Chapitre 13 : Mon après-midi détente

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NANCY.


Ce samedi avait été calme, assez du moins pour que Nancy s'autorise un après-midi détente dans son canapé, à lire le dernier best-seller en vogue, un polar que tout le monde s'arrachait, signé de la main de son autrice favorite, la virtuose du roman policier, Lisa Andrew. Comme la journée se déroulait tranquillement, la jeune femme n'avait pas jugé utile de s'habiller sur son trente-et-un, prenant un jean et un pull en guise de tenue « casual » comme certaines modistes s'amuseraient à l'appeler. Pour Sarah ça aurait été trop chic encore, puisque Nancy n'avait pas vraiment d'habits de basse qualité. Mais son amie et elle partageaient une vision différente sur beaucoup d'aspects, comme sur celui de comment passer ses week-end. Sarah s'entaillait mystérieusement la main, Nancy lisait des polars, chacun son truc.

Allongée confortablement dans son canapé, profitant d'un bain de lumière qu'occasionnait le soleil libéré de nuages, elle lisait calmement, une main retenant sa tête, l'autre tenant le roman avec maîtrise et sérénité. La jeune femme avait cependant du mal à se concentrer. La veille, elle avait ramené Sarah en voiture chez elle, sans oser lui demander ce qui n'allait pas. Elle l'avait vue toute tremblante, pâle comme un linge, muette comme une pierre tombale. Durant tout le trajet, Sarah n'avait pas prononcé le moindre mot. Elle s'était simplement retirée chez elle, la remerciant d'un faible geste de la tête, embarquant un mystérieux dossier avec elle. Nancy n'en avait pas demandé davantage et était rentrée à son tour. Mais aujourd'hui l'incertitude l'empêchait de se détendre correctement. La preuve étant, elle n'avait pas réussi à faire correctement ses quinze minutes de méditation quotidiennes ce matin.

Elle soupira et se leva, posant le livre sur sa table en basse, avant de déambuler calmement jusqu'à sa cuisine pour se servir un verre d'eau. L'appartement qu'elle occupait était chic, dans un style très Brooklyn, avec des murs en brique rouge et une cuisine ouverte. Nancy avait toujours aimé son appartement, bien loin de la petite maison minable qu'elle occupait étant petite. Ça et ses vêtements, ses manières, son allure, étaient la preuve que, contrairement à ses parents, elle avait réussi à faire quelque chose de sa vie. Elle ouvrit le réfrigérateur, en tira une bouteille d'eau et saisit un verre. Tandis qu'elle se servait, son portable dans son sac se mit à sonner. La jeune femme laissa la bouteille, attrapa son verre et vint chercher son téléphone. Alors qu'elle s'attendait à recevoir un appel de Sarah, elle se figea.

Le numéro indiquait le nom de Gareth.

– Allô ?, dit-elle sommairement en décrochant. Gareth, ça va ?

Aucune réponse. Elle tendit l'oreille, guettant une réponse de son collègue. Soudainement, la porte d'entrée émit un son dur. Nancy sursauta, lâchant son verre qui explosa au sol dans un fracas glaçant. Elle se retourna immédiatement vers la porte. On avait toqué. La jeune femme contourna le massacre le temps d'aller chercher ses bottines près de la porte d'entrée. Elle n'allait pas rester en chaussettes avec du verre partout, et hors de question de recevoir quelqu'un d'autre que Sarah en pantoufles. Elle passa ses bottines et passa une main dans ses cheveux, geste qu'elle faisait lorsqu'un événement la stressait.

– Oui ?, demanda-t-elle près de la porte, après avoir raccroché, gardant néanmoins son téléphone en main. C'est pourquoi ?

La gorge serrée, elle se risqua à jeter un œil par le judas de la porte. Un homme se tenait-là, debout face à la porte, un grand sourire sur le visage. Et ce n'était pas Gareth. Ni même une de ses connaissances. Elle n'avait pas l'habitude d'ouvrir à des inconnus, d'autant plus lorsque ces inconnus lui faisaient des têtes aussi peu engageantes. Il y avait quelque chose de malsain dans son sourire, quelque chose qui inspirait la crainte. Nancy reposa la question, d'une voix moins assurée, sentant son estomac se nouer. L'inconnu répondit calmement :

Those Stories That We Won't TellOù les histoires vivent. Découvrez maintenant