DEAN.
La veille, en rentrant de son excursion dans le cimetière, Dean avait trouvé son compagnon à nouveau droit comme un piquet, fixant un coin dans le salon sans rien dire. Il n'avait rien dit, étant désormais habitué à ces « moments d'inattentions » comme les qualifiait Clark. Ce dernier l'avait interpellé avant qu'il ne monte se coucher, et ils avaient eu une discussion... qui avait viré à la dispute. Le lendemain matin, Dean s'était réveillé plus tôt que son compagnon et avait pris une lourde décision. Il ne resterait pas une seconde de plus ici. Cette maison avait été marquée par une sorcière et avait été le théâtre d'événements paranormaux bien trop grands pour que Dean puisse envisager d'y rester.
Une décision qui n'avait pas plu à Clark. Celui-ci l'avait pourchassé dans la rue, en pyjama, lui hurlant dessus qu'il n'avait nulle part où aller, et qu'il lui était indispensable. Que sans lui, Dean n'était rien de plus qu'une petite chose fragile et fébrile qui se ferait broyer par le monde des grands, et qu'il ne tiendrait pas une minute dehors sans lui. Mais lui était d'un autre avis. Après être parti jouer les aventuriers dans un cimetière, avoir livré un psychopathe à la police et assommé un clown avec une pelle, il s'estimait bien plus débrouillard que ce que Clark avait toujours essayé de lui faire croire. Il ne retournerait pas chez ses parents, pas après le feu de joie qu'avait déclenché son ex-compagnon. Toutefois, il savait où aller. Dans un motel, le temps de trouver un nouvel appartement. Aujourd'hui, il ne perdait rien, il avait des nouveaux amis, bien plus sains d'esprit que ce pervers narcissique à l'influence écrasante. Avec Clark, Dean avait toujours été placé dans un rôle qu'il refusait d'assumer aujourd'hui. Certes, il avait autrefois ressenti une forme de complaisance à jouer les petites choses fragiles à défendre, la Barbie en détresse. Mais aujourd'hui la Barbie s'était transformée en G.I Joe et se tirait.
– Tu ne peux pas partir, tu as besoin de moi !, vociférait Clark tandis que Dean jetait toutes ses affaires dans le coffre d'untaxi.
Dean ne prit pas la peine de lui répondre et donna l'adresse au chauffeur, claquant la portière avec colère. Le véhicule démarra et à mesure qu'il s'éloignait, il ressentit un poids quitter sa poitrine pour le laisser respirer. D'après les livres qu'il avait lu sur le sujet, Clark présentait tous les signes d'un homme en proie à un cas de possession. Mais aujourd'hui, exceptionnellement, il penserait à lui d'abord et le laisserait dans la merde dans laquelle il s'était fourré tout seul. Le chauffeur lâcha un commentaire sur la relation toxique qu'ils entretenaient et le jeune homme jeta un regard en arrière pour observer Clark rapetisser au loin.
– Vous n'avez pas idée...
Le taxi le déposa à l'adresse indiquée et Dean, payant le brave homme, récupéra ses affaires et laissa repartir le véhicule, bras chargés de sacs et valises. Jetant un œil au motel, il frémit. Il n'y resterait pas longtemps, deux semaines grand maximum. Le brun passa récupérer la clé, puisqu'il avait déjà réservé sa chambre et monta les marches menant à cette dernière. Il ouvrit la porte et laissa tomber ses valises dans l'entrée, allumant les lumières. L'endroit était petit, miteux, et le changeait beaucoup de sa jolie maison de banlieue. La moquette rougeâtre à l'odeur douteuse, les murs crème et la lumière jaunâtre donnaient presque l'impression de s'être donné pour mission de faire fuir les visiteurs par leur laideur. Mais au moins, ici, il n'y avait pas de Clark possédé, ou de fanatiques aux voix étranges. Ranger ses affaires fut assez rapide, et une fois cela fait, Dean prit place sur le lit grinçant, prenant un temps pour respirer. Il se décida ensuite à envoyer un message à Sarah pour savoir si elle avait bien rendu visite à Lilian Holmes, mais cette dernière la devança, lui demandant un petit service par message.
« Salut, Dean. Tu peux parler à Caroline Fetcher d'une certaine Louisa ? Je n'ose pas lui en parler, et je crois qu'elle a un lien avec toute cette histoire. xoxo »
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Those Stories That We Won't Tell
TerrorTrois personnes qui ne se sont jamais vues. Trois phénomènes étranges à la limite du paranormal. Et trois lourds secrets qu'il aurait mieux valu laisser enfouis dans l'ombre... Je m'appelle Sarah. Ce matin en me réveillant j'ai trouvé une cassette t...