Autant être honnête si je dis que je rendais la p'tite mal à l'aise. Le couloir ne peuplait pas de monde, carrément seules elle et moi, et j'imagine que ma tronche blessée n'était pas un de ces doux visages des autres élèves de l'école.
La tension était des plus tendues... En tout cas pour la blondinette qui se mit à stresser en me voyant m'avancer doucement vers elle.
Elle en reculait même. Elle devait sûrement s'imaginer que je voulais la racketter ou juste lui casser la figure.
C'était pas le cas. Je voulais juste savoir pourquoi son frangin est venu à l'école et si il savait pour le vandalisme que j'avais commis.
Même si j'avoue que je pouvais être intimidante, parfois.
Cependant, la sonnerie provenant des haut-parleurs des couloirs résonnait et arrêta immédiatement ma démarche. Mes deux pieds posés au sol, je relevais ma tête en direction du haut parleur le plus proche de nous.
"Hé merde... Déjà ?" demandais-je.
C'était l'heure des cours. Je n'avais pas vue l'heure passé. Une "pas envie" m'envahissait et j'étais blasée de ne pas avoir eu le temps de parler avec Porishi.
Quand j'ai reposé mon regard sur la blonde, je vis qu'elle me fixait avec un petit air soulagé. Je me contentais de secouer la tête en râlant et à lever ma main qui voulait dire "c'est bon, tu peux dégager". Porishi ne s'en priait pas qu'elle s'éloignait presque en courant.
C'est avec des mouvements très lents que je me rendis moi-même en cours. J'avais la frustration de ne pas avoir eu de réponse... De ne même pas avoir eu le temps de poser mes questions.
Pas de bol.
...
Le soir arrivait très vite.
Je n'ai pas pu retenter une discussion avec Porishi car je ne l'ai pas trouvé au sein de l'école. Elle a du retourner vite chez elle. Les cours de l'après-midi étaient des plus chiants, et COMME PAR HASARD, ma mère m'a appelé pour me dire qu'elle ne pouvait pas venir me chercher pour le week-end.
Son excuse ?
"Ton beau-père est partie en voyage d'affaire et ma voiture m'a lâché."
Sans déconner...?
Alors, delà de 9 heures du soir en ce Vendredi, j'étais dans ma chambre. Ça allait être le second week-end que je restais à l'internat. Je n'étais pas toute seule, il y avait d'autre filles... Mais bon, rien à s'couer.
Habillée de mon vieux tee-shirt noir métaleux, j'étais installée sur mon lit avec mon ordinateur portable posé sur mes jambes croisés. J'étais entrain de discuter avec mon meilleur ami, Yujin, en appel visionnage. La lampe de ma table de chevet était allumée, dégageant une légère lumière qui éclairait la pièce.
"...Non mais t'es sérieuse ?! Mais t'as pas un train pour rentrer chez toi ?!" me demandait-il.
Yujin Besuto sur Kisekae
"Qu'est-ce que j'en sais ?" lui répondais-je en posant cette question. "J'ai pas encore vérifié !"
-Mouais... En tout cas c'est bizarre venant de ta mère... Même quand tu lui fais les quatre-cent coups, elle a toujours été là pour toi.
-Ouais, je sais...
Yujin était un garçon qui avait du mal à sympathiser avec son entourage. Je le sais car au tout début on était pas vraiment amis. Mais avec ma mère, c'était différent. Yujin a perdu sa mère quand il avait 3 ans, et donc il n'a jamais eu de figure maternelle... Quand j'ai présenté Yujin à Maman, avant qu'elle ne se marie avec l'autre tâche, elle avait été plus que bienveillante et gentille envers lui. Elle l'a accueilli comme si c'était son propre fils. Et Yujin adorait ma mère. Son père n'était pas non plus très présent pour lui... Alors j'étais contente que mon meilleur ami s'entendait bien avec ma mère, même si depuis le mariage, Monsieur l'autre con ne voulait plus que je ramène Yujin à la maison.
Enfin bref...
Après un petit soupir de ma part, je changeais de sujet en ajoutant une remarque en regardant l'écran de mon ordinateur :
"Hey... Au mur derrière toi et à ton uniforme, je conçois que toi non plus t'es pas rentré chez toi !"
Ayant attiré l'attention de Yujin-kun, ce dernier me lança un regard blasé avant de me répondre à son habitude, c'est-à-dire en râlant :
"Même si ce lycée est pourri, je préfère rester là plutôt que rentrer chez moi !"
-Je croyais que tes colocataires de chambre étaient des gros abrutis...
-Ce sont des gros abrutis. Comme les prof's et les autres élèves. Mais je préfère ça plutôt que de revoir mon géniteur... J'ai pas envie de passer le week-end à le voir picoler devant la télé...
En l'écoutant, je ne pouvais pas m'empêcher de tirer une grimace triste en repensant à une hypothèse que j'avais en tête depuis plusieurs mois.
Je suspectais le père de Yujin d'être violent... Les seuls fois où je l'ai vue, c'était quand il était vraiment ivre et s'en prenait verbalement à son fils. Plus le fait que Yujin a souvent des bleus sur le corps et qu'il préférait dormir dehors plutôt que de rentrer chez lui.
Pour les bleus, il disait que c'était le fait qu'il se battait souvent avec nos anciens camarades... Et il est vrai qu'il n'a jamais refusé mes invitations à dormir à la maison.
La seule fois où j'ai tenté de lui partager mes doutes, Yujin n'a fait que de changer de sujet. Il avait beau être mon meilleur pote, un frère, mais il restait assez pudique sur certains points. Un peu matcho, il ne voulait certainement pas avouer à une fille que son père le frappait...
Mais alors que j'étais de nouveau plongé dans mes questions, un bruit provenant de l'autre coté de la porte de ma chambre attira mon attention. Je relevais aussitôt ma tête en entendant des voix hurlantes.
"Aby ? C'était quoi ce bruit ?" demanda Yujin.
-On dirait qu'il y a une engueulade dans le couloir... J'vais aller voir, je te rappelle.
-Ça marche.
Sans attendre, après avoir mit fin à l'appel, je posais mon ordinateur sur mon lit avant de me lever et de me diriger rapidement en direction de la porte de ma chambre. C'est avec curiosité que j'ouvris doucement ma porte pour jeter un œil à l'extérieur...
Et que je vis l'engueulade en question.
VOUS LISEZ
Kamidere and co. [FR]
Teen Fiction"Ce que je me disais de cette nouvelle école ? Que c'était de la merde. Pas le moindre garçon, des filles à mamans aussi riche que crétine, des surveillants au moindre coin de l'internat et pas de quoi s'amuser un peu ! Mais ce n'est pas ça qui va a...