II} 5. Insolation.

129 14 13
                                    

Pdv Mina :

Contrairement aux autres élèves qui avaient eu leurs résultats le soir même, qu'ils soient positifs ou négatifs, ce n'était que le lendemain des auditions, aux alentours de seize heure que j'avais enfin eu ma réponse. L'école m'acceptait. Et je ne savais pas pourquoi cela me rendait aussi euphorique.

Je l'avais appris alors que je n'était pas chez moi. Totalement déprimée, j'étais allée marcher un peu dans l'infinité des rues de Séoul. Il faisait chaud, le Soleil martelait mon visage de ses rayons en permanence, m'enfermant dans une sorte de bulle étouffante. Je sentait mon corps fondre dans ces ruelles brûlantes. Je me liquéfiais physiquement alors que mon esprit devenait  de plus en plus dur au fur et à mesure que je le laissais divaguer.

Je m'étais finalement assise à ce qui semblait être un café et on m'avait accueilli chaleureusement pour mon plus grand malheur. J'avais beaucoup trop chaud, j'aurai préféré que l'on me rejette froidement. Mais je m'y attendait en sortant de chez moi le matin, une canne d'aveugle à la main et une paire de lunettes de soleil opaque sur le nez. On me fit m'asseoir à une table en terrasse et on me demanda poliment ce que je voulais boire. Je ne répondit pas immédiatement. Réfléchissant à ce qui pourrait me rafraîchir.

"Un jus de pamplemousse s'il vous plaît, j'hésitais quelques instants sur le titre que je devais lui donner quand la personne qui me servait me coupa.

- Madame, c'est Madame pour moi.

- Très bien. Un jus de pamplemousse sans glaçons dedans s'il vous plaît madame."

Je l'entendis partir, ses chaussures claquant sur le sol et j'attendis. Il devait être quinze heure et j'avais perdu tout espoir quand à mon acceptation dans cette école. Les jurys m'avaient tellement rabaissée la veille, je n'en étais toujours pas vraiment remise. Pourquoi est-ce que j'étais ainsi ? Pourquoi j'étais incapable de voir, incapable d'exister réellement ?

"Madame... Vous allez bien ? Vous pleurez."

La serveuse était revenue et après avoir posé mon verre devant moi elle s'était assise sur la chaise d'à côté, posant sa main sur l'une des miennes. Son aura, sa présence... Tout en elle me rassurait et me faisait penser à mon enfance pour une raison qui m'étais inconnue. Sûrement son parfum...

"Pourquoi pleurez-vous ?

- J-Je n'existe pas assez pour ce monde. Voilà pourquoi je pleure.

- Parce que vous êtes aveugle ?

- Entre autre.

- Ce n'est pas parce que vous ne voyez rien que vous n'existez pas."

Ses mots me frappèrent et un poids tomba de mes épaules. Elle serra ma main un peu plus fort dans les siennes.

"Les gens que j'aime m'abandonne, cela veut sûrement dire que je ne suis pas assez bien pour continuer à vivre.

- Ce n'est pas parce que des idiots vous laissent tomber car ils ne vous voient pas réellement que vous devez mourir. Ils sont bien plus aveugle que vous."

Ses phrases me caressèrent et un poids quitta mon esprit. J'allais sombrer, j'avais besoin qu'on me retienne.

"Je ne sais pas ce que veut dire aimer."

Ce fut le silence qui me répondit. Mais cette fois ce n'était pas un silence lourd et poisseux mais un silence léger et réconfortant.

"Des personnes m'aiment mais je ne les comprends pas. Je ne suis pas digne de leur attention.

Blind Hôtel {ff.m.ygi}Où les histoires vivent. Découvrez maintenant