde! J'espère que la rentrée s'est bien passée, et surtout que vous avez aimé ce chapitre! ;) 

Pour ma part je reprend mon rythme comme tout le monde, du coup c'est possible (je dit bien possible x) ) que les chapitres sortent à moins grande fréquence dans les 3 semaines à venir. 

Cependant je précise que je vais faire le maximum pour que ça ne soit pas le cas, donc pas de panique 😙

Aussi je serais peut-être un peu moins active, mais encore une fois je fais le max pour être présente sur Wattpad :D

Si vous avez aimé laissez moi un commentaire, c'est toujours encourageant! ❤️

à bientôt j'espère! ;) 

Le Pacte des Ruines [EN PAUSE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant