Kamidere and co. [FR]

Segment 25 : La nouvelle camarade de chambre

Lundi 4 Décembre. Deux semaines avant les vacances d'hiver. L'automne faisait de plus en plus place à la température froide et aux givres au point que les arbres de l'école n'avaient presque plus de feuilles.

Je n'étais pas la seule à avoir quelque chose d'autre sur le dos que la petite chemise de l'uniforme. On étaient toutes chaudement couvertes entre collants et écharpes.

Bref... L'hiver arrivait, quoi.

En ce lundi, au delà de dix heures du matin, j'étais dans ma chambre en étant affalée sur mon lit avec mon téléphone collé à mon oreille. Les professeurs nous avaient dispensés de cours pour la matinée dû à une réunion importante entre eux... Donc non, je ne séchais pas.

A vrai dire, ne pas sécher les cours faisait partie de mon "profil bas". J'avais fait toutes mes heures de colles, et je pouvais à nouveau sortir de l'internat... Mais ce n'était pas une raison pour refaire la con. La vieille bique me surveillait toujours.

Bref... Comme je le disais, j'étais tranquillement au téléphone. Avec Yujin, mon meilleur ami. Ayant laissé la porte ouverte pour ma future camarade de chambre qui devait arriver dans la matinée, j'entendais les gloussements et autres bruits venant du couloir.

Mais malgré tout, j'étais contente de discuter avec Yujin. On se prévoyait de se revoir pendant les vacances... J'avais plus hâte de le revoir que de revoir ma mère, en fait...

"...Tu vas voir, dit-il depuis le téléphone, on va bien se venger de notre ancien lycée ! Après tout, c'est de la faute de ce connard de directeur qu'on a été envoyé dans des internats stricts !"

-T'es au courant que le lycée sera fermé ? Les vacances, crétin...

-Hé ho, m'insultes pas ! Justement ! Si il est fermé, alors on pourra y entrer sans problème !

-Ah ouais... J'oubliais que t'avais fait un double des clés du dirlo. Mais attends, ça veut dire que tu les as toujours ?

-Aby, c'est ton école de filles qui te ramolli ? BIEN SÛR, que je les ai toujours !

Et alors que j'étais sur le point de répliquer le plus naturellement possible avec une insulte des famille...

L'arrivée me coupa dans mon élan.

D'un "ouais, et bah va bien te-" sortit du cœur, je coupais ma phrase quand je vis à l'ouverture de ma chambre une fille que je n'avais jamais vue, valise en main, m'adressant d'un ton des plus timides :

"Ahem, bonjour...? C'est bien ici la chambre D-1 ?"

Une voix bien clair, sans la moindre méchanceté. Une voix si fine qu'elle accompagnait bien la dégaine timide de la fille.

Après avoir marmonné un "je te rappelle" à mon téléphone, et d'avoir appuyé sur le bouton pour raccrocher, je me relevais de mon lit en ne quittant pas mon regard de la fille et je m'approchais d'elle à pas lourd.

La fille ne me quittait pas du regard non plus. Elle entra dans la chambre d'un petit pas en laissant la porte ouverte derrière elle, serrant le manche de sa valise. Elle était visiblement stressée.

"Tu... Tu es ma camarade de chambre...?" demanda-t-elle en faisant un sourire gênée.

Mais étant naturellement une connasse, je ne répondais pas. Je me contentais de croiser des bras en me mettant à la regarder de haut en bas... puis de nouveau de haut ?

De quoi monter le stress de la petite nouvelle. Ce qui marchait. La fille passait sa main droite derrière son crâne et se frottait la tête, tout en continuant :