MISSION imPOSSIBLE || 𝑡𝑜𝑑𝑜𝑏𝑎𝑘𝑢 [TOME 1]

Chapitre 16

(Suite du flashback)

PDV Izuku

-Aïe! Katchan, tu m'écrases!

Katchan se relève en grognant. À mon tour, je me remets sur pied en prenant appui sur le mur. L'ascenseur continue son ascension, en grinçant et s'arrêtant parfois, nous faisant perdre l'équilibre. J'observe la plaque de boutons accrochée au mur, et aperçois que le bouton du trente-quatrième étage est orange fluo.

On va devoir attendre longtemps, surtout si l'élévateur monte aussi lentement.

...

Les portes s'ouvrent en crissant. Je me bouche les oreilles.

Katsuki et moi sortons, en état d'alerte. Nous sommes présentement dans un étroit couloir, sans lumière ni ventilateur. J'ai chaud.

Je garde les portes de l'ascenseur ouvertes, afin d'utiliser la lumière pour regarder la carte du bâtiment. D'après ce qui est dessiné, nous sommes dans une partie fermé de l'édifice. Si je me souviens bien, ce côté devrait être reconstruit dans quelque temps.

J'arrête finalement de presser sur la touche et me retourne. L'élévateur se ferme, et il fait de nouveau noir. Mon ami active son alter pour créer de micros explosions, faisant juste assez d'étincelles pour voir où nous mettons nos pieds. Il se place en avant et marche lentement en regardant précautionneusement autour de lui. Je le suis.

Au bout de cinq minutes, le couloir se divise en deux. Lequel prendre?

Je ressors le plan et me rapproche de la lanterne improvisée. Le croquis nous indique de passer vers la droite. Nous suivons l'instruction.

Plus nous avançons, plus les corridors semblent se multiplier, et plus la carte devient complexe à lire. Finalement, j'abandonne l'idée du plan quand nous nous retrouvons complètement perdus.

Dans le couloir où nous sommes, de grandes baies vitrées laissent percevoir les rayons du soleil, donc Katchan arrête ses explosions. Au fond, je vois une caméra, alors, par réflexe, je me tiens droit et regarde fixement devant moi pour avoir l'air sérieux et bien jouer mon rôle. Contrairement à Katsuki, qui s'en fiche royalement.

Nous tournons à droite, après une petite dispute, et mon pressentiment revient. Mon repas de ce matin remonte dans ma gorge, et je m'accroche au mur en avançant.

Cependant, des pas nous arrête.

Ils se dirigent vers nous.

Les martèlements au sol deviennent de plus en plus fort, mais je reste figé.

Les lumières au plafond s'allument soudainement, illuminant ainsi le couloir.

Nous mettant à découvert.

Fin du flashback

Une ombre apparaît à l'autre bout du corridor et je recule, fonçant dans Katchan. Il tire mes cheveux vers l'arrière, signant son mécontentement, mais je ne ressens pas la douleur. Mes membres tremblent quand je finis par rebrousser chemin en courant, tout en laissant Katsuki derrière.

Mon alter est très puissant, sans me vanter. Et celui de mon colocataire aussi... mais je les ai vu sur Internet. J'ai vu les gardes engagés par Hayuko s'entraîner. Et si nous devons nous battre contre plus d'une dizaines de ces hommes, nous perdrons à coup sûr.

Alors même si je n'ai vu qu'une seule ombre, je préfère ne prendre aucun risque.

Une détonation assourdissante me fait arrêter. Ah oui, c'est vrai, j'ai oublié Katsuki. Et le connaissant, il doit être en train de se battre.

Il faut que je ne l'en empêche.

Malheureusement, je n'ai pas le temps de faire marche arrière qu'un vingtaine d'hommes vêtus du même costume que moi pointent leurs pistolets en ma direction. L'un d'eux tient Katchan par les cheveux, son arme sur la tempe de sa victime. Le visage impassible, il soulève un peu plus mon ami, qui gémit de douleur, les yeux fermés.

Je pourrais sauter par la fenêtre, mais je ne sais pas ce qu'il y a en dessous, ni comment je ferai pour sortir Katsuki de ce pétrin ensuite.

En soupirant, je lève les bras, battant retraite.

Le seul garde qui a une casquette s'avance en rengainant son flingue. Il me prend par le col et me traîne derrière lui, en faisant signe aux autres de le suivre. Je vous avoue que cette position est très inconfortable. Mon dos me fait mal.

...

L'homme à la casquette, qui semble être le chef, me lance littéralement dans une pièce. Celui qui avait Katchan le dépose plus délicatement sur mes genoux. Les gardes sortent en refermant la porte derrière lui. Katsuki, toujours inconscient, grimace en tirant sur mon bras. Je retire mon bras de sa prise. Une voix interrompt le silence.

-Izuku Midoriya et Katsuki Bakugo. Que signifie votre présence ici? clame une voix grave.

Je tourne la tête et croise le regard de quelqu'un. Quelqu'un de grand.

Musclé.
Imposant.
Et familier.

L'inconnu est assis sur une chaise, qui ressemble à un trône, les mains croisées sur son bureau. Il rictus déforme son visage quand il se lève et s'approche de moi. Sous l'angle de la lampe au plafond, je vois enfin complètement son visage.

Et là, je le reconnais. Devinez qui.

Nagisa Hayuko.

Le poids sur mes cuisses disparaît et je remarque que mon ami a repris ses esprits. Il tient sa tête d'une main en clignant des yeux. Je reporte mon attention sur Hayuko.

Mesurant environ un mètre quatre-vingt-quinze, il a des cheveux noirs et une barbe naissante. Habillé d'un costume trois pièces gris, il fait professionnel. Ah, et j'ai oublié de mentionner que malgré sa carrure baraquée, il a du ventre.

-C-comment con-nnaissez vous nos n-noms? demandé-je en bégayant.

Il rit.

-Vous êtes célèbres ici! N'avez-vous jamais vous des affiches de vous dans les rues? Ou dans les journaux? Vous êtes partout! rit-il en écartant les bras.

Mince, j'avais omis ce détail.

-C'est quoi ce bordel?! On est où, là?! s'écrie subitement Katchan en se relevant rapidement.

Il recule lentement en regardant avec méfiance Hayuko et se plaque contre le mur. Il crispe les mains, essayant d'activer son alter, mais rien ne se passe... hein?

-HAHAHAHAHAHA! Vous êtes rigolos tous les deux... Mais là n'est pas le sujet. Asseyez-vous sur ces sièges, voulez-vous. Nous avons à parler.

Mon colocataire et moi échangeons un regard avons d'obtempérer.

Le grand homme se rassied et croise ses doigts devant lui.

-Bien, bien. Alors, je recommence. Que faites-vous ici sans carte de visite?

Personne ne répond.

-Vous ne voulez pas répondre? Bon eh bien, j'imagine que je n'ai pas le choix, dit Hayuko en claquant de doigts.

Il soupire quand une porte coulissante s'ouvre et une dizaine de gardes entre.

Je déglutis, et Katsuki grogne.