Chapitre 24 : Mutisme
Les deux mois de vacances d'été passèrent à une allure folle. Je passai le plus clair de mon temps avec Lucile et Corentin, mon cousin. Avec eux, je revivais et l'espace d'un instant, j'oubliai. J'oubliai qu'Hugo était parti. J'oubliai ses lèvres et ses yeux bleus marins.
J'étais restée tout ce temps là chez mon père et je n'avais revu ma mère qu'une seule fois.
La rentrée approchait. Le lycée avait été mis au courant de mon hospitalisation et de mon mutisme. Étant très bonne élève, il m'avait laissé passer en terminale. Mon père avait demander par courrier que je sois dans la même classe que Lucile, et je ne fus donc pas surprise lorsque je vis nos noms affichaient côté en côte dans la liste de la classe terminale 2 le jour de la rentrée.J'avais pris l'habitude d'écrire tout les jours dans mon petit carnet. Je me sentais bien dès que je l'ouvrai, il me délivrait et faisait ressortir les démons qui me rongeaient. La tristesse était toujours présente en moi, continuellement. Elle m'habitait et ne voulait plus s'en aller. Je restais toujours muette. Je ne parlai qu'avec Lucile, et très rarement. C'était la seule en qui, j'avais réellement confiance.
Mes parents et les médecins m'avaient envoyé chez un psychologue mais je refusai de lui adresser un mot, alors mon père avait juste fini par abandonner cette idée. Il m'avait acheté un petit carnet gris pour que je puisse communiquer avec lui, et je lui en était reconnaissante. Tout simplement parce qu'il essayait de me comprendre et de me soulager. C'était un peu comme mon héros, mon père, à cette période là.
Nous étions donc un lundi de fin de septembre, et j'arrivai comme chaque matin, au lycée. Je passai les grilles de l'entrée sous les regards emplis du curiosité et de pitié des élèves. J'avais été très surprise par ces réactions là le jour de la rentrée puis je m'étais fait une raison.
Je ne les regardai même plus. Je n'écoutais plus leur messe basse. Je faisais abstraction de tout.
La première fois, c'était le regard d'Edeline qui m'avait le plus énervé. Il y avait une sorte de malice, de victoire dans ses yeux, comme si me voir souffrante et muette la ravissait. Les autres me regardaient en me dénigrant. La plupart des élèves de ma classe me pensaient folle et dépressive, et je ne leur en voulait pas.Que voulez vous qu'il pense d'une fille qui ne parlait pas, et qui restait des heures seule avec ses écouteurs à écrire dans son petit carnet ? Que voulez vous qu'il pense d'une fille qui ne riait pas et ne souriait jamais ? Que voulez vous qu'il pense d'une fille qui avait essayé de se suicider l'année dernière ?
Parce que oui, Edeline, la sorcière avait fait son travail. La rumeur, qui n'en était pas une, s'était répandu dans tout le lycée à mon retour. Le regard des autres avaient donc changer et tous préféraient m'éviter. Même Konnie, ma chère Konnie. Elle m'avait laissé. Elle n'avait pas cherché plus loin que les rumeurs. Elle était parti dans les bras de Marcus, et restait avec lui et sa bande.Seule, Lucile ne m'avait pas abandonné, et Jules, son petit copain m'acceptait. il y avait aussi deux autres filles que nous avions rencontré, Lucile et moi cette année. L'une se nommait Ambre et l'autre Mégane. Mégane était très douce, timide et me parlait toujours comme si j'allais lui répondre vivement. Elle ne portait pas cas des rumeurs et du regard des autres, et c'était ce que j'appréciais chez elle. Ambre était beaucoup plus vivante, ambitieuse et avait les mots faciles. Elle me faisait rire, oui, rire, moi qui avait beaucoup du mal à rire ces derniers temps.
Je me dirigeai donc devant la porte de mon premier cours du matin, les mathématiques. Mégane s'approcha de moi, toute souriante à ma vue.
"Salut Valentine ! Ça va ? Demanda-t-elle, en me souriant."
J'aquiescai simplement de la tête en lui rendant son sourire.
"Il faut que je te raconte quelque chose. Soupira-t-elle, légèrement désespéré ."
Je la regardai, inquiète et lui tapotai l'épaule pour l'inviter à me dire ce qui la torturait, alors que nous nous assaillons un peu plus loin de la salle de cours.
"Je... Tu sais... J'ai des problèmes... Enfin chez moi... Je crois que... Que... Mes parents vont divorcer... Dit-elle, perdue."
