Segment 24 : L'oreille attentive de Kamidere-chan

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Elle était là.

Cette foutue Kamidere qui me collait aux basques depuis mon arrivée dans cette école pourrie. Plantée comme un piquet, sa main droite contre le mur du bâtiment, elle possédait un sourire des plus confiant... Le genre de sourire qui avait le ton de m'agacer.

"Hé bien, finit-elle par prononcer de sa voix curieuse, tu es la première fille qui a réussi à rendre Mihane inconsciente. Je t'en félicite, Yoshida. Même si la directrice t'a sûrement démoralisé, saches que tu as l'admiration de la moitié des élèves de l'internat. L'autre moitié est à la fois apeuré et méfiante de ta réputation, maintenant..."

Je n'étais pas réellement d'humeur à montrer mon habituel ego. D'un soupir, je posais mon dos contre le mur en regardant l'herbe coupée qui se présentait devant moi. Puis, je ramenais ma cigarette allumée en direction de ma bouche, avec l'aide de ma main, et finit par balancer d'un râlement :

"Lâches-moi, Kamishen..."

-Sois aimable, veux-tu ?

Voilà tout ce qu'elle avait comme chose à dire face à mon marmonnement.

En inspirant ma clope en gardant mon regard sur le sol, j'entendis les quelques pas de Kamishen se rapprocher de ma direction avant de s'arrêter à une distance non-lointaine. Du coin gauche de l'œil, je la voyais croiser des bras en s'adossant aussi contre le mur.

Je ne faisais plus attention à elle pendant plusieurs secondes. Mais étrangement, j'avais... envie de partager mes inquiétudes.

Je devais me confier à quelqu'un. Pas à mon meilleur ami... étant donné que cet abruti n'était pas là, pas à mon ex-meilleure amie... qui faisait sûrement partie des élèves qui n'adhéraient pas ce que j'ai fait à Mihane...

Alors, à la seule personne qui me parlait encore...

Celle qui était juste à ma gauche et qui est venue vers moi de son plein gré.

"Cette vioque... Mihane a faillit me casser en deux mais elle en a rien à foutre ! Même la justice est plus clémente à la légitime défense. On dirait qu'elle ne pense qu'à la réputation de son école à la con ! Et même sa nièce n'a pas pu se faire écouter... Sérieusement, j'en ai marre ! Heureusement qu'elle n'est pas au courant pour ma vengeance envers l'infirmerie et la farce d'Halloween..." étaient mes paroles.

Après un autre petit silence qui a suivi, Je finis par tourner mon regard vers ma camarade quand je l'entendis dire :

"Tu sais, ne te fie pas à Kyoko Sato. Elle est une bonne présidente du conseil des élèves, mais son piston se fait tout le temps ressentir auprès de sa tante. C'est elle qui a insisté pour que Mihane reste à Sweety Academy High... au cas où tu l'ignorerais."

-... Je suis au courant. Sato voulait changer le comportement de Mihane...

-Et pourtant, se faire pistonner n'est pas la solution à tout. Regardes, Yoshida. Grâce à toi, Mihane ne fera plus de mal à qui que ce soit au sein de l'école. L'air de rien, tu as mis fin à sa tyrannie ! La sienne, et celle de la bande de Waru ! Ce n'est pas rien !

Je regardais les traits faciaux de Kamishen se changer du sérieux, à l'enthousiaste, ayant passé par un ton limite admiratif. La voir agir ainsi me rassurait, au fond...

Elle avait raison, après tout. J'avais mis fin aux tyrannies de Waru et Mihane.

...

"En parlant de ça, il y a quelque chose qui m'interroge !" finissais-je par élever la voix après une nouvelle inspiration de ma cigarette.

-Quoi donc, Yoshida ?

-Mihane a dit que j'aurais "insulté sa mère". Et La dirlo est au courant de mon carnage auprès de la bande à Waru !

-...

