Je prends soin de ne faire aucun bruit en refermant la porte d'entrée derrière moi avant de me diriger vers l'étage où se trouve ma chambre. La maison est calme. Non pas qu’elle soit bruyante d’habitude, mais il règne ici une certaine quiétude qui est toujours la bienvenue.
Je sursaute une main sur le cœur, lorsque j'arrive au bas de l'escalier et que Tante Bleuenn me surprend en sortant de la cuisine, une tasse fumante entre les mains. Bon sang ! Elle est aussi silencieuse qu’un chat.
— Je te croyais au magasin, dit-elle.
— Je me suis rappelée que j'avais oublié quelque chose, tenté-je d'esquiver en enjambant la première marche.
— Et qu'as-tu besoin ? m'interroge-t-elle l'air de plus en plus suspicieux.
— Tu es bien curieuse ce matin, lui rétorqué-je, en faisant l'erreur de me retourner pour lui faire face.
— Et toi un peu trop rouge, ce qui veut dire que tu caches quelque chose Jildaza, contre-attaque-t-elle, une main sur la hanche et les sourcils froncés.
C’est fou, face à son attitude j’ai l’impression d’avoir fait un saut dans le temps et de n’avoir que quinze ou seize ans et non vingt-cinq. D’ailleurs, est-ce mon véritable âge ou celui de Julia ? Soudain, elle se met à inspirer fortement l'air jusqu'à stopper net en s’esclaffant, ses épaules frémissantes à force de rire.
— Oh, je vois ! déclare-t-elle hilare. Kenan a encore fait des siennes. Pour quelqu'un qui ne se souvient pas de lui, tu es loin de rester indifférente à son charme.
— Tante Bleuenn ! m'offusqué-je, morte de honte qu'elle ait mis le doigt sur le réel problème. Mais comment fais-tu ça ?
Je suis sidérée ! C’est insensé !
— Tu embaumes la magie, mais aussi la dopamine, l'endorphine et la sérotonine. J'en déduis donc que tu viens de vivre une autre phase surnaturelle et pas des moindres, glousse-t-elle, en retournant dans la cuisine.
— Ce n'est pas drôle ! vociféré-je entre mes dents, les bras le long du corps, les poings serrés.
— Oh si, ça l’est ! lance-t-elle de la cuisine.
Bien qu’interrogative, oui parce que mon cerveau fourmille à nouveau de questions, je décide de me rendre à l’étage car une douche est ce qui me paraît primordial à cet instant.
Sous cette dernière, je me sens toujours frémissante de ce que vient de subir mon corps. C’était tout bonnement aussi fou que cela semble possible. Bien qu’un peu effrayée et au summum de l’effarement de pouvoir vivre ce genre de chose, c’est pourtant l’envie de vouloir que cela se réitère qui prédomine.
Je lève les yeux au ciel en tentant de me morigéner de désirer une telle folie, mais clairement je n’ai jamais rien ressenti d’aussi fort et… je ne sais pas. Cela m’a semblé être partagé. Je n’ai eu que de la souffrance de la part du père de Rory, mais là, ça n’avait rien à voir. J’ai pu ressentir le plaisir de Kenan. La passion qu’il rêve de me donner en m’en enveloppant tout entière.
C’est presque une obligation de me le représenter en pensée en train de se livrer au plaisir en solitaire en même temps qu’il a pu me le faire vivre. Je vois cela comme un partage et quelque chose en moi est ravi de cette tournure.
Je ferme les yeux en offrant mon visage à la tiédeur de l’eau cascadant dessus et l’ensemble de mon corps toujours électrisé. Et, tout à coup, je les sens à nouveau ses mains. Oui, se sont bien les siennes qui semblent caresser tout mon être nu. Mon souffle se coupe, mon cœur accélère, mais je sais de qui il s’agit et je n’ai plus peur.
Je reste concentrée afin que cette session paranormale ne s’interrompe pas. Je désire tellement ce qui peut en naître. Je souhaite du plus profond de mon âme revivre le plaisir qui m’a envahi plus tôt. Je veux le sentir à nouveau en moi.
Mes seins paraissent tiraillés par des mains invisibles, mes tétons se dressent en réponse et prennent l’aspect dur de deux petits galets savamment tendus. Soudain, l’eau tiède coulant sur mon corps devient chaude à certains endroits de mon corps en semblant lécher mes pointes sensibles comme s’il s’agissait d’une langue gourmande tentant de les apaiser. Cela me tire un halètement.