Sa peine se lisait sur son visage, et à ce moment là, je me revis en elle. Je revivais dans ma tête ce soir de bal où tout s'était écroulé. Ma mère. Sa tromperie. Les larmes de mon père. Les miennes. Et je voyais à nouveau les yeux d'Hugo dans ma tête.
Je pris rapidement ma tête entre mes mains retenant un gémissement de désespoir. Mégane le remarqua et me tapota l'épaule à son tour comme pour me rassurer.
"Je suis désolée... Commença-t-elle, surprise. Je ne voulais pas te mettre dans cet état là... Je... "
Pour la couper, je l'a pris dans mes bras alors qu'une larme coulait sur ma joue. Elle me rendit mon étreinte et je l'entendis, elle aussi, renifler.
Après quelques secondes, je me dégageai de son étreinte et ouvrit mon sac. Je sortis mon petit carnet de communication, et écrivis lisiblement :
"Ne t'en fais pas, je suis là pour toi."
Elle me sourit assez tristement.
"Merci Valentine, vraiment merci."
Elle me serra une nouvelle fois dans ses bras et nous rejoignîmes la salle de classe. Lucile et Ambre nous y attendait. Lucile me voyant dans cet état s'approcha de moi inquiète. Je lui fis signe que tout allait bien pour la rassurer et elle ne me posa pas plus de questions.
Les jours passèrent et le mois d'octobre fit son arrivée. Les feuilles commençaient à tomber des arbres, et l'automne prenait place peu à peu. J'allais maintenant une semaine sur deux chez ma mère. Ces moments là était pour moi une réelle torture. Je devais alors supporter ma mère, le père d'Hugo et leur amour sous mes yeux. Mais le pire dans tout ça, c'était ma chambre. Ma chambre n'était autre que celle d'Hugo. Celle où nous avions eu notre nuit d'amour. Celle où nous avions vécu tant de choses tous les deux.
Un soir, couchée dans le lit d'Hugo, j'avais été prise d'une haine fulgurante et d'une folie incontrôlable. J'avais jeté tout ce qui se trouvait sur mon passage au sol. Ma mère était apparu en criant dans la chambre mais je ne m'étais pourtant pas arrêter du tout. J'avais continué à hurler de douleur et de détresse toute la nuit, avant de m'écrouler sur le lit, épuisée. Depuis ce jour là, j'essayai d'intérioriser encore plus ma peine, il le fallait.
Assise sur une chaise de bois, je n'écoutai que distraitement le cours de physique ce mardi là de fin octobre. Je regardai par la fenêtre de la salle de classe la pluie tombait doucement. Elle me rappelait mes larmes silencieuses. Les larmes que je versais, le soir, seule, en écrivant, cachée sous ma couette. Je caressais machinalement une mèche de mes longs cheveux blonds, que j'avais oublié dans ma tresse. Finalement, je retournai mon attention sur le cours, ne voulant pas que le professeur remarque mon absence d'écoute. Mes notes étaient toujours aussi excellentes, et personne ne comprenait d'ailleurs comment j'arrivai à les maintenir. Un éclair soudain frappa le ciel, et mes yeux se perdirent à nouveau vers l'extérieur.Un couinement de porte se fit entendre suivi de la voix de la conseillère du lycée. Je ne l'écoutais pas, et gardais mon regard fixé vers le ciel.
Mais Lucile me tapota l'épaule fortement, m'invitant vivement à me retourner.
"Tine... Murmura-t-elle, déboussolée."
Je me retournai alors et je perdis tout mes moyens. Il était là, dans l'encadrement de la porte. Il était là, lui et ses yeux bleus éternels.
#et voilà pour le nouveau chapitre ! Qu'en pensez vous ?
Que pensez vous qu'il va se passer dans la suite ?
Comment va réagir Hugo face à la Valentine d'aujourd'hui ?#Donner vos avis et voter ! :)
Merci pour votre soutien! ❤️Merci beaucoup à :
-AmayaCrapuleStory pour sa critique et ses commentaires!
Allez lire ses histoires, elles sont vraiment géniales et originales ! Et allez faire un tour sur la page : LaPageDuPartage !-TiaHermosa et @CelineLeana, @Dael_Liane pour vos commentaires!
Et à toutes celles qui votent et commentent à chaque chapitre que je n'ai pas mentionné ! ❤️
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En Rose et Noir (Réécriture prochaine)
Novela JuvenilElle aimait la vie, chaque moment qui passait. Elle aimait le monde. Tout ce qui était autour d'elle. Elle souriait au bonheur, à la peine, à la détresse, à l'amitié et à l'amour. Elle souriait à tout. Jusqu'à ce qu'une paire de beaux yeux bleus vi...