-Je sais que je ne suis pas une fille très polie, mais je m'en souviendrais si j'avais insulté la mère de Mihane... Et pour Waru, je lui ai fait promettre de ne pas parler de la baston à qui que ce soit...

-Tu crois que quelqu'un est responsable de cela ? Aurait menti à Mihane et aurait avoué les événements du gymnase à Sato-sama ?

-...

Pour être honnête, Kiko-chan me faisait poser la question.

Est-ce que quelqu'un en avait après moi ?

Je me remettais à regarder le sol en fumant une dernière fois, avant de faire tomber ma clope au sol et de l'écraser avec mon pied. Pendant ce temps, Kamishen passait ses mains dans ses cheveux en soupirant de façon calme et profond.

Une fois cela fait, je relevais ma tête vers elle et je me tournais dans sa direction. Kamishen plissait ses yeux en croisant mon regard. Elle semblait étrangement pensive.

"Écoutes... Vue que ma réputation est meilleure que la tienne, voudrais-tu que j'enquête sur la possibilité que quelqu'un en ai après toi ? Vue que tu es dans le viseur de la directrice, tu devrais faire profil bas pendant un moment... Profites-en un peu pour étudier, te reposer... et disparaître." proposait Kamishen en esquissant ensuite un sourire des plus confiant.

Cette fille était si sûr d'elle...

Je haussais des épaules, n'aiment pas l'idée de me "faire disparaître" pendant quelque temps. Mais elle avait raison... J'ignorais qu'est-ce qui allait arriver pour moi à la suite, alors autant la fermer pendant un moment.

"... Ok. Fais-toi plaisir..." étaient finalement ma réponse, concluant la discussion.

...

Quelques jours plus tard, la dirlo a enfin pu avoir ma mère et son mari pour un rendez-vous. Le Lundi qui a suivit, les voilà présent dans son bureau. J'étais étonnée qu'ils étaient là alors qu'ils n'avaient pas eu de temps à me consacrer, précédemment.

Apparemment, la dirlo a été convaincue de me laisser une dernière chance, tout en ajoutant que la surveillance serait plus sévère en ma faveur...

Mais en tout cas, mes retrouvailles avec mes "parents" ont fait parlés d'elles.

L'école entière m'a entendu insulter le gros connard qu'a épousé ma mère. Je n'ai pas pu m'en empêcher. Je le hais. Si ma mère n'était pas présente pour nous arrêter, j'aurais été capable de ré-utiliser l'extincteur. Et cette fois-ci, je n'aurais pas eu de remords.

"Pourquoi elle a épousé un connard pareil, alors qu'elle n'a pas voulu se marier avec mon ex beau-père ?!" Ceci est la question que je me pose depuis que ce coincé du cul s'est installé dans NOTRE maison.

A cause de lui, ma mère a prit "elle-même" la décision que je reste dans cette école sans rentrer jusqu'au vacances de fin d'année. Et étrangement, cela ne m'avait pas étonné pour autant. J'étais juste énormément déçu que ma mère prenait la défense de ce mal-baisé...

Bref... Les semaines passèrent.

Comme me l'a conseillé Kamishen, j'ai fait profil bas pendant ces semaines. L'atmosphère de l'école a fini par s'apaiser. Nous avions apprit que Mihane était tiré d'affaire, mais elle n'est jamais revenu à l'école... La directrice l'avait viré, après tout.

Puis, comme je l'avais deviné, Maru ne faisait pas partie des élèves qui admiraient mon "courage". J'ai voulu lui parler, mais elle fut entraîné par son club de sport, qui étaient contre "ma violence".

Comme quoi, mon ancienne meilleure amie n'allait pas redevenir ma meilleure amie... Du moins, l'amie de Sweety Academy High.

Je ne savais même pas si je considérais Kamishen comme une amie, qui enquêtait toujours.

J'étais seule, quoi.

Enfin... Jusqu'à ce 4 Décembre 2017, où ma nouvelle colocataire de chambre est arrivée.

Kamidere and co. [FR]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant