DEAN.
Dean avait récupéré Sarah en larmes, seule sur un parking pluvieux, une demie-heure après son appel désespéré. Il l'avait faite monter dans le taxi qu'il avait pris et l'avait ramenée chez elle. Il put ainsi enfin découvrir la maison de la jeune femme, très organisée tout en étant assez bordélique. Un bazar organisé. Le plus impressionnant restait le tableau de liège parsemé de photos reliées les unes aux autres par du fil rouge. Le conservateur de musée observa sa photo avec un sourire. Sans doute l'avait-elle trouvé sur ses réseaux, c'était une photo de lui devant la Tour Eiffel. Clark l'avait prise lors de leurs vacances à Paris. Clark... Combien même il détestait son influence écrasante, il ne pouvait s'empêcher d'avoir une pensée pour lui. Seul aux prises avec une sorcière et un démon. Il devrait appeler un exorciste.
Le jeune homme coucha Sarah dans son canapé, la couvrant d'un plaid après avoir retiré ses bottines et son manteau. Il allait lui faire du café rapidement et lui servit une tasse, tout en observant le tableau de liège, concentré. Tous ces gens faisaient partie intégrante de cette histoire. Tous, eux trois compris, étaient des rouages dans ce mécanisme complexe d'engrenages de l'horreur. Tout ce qu'ils avaient vécu séparément, les cassettes de Sarah, le knock and hide chez Dean, le téléphone perdu de Brian, tout était connecté par une seule et même personne : Jeanne de Beaulevois. Sabbeth était une marionnettiste tirant les fils de toute une ville, préparant sa vengeance depuis des siècles. Et eux avaient eu le malheur de faire opposition sans le savoir, en fourrant leur nez dans des affaires qui les dépassaient de loin.
Sarah le tira de ses pensées en murmurant :
– Dean, tu trouves que je suis une mauvaise personne ? Quelqu'un de toxique pour les gens, une inconsciente égoïste ?
– Non, répondit l'intéressé légèrement surpris. Pourquoi tu penses cela ? Une personne toxique ne m'aurait pas sauvé des griffes d'un démon dans un cimetière, elle ne m'aurait pas même accompagné là-bas. J'en connais un rayon sur les gens toxiques, Sarah. Mon ex-compagnon, Clark, était le pervers narcissique par excellence. Toujours à m'écraser, à me confiner dans un rôle que je ne pouvais pas endosser. Pire, à me persuader que c'était ce que je voulais. C'est ça une personne toxique. Et je t'assure que tu n'en es pas une, Sarah. Tu es la fille la plus altruiste que j'ai croisée dans cette ville depuis mon arrivée.
La jeune femme le remercia doucement et se redressa pour poser sa tête sur son épaule. Ils restèrent ainsi un moment, Dean ne sut dire combien de temps, toujours est-il que Sarah finit par s'endormir sur son épaule. Le conservateur de musée la recoucha doucement dans le canapé et se leva pour marcher vers le tableau, retroussant les manches de son pull. Sarah avait pour projet d'aller voir madame MacLusky, mais dans son état, Dean jugeait qu'il valait mieux la laisser dormir. Il le ferait à sa place.
Le brun se dirigea vers la porte, mais s'arrêta près d'un carton. Il y avait des tonnes de ce qui semblait être des cassettes, avec des étiquettes nominatives. Et l'une des cassettes était à son nom. Il la tira doucement du tas et la glissa dans son sac. Il la regarderait plus tard. Le jeune homme prit son manteau et quitta la maison.
Revenir dans son quartier après avoir fait une scène en pleine rue, sans parler des chances de retomber sur son ex qui vivait encore ici, n'était pas la meilleure idée du siècle, Dean en convenait. Mais il avait une arme à feu avec un port d'arme dans son sac, et il avait pris des cours pour s'en servir, conformément à la loi. Si Clark lui bondissait dessus pour l'étrangler, il l'utiliserait entant qu'arme de dissuasion. Quant à la mère MacLusky, elle était totalement inoffensive, à moins que Sabbeth n'habite dans toutes les vieilles de la ville.
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Those Stories That We Won't Tell
HorrorTrois personnes qui ne se sont jamais vues. Trois phénomènes étranges à la limite du paranormal. Et trois lourds secrets qu'il aurait mieux valu laisser enfouis dans l'ombre... Je m'appelle Sarah. Ce matin en me réveillant j'ai trouvé une cassette t...