Chapitre 22 : balade marine

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Chapitre 22 : Balade marine

J'étais toujours dans cette pièce blanche, terne et sans lumière d'hôpital. Je venais de passer une nouvelle semaine à l'hôpital. Lucile était revenue me voir, et j'avais prononcé quelques mots en sa présence. Elle était digne de confiance, selon moi.

Mes parents étaient en ce moment même dans ma chambre. Il parlait de tout et de rien, en me regardant, je les écoutais mais ne leur répondais rien. J'étais devenue muette dans l'expression de mes sentiments et de ma vie.
Le docteur entra dans ma chambre vêtu de son éternelle blouse blanche et de son petit carnet où il notait l'état de ses patients. Il serra la main de mes parents et me dis un simple bonjour auquel j'acquiesçais simplement.

"À ce que je vois, votre fille ne sait pas encore décidé à parler. Commença-t-il, en me souriant tristement.
- non, on ne sait plus quoi faire! Lança-maman, désespérée."

"Que tu partes, ce serait déjà une bonne chose! Pensai-je, dégoûtée."

Le médecin me regarda puis reporta son regard sur mes parents.

"Si cela ne vous dérange pas, j'aimerai vous parler quelques minutes dans mon bureau. S'enquit-il, respectueusement."

Mes parents se levèrent et le suivirent. Je me levai discrètement à mon tour, après avoir enlever l'aiguille de la perfusion de mon bras. J'avais appris à faire cela la semaine dernière, ce qui me permettait de vadrouiller librement dans l'hôpital sans que personne ne le sache vraiment. Seul Suzi, mon infirmière préférée était au courant mais elle n'avait rien dit. Et je l'en remerciais.

Je m'avançai jusqu'à la porte du bureau du docteur. Par chance, le bâtiment était désert, sinon l'on m'aurait reconduit dans ma chambre immédiatement. Je tendis l'oreille pour écouter la conversation tout en discrétion.

"Je pense que votre fille peut très bien parler, c'est juste qu'elle choisie seulement les personnes avec qui elle souhaite vraiment interagir. Je pense qu'il est nécessaire que votre fille voit un psychologue. Annonça-t-il. J'en connais une très douée pour des cas comme elle. Ajouta-t-il, gravement. Je vous donne son numéro, n'hésitez pas à l'appeler. Ça pourrait peut être la forcer à parler ou à s'exprimer. Peut être qu'elle a juste besoin d'être avec quelqu'un qu'elle ne connaît pas pour se débloquer elle-même.
- on ne comprend pas... S'enquit- papa, alors que la douceur de ses mots me brisaient le cœur.
- je ne sais pas vraiment ce qu'il se passe chez elle, ajouta-maman. On est dépassé.
- pensez vous qu'une personne particulière pourrait l'aider à se débloquer? Comme par exemple, son amie Lucile, avec qui elle s'est déjà exprimée. Demanda-le docteur.
- il y a peut être mon beau-fils, Hugo. Lâcha -maman. Mais... Il est partit vivre chez sa mère et je ne pense pas qu'il va revenir... Son père ne veut pas lui dire l'état de Valentine."

Sous ces mots, je décollai mon oreille doucement de la porte et me mise à courir à travers les couloirs de l'hôpital. Arrivée près de l'accueil, je me glissai à travers les personnes présentes, tout en discrétion, et sortit de l'hôpital.

Je marchais longtemps, peut être des heures. Je regardais le monde qui m'entourait. Le temps radieux. Les gens autour de moi me lançait des regards intrigués et inquiets. Certains s'étaient même approché de moi, mais je les avais ignoré. Je n'avais besoin de personne.

Je n'avais pas besoin de mes parents, même si je n'avais rien contre mon père. Je n'avais pas besoin de cette future psychologue et de ce docteur. Je n'avais pas besoin de tout cet attirail d'hôpital. Je n'avais besoin de rien. J'avais seulement besoin qu'on me laisse faire ce que je voulais. J'avais seulement besoin qu'on me laisse vivre ma vie comme je l'entendais. J'avais seulement besoin qu'on me laisse aimer la personne que j'aimais.

Fatiguée, j'arrivai aux falaises. Le seul endroit ou je me sentais bien. Le seul endroit qui me rappelait toi et tes yeux bleus.

Comme à chaque fois, je plongeai mon regard sur le bleu des vagues. Mes cheveux blonds attachés en queue de cheval bougeaient sous la brise marine. Je m'appuyais contre la rembarre et restais là, comme ça, immobile. Le soleil se couchait peu à peu, mais brillait toujours de milles feu.

Alors comme ça, tu es parti? Et personne ne me l'a dit. Je n'aurai jamais cru qu'Hugo puisse partir. Je n'aurai jamais cru qu'il me laisse tomber dans l'état où j'étais. Il m'avait abandonné lui aussi? Ou était-ce encore un coup du destin pour nous séparer?

Je revoyais son visage, ses traits, son corps. Tout. Je ressentais l'amour qu'il avait toujours eu pour moi. Comment aurait-il pu partir lui aussi? Il n'était pas venu me voir à l'hôpital, et pourtant c'était bien lui, la personne que j'avais besoin de voir, lui est personne d'autre.
J'étais troublée et déçue. Je le pensais beaucoup plus fort. Je pensais qu'il m'aimait plus que ça. Je pensais qu'il me protégerait toujours. Il ne voulait plus se battre pour nous. Il avait perdu l'espoir. Il avait abandonné le combat. Il avait pris la fuite : une solution de lâche. Il m'avait abandonné. Il m'avait laissé, seule encore plus égarée que ce que je ne l'étais déjà.

Comment arriverais-je à vivre avec ce poids sur ma poitrine? Comment arriverais-je à respirer en sachant que tu es si loin de moi? Comment veule-t-il que je remonte la pente, alors que je n'ai plus aucun repère.

Ma tête s'embrouillait et les miettes de mon coeur se brisaient encore et encore. J'avais besoin d'être sauvé. J'en avais besoin. Pourtant, je savais que personne n'y arriverait. Ni mes parents, ni les docteurs, ni Lucile, ni cette foutue psychologue.

Sous cette pensée, je décidai de retourner vers l'hôpital mais en chemin, la police me retrouva et m'accompagna elle même à l'établissement. Mes parents étaient affolés et me serrèrent dans leurs bras. Je me dégageai prestement de l'emprise dans ma mère alors que je savourais le petit moment de tendresse avec mon père. Je m'allongeai ensuite dans mon lit, et fermai les yeux, faisant mine de me reposer. Le docteur sortit avec mes parents en les rassurant. J'entendis un cliquetis et ouvris les yeux. Le docteur avait verrouillé ma porte. Il m'avait enfermé. Je ne pouvais plus rien faire.

J'allumai la petite lampe au dessus de mon lit, et m'assis en tailleur, le dos collait sur l'oreiller. J'attrapai un petit carnet que ma mère m'avait emmené et l'ouvris à la première page. Je glissai le stylo dans mes doigts, et commençai à écrire.

"Mai 2013, hôpital Saint-pierre, 22h30" furent mes premiers mots. Puis, les pages se remplirent, et je me perdis dans mes émotions refoulées.

#Que pensez vous du nouveau comportement de Valentine?
De son choix de ne plus vouloir parler? Du choix d'Hugo ?
Que pensez vous qu'il va se passer dans les prochaines suites?
Pensez-vous qu'elle va encore sombrer ou va-t-elle remonter la pente ? :)

#donner vos avis et voter! Merci à toutes/tous pour votre soutien! Je suis ravie que l'histoire vous plaise! C'est sur cette histoire que j'ai le plus de personnes activent alors merci !
À bientôt et bisous <3

En Rose et Noir (Réécriture prochaine)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant