Chapitre 14 : Entente difficile
C'était mon père qui m'emmena chez ma mère. Ne voulant pas rentrer à l'intérieur, il me déposa devant la maison d'Hugo, en sortant mes valises du coffre. Oui, ma mère habitait bien chez Hugo. J'avais reconnu la maison au premier coup d'œil, et ça me rendait malade et nerveuse à la fois de savoir que j'allais passer une semaine ici. Mon père me donna un bisous sur la joue, et me dit de l'appeler si cela se passait mal. Il paraissait assez inquiet, mais je réussis à le rassurer tant bien que mal, malgré ma propre nervosité.
Je toquai à la porte, et c'était le père d'Hugo qui m'ouvrit la porte.
"Ah bonjour Valentine ! On t'attendait! S'enquit-il, entre ! "
Je ne dis pas un mot et entrai dans la maison. J'étais déjà venue ici, mais je n'avais jamais encore inspecté les lieux. Le salon était jaune, et possédait de nombreux objets de couleur violette. Il y avait un grand canapé en cuir violet, une télévision écran plat, une grande table ovale en bois avec ses chaises. Un mini bar ouvrait sur la cuisine très moderne donnant sur le salon.
Ma mère débarqua la minute qui suivit, alors que le silence régnait dans la pièce. Elle me donna une bise que je ne lui rendis pas. Je me contentai de lui jeter un regard noir pleins de sous entendus.
Déboussolée, ma mère ne savait quoi dire devant ma réaction froide. Elle jeta un coup d'œil au père d'Hugo, Christian avant de se lancer.
"Bon, suis moi, on va monter tes affaires. S'enquit-elle, en souriant légèrement."
La mine glaciale, j'aquiescai, et la suivis dans le couloir. Nous montâmes à l'étage. Il n'y avait seulement que quatre portes. Une menait aux WC, une à la salle de bain, une à la chambre de ma mère et du père d'Hugo, et une autre à ce que je supposais être la chambre d'Hugo. On rentra dans la dernière porte à droite qui donnait sur le devant de la maison. C'était une chambre de garçon, sûrement celle d'Hugo. Des posters de joueurs de football et des écharpes de supporters ornaient les murs gris. Le lit était grand pour une seule personne mais pas double. Il trônait au milieu de la pièce. Sur un mur, un simple bureau mal rangé faisait office de décoration, avec à côté une grande penderie. Ma mère l'ouvrit et me montra des espaces de rangements libres.
"Tu peux mettre tes affaires ici, s'exclama-t-elle. Et tu peux travailler que le bureau ou sur la table du salon, sans problème."
J'hochai la tête simplement. Mais je me demandai bien où j'allai dormir. J'inspectai la pièce à la recherche d'un deuxième lit, mais je ne vis rien.
"tu dormiras ici, avec Hugo. Malheureusement, il n'y a pas d'autres choix. Il y a un lit que tu tires sous le lit d'Hugo. Je l'ai préparé, tu n'as qu'à prendre un des cousins sur le lit ce soir pour dormir."
Je ne répondis toujours rien. J'étais à vrai dire un peu choquée. En plus de devoir voir Hugo tous les soirs et tous les jours, j'allai devoir dormir dans la même chambre que lui? C'était une blague, cela ne pouvait pas être réel. Je ne pouvais pas. Je ne voulais pas. Mon cœur ne le supporterait pas.
Une voix aiguë me coupa alors dans ma réflexion.
"Je te laisse ranger tranquillement tes affaires! Quand tu as fini, ou quand tu veux... Tu peux descendre. Lâcha ma mère, avant de sortir de la pièce."
J'ouvris ma valise et déposai quelques affaires dans l'armoire à contre cœur.
Je pris ensuite mon téléphone, m'assis sur la chaise de bureau et appelai Lucile.
"Allo, entendis-je, à l'autre bout du combiné.
- c'est moi! Dis-je, doucement.
- ah Valentine! Ça va ? Alors t'es où ? Comment ça c'est passé? Tu ... ? S'enquit-elle, sérieusement.
- respire ! Rigolai-je, tu me remontes déjà le moral là. T'avais raison. Ma mère habite avec le père d'Hugo. Je suis chez lui là. Mais c'est pas ça le pire! M'exclamai-je, dépitée.
- Valen.. Tu me fais peur! Qu'est ce qu'il y a ? Demanda-t-elle.
- il n'y a qu'une chambre! M'écriai-je.
- ne me dis pas que... Réfléchit-Lucile.
- si, je vais dormir dans la même pièce que lui, Lucile! Tu t'en rends compte! Comment je vais faire! dis moi! M'emportai-je.
- calme toi Tine, tout va bien se passer, tu verras. Ne le calcule pas, ne les calcule pas, et puis ça passera vite la semaine. Essaya-t-elle.
- oui, de tout façon je n'ai pas le choix... Répondis-je.
- courage! j'en suis sûre que tout se passera bien. Répéta-t-elle, essayant de se convaincre elle-même par la même occasion.
- oui... Murmurai-je. Ah ! Et finalement tu as eu des nouvelles de Jules ? dis-je, malicieusement, en cachant ma peine.
- oh ! Je t'ai pas dis! Il m'a appelé avant que tu ne m'appelles. Il m'a proposé qu'on reste un moment ensemble demain après les cours, comme on finit à 16h. M'expliqua-t-elle, toute excitée.
- ah ça y est ! Il passe à la vitesse supérieure le Jules ! Rigolai-je, en la taquinant.
- arrête! Cria-t-elle, et je devinais qu'elle rougissait face à mes propos.
- bon, ça va. J'arrête ! Mais je veux que tu me racontes tout ce qu'il s'est passé, après ton rendez vous tu m'appelles, quoiqu'il arrive ! quémandai-je.
- très bien, on fait comme ça, de tout façon, je te raconterai déjà mieux ce qu'il m'a dit au téléphone demain matin. Dit-elle, excitée.
- ça marche, je vais te laisser, il faut que je relise le cours de maths, là. dis-je, simplement.
- moi aussi, enfin je dois surtout faire les exercices, j'ai rien fait ce weekend... C'est abusé ! Bon j'te laisse, à demain, bisous Valentine.
- bisous Lucile, finis-je, en raccrochant."
Je pris mon cahier de mathématiques, et entreprit de revoir le cours une énième fois. Je n'avais rien à faire d'autre. Je ne voulais pas sortir de cette chambre. Pourquoi le voudrai-je? Pour voir ma mère? Pour voir ma mère avec le père d'Hugo? Pour les voir heureux alors que mon père souffrait? Je préférais rester seule que de voir ça.
Vers 19h30, j'entendis une certaine agitation venant d'en bas. Je n'y prêtais pas attention, et continuai de lire mon livre du moment "Si je reste" de Gayle Forman, allongée sur le lit d'Hugo. Je me retrouvai un peu dans ce personnage hésitant entre la vie et la mort. S'en était presque troublant. Je me sentais tellement proche de l'héroïne et de ses réflexions.
J'étais donc plongée dans une action importante quand la porte de la chambre s'ouvrit assez brusquement. C'était un Hugo encore transpirant qui rentra dans la pièce.
Il fut surpris de me voir là, allongée sur son lit. Je me redressai et me mis en position assise en tenant toujours mon livre contre moi. il me regarda quelques secondes avant de plonger son regard dans le mien. Cela faisait tellement longtemps que nous n'avions pas été si proche. En réalité, nous n'avions pas été si proche depuis la soirée du bal. Je sentis mon cœur se serrer et battre un peu plus fort dans ma cage thoracique. Je baissai la tête sous ses yeux brûlants. Je sentais ses prunelles bleues se déplaçaient sur mes traits, et cela me déstabilisait encore plus.
Il finit par tourner les talons, d'un seul coup, sans un mot. Cinq minutes plus tard, j'entendis l'eau coulée dans la douche, situé à côté de la chambre. Je repris ma lecture, mais les mots ne voulaient pas s'imprégner en moi. Mes yeux ne faisaient que les survoler. Ils se perdaient dans ces pages sans fin. Mon esprit était ailleurs. Mes pensées étaient occupées, encore et toujours par un seul être.
#Voilà, désolé pour le retard je n'ai pas eu le temps de poster avant :) comment trouvez vous ce chapitre ? Le fait que Valentine doive dormir dans la même chambre qu'Hugo ? Que pensez vous de ce qu'il se passe entre eux ? Qu'imaginez vous qu'il va se passer dans la suite ?
#donner vos avis, sensations et voter ! Merci beaucoup pour vos votes, et coms et lectures ;)
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En Rose et Noir (Réécriture prochaine)
Подростковая литератураElle aimait la vie, chaque moment qui passait. Elle aimait le monde. Tout ce qui était autour d'elle. Elle souriait au bonheur, à la peine, à la détresse, à l'amitié et à l'amour. Elle souriait à tout. Jusqu'à ce qu'une paire de beaux yeux bleus vi...