Segment 29 : Le plan de Kiko

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Après m'être calmé, sous les remarques agaçantes de Kamishen, le calme était revenu dans cette salle de classe où elle et moi étions depuis plusieurs minutes. L'heure tournait petit à petit, laissant les couloirs remplis y laisser un brouhaha à travers les murs de la pièce, où elle était éclairée par la lumière naturelle du ciel nuageux.

Ce mois de Décembre s'annonçait bien.

Kamishen et moi-même s'étions à nouveau posées tranquillement. Chacune assises sur un pupitre du premier rang et face à face.

Il y avait une belle différence entre Kamishen et moi. Elle, elle était assise avec ses jambes croisées tout en courbant légèrement son dos pour le garder droit. Une position plutôt gracieuse.

Quant-à-moi... J'étais assise les jambes en tailleur et avec le dos rond. A en avoir rien à foutre qu'elle voyait ce qu'il y avait sous ma jupe. En fait, elle était trop occupée à me parler :

"Écoutes, Aby-chan, je sais parfaitement que tu as envie de lui demander des explications. Je ferais pareil si c'était moi la victime de ses plans. Mais saches que si tu le fais, elle se contentera de le nier exactement comme elle la fait avec moi. Néanmoins..."

-Néanmoins ? Tu proposes une alternative, peut-être ?

-Vue que c'est toi qui mentionne "l'alternative", autant que j'en parle.

Le ton et l'expression faciale de Kamishen accompagnait son air pensif. Pendant un petit instant, elle levait les yeux au ciel en penchant très légèrement sa tête sur sa droite avant d'ouvrir à nouveau ses yeux clos pour me regarder.

"Si tu veux te venger de Sato, expliquait Kamishen à voix basse, je connais son plus gros point faible : La réputation. Touche sa réputation et je te promet que tu pourras facilement détruire Sato."

-Détruire, détruire, ajoutais-je en roulant des yeux  et posant mes coudes à proximité de mes genoux, je ne veux pas non plus la briser en plusieurs morceaux...

-Ce ne sont que des mots. Ce que je veux dire, si tu veux que Sato comprenne à qui elle a affaire, autant jouer à son jeu. Tu ne crois pas que j'ai raison ?

-Ouais, mais... La réputation n'est pas un point que je touche, normalement ! J'y connais pas grand chose, moi.

-Ne t'en fais pas, Aby-chan. Je suis avec toi sur ce coup-là.

C'est sur ses mots que ma camarade de classe se mit à sourire. Ce n'était pas un de ses sourires moqueurs ou méprisants. C'était un sourire compatissant, voir de complicité.

J'en étais étonnée de ce que je venais de comprendre.

"Tu... me proposes ton aide pour faire un coup de pute à Sato ? C'est... Ce que je suis entrain de comprendre ?" lui demandais-je, de ce ton léger et faible.

-Tout à fait, fut sa réponse avant de glousser, mais de façon propre bien sûr. Et discret, car je n'ai pas envie que ce soit MA réputation qui dégringole. Ou la tienne...

Kamishen passa ensuite sa main droite dans ses longs cheveux rouges, tout en continuant de me regarder avec son sourire complice au visage.

De mon coté, je redressais mon dos tout en me grattant la nuque. Il était clair que si je devais m'attaquer à Sato, c'était à la tactique de Kamishen. Et non de la mienne.

Sous cette idée, je fronçais des sourcils et sous cette soudaine pulsion de détermination, je perce mon regard sérieux en direction de cette Kamidere.

"Ok, Kiko. C'est quoi ton plan ?"

...

A ce moment précis, j'ignorais totalement que c'était la PIRE idée que j'avais prit.

...

Kamishen m'avait proposé de faire étape par étape. Elle disait que si nous salissions la réputation de Sato auprès des groupes les plus influenceurs de l'école, c'est-à-dire : Le clan des intellos, la bande à Waru et le club de sport, alors toute l'école serait affectée et ces trois groupes feront le reste.

Wright, Waru, Maru... Dans chaque groupe, je connaissais au moins une personne.

Enfin bref. Le commencement avait lieu le soir-même.

Nous attaquions, pour commencer, la base des petites intellos. La bibliothèque.

Il est 23 heures passé. C'est secrètement que je quittais ma chambre où dormait profondément ma camarade, ainsi que le dortoir entier qui était longé dans le froid et l'obscurité. Je quittais le bâtiment dans la discrétion totale, sans attirer l'attention de la gardienne que j'entendais ronfler depuis sa chambre. Et heureusement, les portes principales étaient déverrouillées. Je ne m'en demandais même pas pourquoi...

C'est donc la ma veste sur le dos que je courrais en direction de la bibliothèque.

Ce que je n'ai pas mentionné sur la bibliothèque, c'était qu'elle était dans l'établissement principal. Donc pour y accéder, il fallait entrer dans le bâtiment.

Mais vous doutez que en pleine nuit, seule la possibilité de la trappe de secours était la solution.

C'est pour ça que Kamishen m'y attendait devant. Une fois ensemble, nous empruntions le chemin pour accéder au sous-sol de l'école. Nous remontions les couloirs jusqu'à atteindre l'accès qui nous donnait à l'intérieur de l'école.

Pour la première fois, je découvrais le bâtiment nocturne. Il faisait incroyablement sombre. Même la pleine lune, donc ses rayons traversaient les nombreuses fenêtres, n'éclairait pas assez les lieux.

On se croirait dans une école fantôme.

"Par ici." chuchotait Kamishen en me passant devant, de type pressée.

Je suivais ma camarade en gardant une marche aussi rapide que la sienne. Les talons de nos chaussures d'extérieurs résonnaient dans le couloir vide que nous traversions.

"On ne peut pas allumer nos téléphones ? Cette école est vachement flippante, la nuit... On dirait presque qu'elle est hantée." proposais-je en chuchotant, tout en continuant de la suivre.

-Évitons, répondit Kamishen sur le même ton en continuant à marcher. Je n'ai pas envie que les lumières alertent notre présence.

-Ouais, t'as raison.

Il n'a pas fallu attendre longtemps pour atteindre les portes de la bibliothèque. La fraîcheur hivernale et nocturne des lieux laissaient des courants d'airs passer sous les portes... Surtout celles de la bibliothèque, visiblement fermées.

Toutes deux pointées devant les portes closes, la question évidente arrivait dans mon esprit :

"Et maintenant ? On fait quoi ?" demandais-je en gardant ce ton bas, tout en regardant Kamishen de façon perplexe.

Ceux à quoi, Kamishen fit deux pas vers les portes sans me répondre. Elle resta silencieuse comme une carpe.

Elle posa ses mains sur les poignets et les ouvrit sans difficultés. Je fus surprise de ne pas les voir verrouillées.

"Bon tu viens ?"

Sur ses mots où elle tournait à peine la tête pour m'avoir dans son champ de vision, Kamishen entra dans la pièce.

C'est dans l'inconscience que j'entrais dans la bibliothèque, dans le but de porter tord à Sato chez les binoclardes de l'école.

Kamidere and co. [FR]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant