SARAH.
Ce samedi matin, Sarah se réveilla avec des crampes et des courbatures, seuls signes restants de sa petite « sortie cinéma » de la veille. La jeune femme ouvrit les yeux, contemplant son plafond en grimaçant d'un air maussade, maudissant à nouveau son rideau qu'elle avait laissé ouvert, puis se redressa lentement sur un coude. Observant sa chambre, elle se rendit compte que, non seulement elle avait mis un bazar sans nom, mais qu'en plus de cela, elle s'était couchée entièrement habillée, à l'exception de ses chaussures qui gisaient non loin du lit. Elle étouffa un juron en repoussant les draps, et quitta son lit.
Les bienfaits de son habituelle douche brûlante se firent remarquer bien plus rapidement, dès lors que la chaleur de l'eau détendit ses muscles et apaisa quelque peu ses courbatures. Sarah retira toute la terre de son corps, massant longuement ses cheveux blonds, lavant chaque parcelle de son anatomie au détail près. Quittant la douche, drapée d'une serviette, la jeune femme s'observa dans le miroir. Clairement elle n'était pas à son avantage. Certes, plus fraîche maintenant qu'elle avait pris une douche, mais tout de même. On aurait dit qu'un camion lui était passé dessus dans la nuit. Tout compte fait, si le camion s'appelait Sabbeth, oui, on pourrait dire qu'un camion lui était passé dessus hier soir. Lorsqu'elle fermait les yeux, Sarah revoyait ces visages jaillir de terre et lui hurler d'une seule voix le même ordre. Dans le silence, dès qu'elle baissait ses paupières, la voix de cet homme remontait en elle, lui répétant ce mot.
Danse.
– Putain, merde...
Elle soupira et passa lentement ses mains sur son visage pour se réveiller, avant de sortir de la salle de bain. Se dirigeant vers la cuisine d'un pas lent et plus détendu, la blonde entreprit de se servir un vrai petit-déjeuner pour une fois. Elle ouvrit le réfrigérateur et en tira une bouteille de lait avec autant de volonté qu'un malade en phase terminale. Cependant, lorsqu'elle se retourna vers le comptoir, elle se figea sur place, lâchant la bouteille de lait. Celle-ci vint s'éclater au sol dans un fracas de verre retentissant.
Non. Ce n'était pas possible. Gareth avait été mis en taule hier soir, il n'aurait jamais pu lui envoyer quoique ce soit, pas en ce laps de temps. Sarah faisait face à ces huit cassettes comme elle aurait fait face à un ours. Rester immobile, guettant le signal pour fuir. Gareth lui avait dit qu'il avait été à l'origine de la cassette détraquée. Comment aurait-il pu en faire huit tandis qu'on lui passait les menottes ? Comment aurait-il pu les déposer chez elle ? Une envie de vomir prit la jeune femme. Non. Pas encore. C'était terminé cette histoire de cassettes. Fini. Elle ne voulait plus en entendre parler. Jamais. Et pourtant les faits étaient là. Huit putain de cassettes à la con, posées sur son comptoir de cuisine. Comment avait-elle fait pour ne pas les remarquer en allant se servir du lait ? La jeune femme s'approcha quand une vive douleur lui fit serrer les dents et faire la grimace, étouffant un gémissement. Elle venait de marcher sur un morceau de verre au sol. La blonde repartit vers sa salle de bain, clopinant.
Son pied soigné au mieux, Sarah s'habilla d'un jean et d'un t-shirt blanc avant d'enfiler une petite veste en laine grise et de mettre chaussettes et pantoufles. Elle passa le balais dans la cuisine, jetant un regard dédaigneux aux cassettes, et jeta les débris de verre dans la poubelle après avoir nettoyé le sang par terre. La jeune femme prit les cassettes à bras le corps et se dirigea jusqu'à son canapé où elle disposa le tout sur sa table basse. Là, elle s'autorisa à les regarder plus attentivement. Étrangement, contrairement à la première cassette qui avait un titre original, ces huit nouvelles ne bénéficiaient pas de nom accrocheur. Elles étaient nommées plus simplement, suffisant tout du moins pour faire trembler Sarah. Huit cassettes. Une pour elle, Sarah. Une pour Nancy. Une pour Dean. Une pour Brian. Et quatre autres aux noms de Lilian, Emma, Clark et...
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Those Stories That We Won't Tell
HorrorTrois personnes qui ne se sont jamais vues. Trois phénomènes étranges à la limite du paranormal. Et trois lourds secrets qu'il aurait mieux valu laisser enfouis dans l'ombre... Je m'appelle Sarah. Ce matin en me réveillant j'ai trouvé une cassette t...