Chapitre 12 : Pour un paquet de Chips

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Ezra toussa une fois, puis deux. Sa main lacéré de maintes blessures vint se poser sur un lampadaire. Elle reprit sa respiration et toussa de nouveau. Son visage et ses vêtements étaient tout poussiéreux et elle avait mal. Très mal. Perdu au milieu de ces rues, l'adolescente ne savait plus où diriger ses pas..A droite ou à gauche? Comment en était-elle arrivée là?

Holmes Junior n'était pas ignorante ou sénile, elle savait parfaitement comment elle en était arrivée à cette situation catastrophique. Cela remontait à la veille lorsqu'elle était dans le laboratoire de Tony, dont elle n'avait aucune autorisation d'accès. Les sourcils froncés, un oeil fermé et la langue tirée sur le côté, elle avait tentée tant bien que mal de visser ce maudit boulon. Son oeuvre achevée, elle en était fière mais ce simple vissage avait sonné le début de son malheur. Les fenêtres de l'atelier avaient explosé, emportant avec les bouts de verre, Ezra. Sa main avait eu tout juste le temps d'attraper son sac à dos au vol. Son pauvre dos avait heurté le mur opposé, sa tête avait claqué la surface dur la sonnant jusqu'aux oreilles. Prise dans une brume épaisse, elle avait glissé sur le sol qui s'effondrait. Ses doigts avaient voulu se rattraper à n'importe quelle surface mais cela lui avait été impossible. Une chaise de bureau lui avait alors foncée droit dessus. La rousse avait baissé la tête bien qu'elle ait sentit la forte douleur de l'accoudoir lui frapper l'arcade. 

" Tony! Jarvis! Avait t-elle hurlé dans son désespoir."

Son corps avait chuté droit dans la fosse de gravas. Quelques secondes et son être entier allait s'écraser dans un tas de pierre lourde. Elle y laisserait la vie. En pleure elle tombait dans son néant. Des doigts s'étaient alors enroulé autour des siens. Un miracle. Un bout de l'armure volante de Tony lui avait prit la main et l'avait remonté avec bienveillance. A peine ses pieds avaient touchés le sol, que son sauveur fuyait vers d'autres lieux. Le plafond s'était effondré dangereusement, et son prototype n'était qu'à deux pas d'elle. L'adolescente avait prit tout son courage et avait attrapé de peu son invention juste avant que celle-ci ne glisse dans les bas fond. Passé cette decision stupide mais victorieuse, la jeune fille avait prit ses jambes à son cou et était sortit de la villa juste à temps avant que tout ne parte en poussière. C'était lui, le Mandarin, il était sur les lieux. Ce qui avait signifié qu'elle ne pouvait pas s'attarder. Il avait été inutile de faire l'erreur de retourner voir où se trouvait Pepper et Tony, il avait mieux valu prendre la fuite. 

Alors, Ezra avait couru, couru et encore couru. Ses poumons avaient menacé d'exploser à chaque pas, mais elle ne s'était pas arrêtée pour autant. Ses larmes avaient brouillées sa vue, et pourtant elle avait continué à courir. Cela avait été un bon échappatoire, cependant dans sa course effréné, la rousse s'était perdu dans les rues. Ses pas avaient cessé vers le lampadaire où elle avait prit appuie.

Son regard tomba sur une vitrine de magasin, un endroit où des tas de vieillerie se vendait. Mais ce n'était pas tant les articles en achat qui l'intéressait, mais son reflet. Holmes Junior s'approcha. Son expression se décomposa. Elle porta la main sur son visage. Elle le savait poussiéreux, le sentant sur son épiderme. Cependant, elle ne se doutait pas du nombre d'écorchure qui le décorait. Dans sa course, la jeune fille n'avait pas fait attention à sa douleur, désormais c'était chose faite. Son arcade était ensanglanté, du sang séché avait roulé jusqu'au coin de sa bouche. Sa lèvre inférieur était fendu. Des hématomes? Elle en avait plein les bras, accompagné de belles lacération. Un massacre, un véritable massacre. 

"Tout va bien ma petite? interrogea une vieille dame à sa droite."

Ezra la fixa sur la défensive. La femme avança sa main pour la déposer sur le visage crasseux de l'adolescente. La rousse se recula brusquement et prit la fuite. Elle était apeurée de tout. Sa confiance ne pouvait être accordée à personne. Le mandarin pouvait être n'importe qui. Pour cette raison, l'adolescente ne pouvait retourner à la villa. De toute facon elle en avait perdu la route. 

Le Journal D'EzraOù les histoires vivent. Découvrez maintenant