Aziar #Lui et l'autre monde (Terminé "Nouvelle version")

Chapitre 21

La présence des autres, dont certains se raclent la gorge, me fait reprendre mes esprits. Je tente de m'éloigner de l'étreinte dans laquelle Kenan nous a plongés fiévreusement, néanmoins ce dernier ne semble pas être de mon avis et continue de s'abreuver de mes lèvres, avec délectation.

— Il a toujours été possessif sur ce qui lui appartient, à savoir Jildaza, se marre Aodren derrière nous, où des ricanements se font entendre.

Kenan émerge enfin du cocon où il nous tenait à l'écart, en me jetant un regard pénétrant, brillant de malice.

— Il s'est toujours fait un plaisir de nous interrompre, me murmure-t-il dans un petit sourire en coin, tandis qu'il replace avec délicatesse, une mèche de mes longs cheveux derrière mon oreille.
— Pour éclairer ta lanterne Jildaza, intervient Aodren, sache que chaque instant est propice pour vous, donc on a beau prendre toutes nos précautions, on vous trouvera toujours plongés dans des situations d'une intimité alarmante quoi que l'on fasse, se lamente-t-il.

Je me tourne entre les bras de Kenan en mêlant mes mains aux siennes, me tenant prisonnière dos contre son torse.

— Et bien cela veut simplement dire que nous nous aimons d'un amour pur, lui retourné-je. Et qu'entends-tu par intimité alarmante, au juste ? Je suis sûre que dans ta tour des gardiens, vous devez connaître l'emplacement exact de chaque poil pubien de chaque gars y résidant ou fille s'y invitant lors de vos orgies.
— Je n’arrive pas à croire que tu viennes de dire ça ! s'offusque-t-il, tandis que l'assemblée éclate de rire et qu’il feint de vouloir vomir.
— La prochaine fois, mêle-toi de tes fesses dans ce cas ! l’avertis-je, sans plus de ménagement.
— Amen ! s'exclament Tante Bleuenn et Lézian à l'unisson, tandis que le géant secoue la tête de dépit, mais en souriant néanmoins.

Je peux sentir la bonne humeur de Kenan remonter en flèche, après cette petite démonstration d'amour, tandis qu'il appuie son menton sur mon épaule en collant son visage contre le mien, en souriant de ma réplique à l'encontre de notre ami en commun.

— Fais-moi confiance, lui soufflé-je en tournant la tête vers son profil.

Il laisse son regard fixé devant nous avant de tourner son visage vers le mien.

— Je te fais confiance, Jil’, là n'est pas la question. Je suis effrayé de devoir te laisser partir à nouveau sans pouvoir te protéger.
— Ça, je l'ai bien compris, mais regarde la situation en face. Avons-nous le choix ? Donc, je vais devoir accomplir cette mission et pour ta tranquillité d'esprit, sache que je serai accompagnée de ma tante et de Soazig.
— Et en ce qui concerne cet homme ? grogne-t-il en expirant fortement de mépris.
— Je le remettrai à sa place s'il tente quelque chose. Honnêtement Kenan, tu t'en fais trop de ce côté-là.
— Je sais, mais j'ai toujours été comme ça, m'avoue-t-il sans mal dans un reniflement.

Sa possessivité m’émoustille.

— Ça, je n'en doute pas une seconde, lui réponds-je, un sourire en coin.

Son regard brillant de mille feux se plante dans le mien et atteint mon âme de plein fouet par le désir qui en découle. Je comprends tout à coup ce que l’expression qu'emploient certaines femmes, lorsqu'elles parlent de « regard capable de faire mouiller toutes les petites culottes », veut dire.
Cette dernière prend tout son sens lorsqu'il se trouve que le numéro un dans cette catégorie se tient face à moi. Soudain, son sourire s'élargit et se fait mutin. Je comprends alors qu'il n’a bien évidemment pas dérogé à la règle et a pu facilement lire dans mes pensées.

— Dans quel état est la tienne ? me demande-t-il, en confirmant ce que je pense.
— Sors de ma tête, le préviens-je dans un sourire, en sentant la chaleur envahir mes joues.
— J'adore quand tu rougis, ma puce, souffle-t-il en caressant ces dernières de ses pouces.