BRIAN.
S'il avait réussi à percer à jour l'énigme envoyée par Andrea, Brian n'avait pas voulu y obéir pour autant, refusant de se rendre au cimetière de Saint Swithin, comme il l'avait compris. Il avait préféré se renseigner d'abord sur l'étrange signe qu'il avait vu sur la statue de Daphné, un signe qu'il avait jugé être une signature de ces gens qui le faisait tourner en bourrique. Le jeune homme avait eu du mal à trouver sa signification, se creusant la tête en quittant le musée tandis qu'il descendait le Boulevard Chesnaw. Il s'était arrêté à son croisement avec l'avenue Miller, faisant face à une boutique qui l'avait interpellé. Dans la vitrine de présentation, un livre portait le même symbole sur sa première de couverture.
La boutique, que la façade nommait sobrement « Occultisme et Monde de l'Étrange », était assez petite, écrasée entre deux cafés populaires, et avait de faux airs de bibliothèque, ce qui prenait sens lorsqu'on réalisait qu'il s'agissait d'une librairie. Le petit panneau indiquant l'ouverture d'un petit « OUVERT » était tourné dans ce sens, ce qui poussa Brian à s'y aventurer. La cloche au-dessus de la porte annonça son arrivée tandis que le battant s'ouvrait en grinçant. Le blond fit un pas dans la boutique, observant les lieux. Personne derrière le comptoir, l'endroit paraissait désert. De grandes étagères, parallèles les unes aux autres s'étalaient devant lui, formant des couloirs à peine éclairés par la lumière du soleil, tamisée par des volets de toile mal tirés. Les livres reposants dans les étagères semblaient plus anciens que la charpente de la boutique elle-même, cette dernière donnant au lieu une odeur de vieux, renforcée par l'odeur des volumes y sommeillant. Brian s'approcha du comptoir et observa distraitement les colliers, bagues et autres babioles étranges reposant sur le petit présentoir. Une boutique qui avait son charme, il fallait bien l'avouer, malgré tout le côté « occulte » de la chose.
– Monsieur bonjour, annonça une femme dans son dos, le dépassant pour se ranger derrière son comptoir. Puis-je vous aider ?
Brian examina la jeune femme, essayant de ne montrer aucun signe de tension physique pouvant éventuellement trahir la frayeur qu'elle lui avait faite à surgir dans son dos comme ça. Elle était petite, ou bien était-ce lui qui était trop grand pour ne pas voir qu'elle frisait les un mètre soixante-dix. Ses cheveux roux étaient attachés d'un chignon mal fait, laissant des mèches rebelles lui brouiller la vue, mèches qu'elle ne cessait de repasser derrière ses oreilles. Elle était vêtue assez gaiement, surprenant pour une vendeuse de livres occultes, portant un gilet de laine jaune, un t-shirt bleu ciel, une jupe rose et des bottes toutes aussi pétantes que le bleu de son haut. Son grand sourire avenant achevait de la mettre en décalage avec la boutique, comme si elle n'y avait nullement sa place, qu'elle n'était que de passage. Son regard insistant, d'un bleu turquoise ramena Brian à la réalité et il toussa, gêné :
– J'aimerai obtenir des renseignements sur le... hum..., il réfléchit à une manière efficace de tourner sa demande, sur le symbole du livre rouge, là.
Il désigna d'un doigt maladroit l'ouvrage en vitrine et la vendeuse sourit de plus belle, amusée par sa gêne sans doute. Ce n'est qu'alors qu'il remarqua son badge la nommant : Lilian Holmes. Elle se dirigea vers le livre et le tira de la vitrine, un sourire curieux se peignant sur son visage, et le lui amena avec assurance :
– C'est drôle, vous êtes la deuxième personne de ce mois à me demander des informations sur le bûcher de Sabbeth... Les sorcières sont à la mode ou c'est juste moi ?
– Les sorcières ?, demanda Brian, interloqué.
Lilian observa le blond avec un regard plus curieux encore, presque désarçonné. Il avait l'air d'être un peu perdu, comme un gamin qui se serait égaré dans une boutique en poursuivant quelque sac plastique volant, ou papillon blanc.
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Those Stories That We Won't Tell
HororTrois personnes qui ne se sont jamais vues. Trois phénomènes étranges à la limite du paranormal. Et trois lourds secrets qu'il aurait mieux valu laisser enfouis dans l'ombre... Je m'appelle Sarah. Ce matin en me réveillant j'ai trouvé une cassette t...