La chaleur de cette dernière change de cap et glisse sur mes côtes, jusqu’à mes hanches pour atteindre le point névralgique entre mes cuisses. J’arrive à me représenter deux mains fortes et rugueuses faire ce tracé érotique. Je les sens. C’est merveilleux tant c’est bon.
Je n’ai jamais eu la chance de vivre cet acte sexuel avec du bien. Je n’ai jamais ressenti l’extase ni même les prémices de cette dernière. La passion, la délectation et la jouissance, je viens de faire leur rencontre quelques minutes plus tôt dans une rue. Et je me trouve à nouveau entourée de ce feu ardent de la luxure parce que je veux profondément revivre le sybaritisme aussi étrange qu’il puisse m’être donné.
Savoir que c’est un homme tel que Kenan qui me le prodigue avec lascivité me comble. Je ne sais pas si je pourrais me montrer aussi aventureuse s’il se trouvait dans mon monde, face à moi, mais le simple fait de me savoir seule, me donne le courage de vouloir ce que je désire et de me sentir audacieuse.
Je pose mes deux paumes sur la surface carrelée de la douche afin de prendre appui et laisse cette chaleur envelopper mon sexe en lui insufflant une fièvre sans égal. Mes genoux cèdent à nouveau tant mes jambes sont flageolantes sous la puissance de cette effervescence qui m’inonde de la meilleure des façons.
Agenouillée, jambes écartées, je sens ce vide dans mon vagin être rempli en m’arrachant un gémissement sous cette soudaine plénitude qu’il semblait appeler de toutes ses forces. C’est à cet instant que je subis, pour la seconde fois, un orgasme ravageur m’envoyant flotter dans un espace inconnu et ô combien enivrant.
Une fois les dernières vagues de ce succulent plaisir taries, j’ouvre les yeux, essoufflée, et souris en réalisant que je viens de revivre une telle chose. Connaître la jouissance ainsi n’est pas commun, ça c’est certain. Cela me tire un ricanement.
Néanmoins, je me sens vide. Plus aucune présence ne m’entoure. J’aurais tellement aimée être choyée après cet acte. C’est un besoin nouveau, sorti de nulle part, mais presque urgent. Étonnamment, c’est ce que semble vouloir mon corps après avoir connu tant de délice à travers ce nouveau partage.
Après m’être séchée, je trouve une nouvelle culotte et me vêtis. En quittant l’étage, je retrouve Bleuenn déjà fourrée dans son bureau.
— Ça va mieux ? demande-t-elle dans un sourire sans même me regarder.
— On pourrait ne plus en parler ? C'est assez gênant comme ça.
— Je ne vois pas pourquoi, mais soit, comme tu voudras.
— Merci. Je vais au magasin. Tu as besoin de quelque chose ?
— Non, tu peux y aller.
— OK, à plus tard, lancé-je, en fermant la porte derrière moi et la laissant plongée dans ses vieux bouquins.
Je prends la voiture pour me rendre à la boutique installée rue du port, car habitant rue du Laz, proche de la pointe de Corsen, et surplombant la plage des Charettes, cela fait une petite trotte.
Ce soir, j'irai récupérer Rory à l'école de Kerargroas, se trouvant non loin de l'église Saint Paul-Aurélien. Quand j'observe cette magnifique commune de Lampaul-Plouarzel, je ne peux qu'être émerveillée par toutes les beautés qu'elle recèle. Cela me donne envie d’y retourner flâner.
J'entre enfin dans le magasin. Aujourd'hui, c'est à mon tour de tenir la caisse. Malo, qui me voit en premier, s'empresse de venir à ma rencontre en me serrant contre lui avant de me faire une bise.
Le fait qu'il m’enlace me surprend, surtout que nous ne sommes pas si proches que ça. En France, la bise est de rigueur ou le serrage de main, les étreintes sont présents effectivement, mais ne s'effectuent qu’avec la famille ou les amies proches et principalement entre filles.
Le plus préoccupant, c'est que lors de cet acte, une force invisible de colère s'abat sur moi. Je m'écarte de lui et l'expression de mon visage doit trahir ma préoccupation, car il s'empresse de s'excuser, alors que ce n'est pas son geste qui me turlupine, mais bien cette aura surnaturelle venant de me submerger.
— Désolé, la belle. Je t'apprécie tellement que j'ai tendance à laisser mes émotions sur-agir, dit-il, soudain mal à l'aise.
— Ça va, t'en fais pas. C'est juste que je ne suis pas habituée à tant d'attention, feins-je sans mal, en observant les alentours.
— Pas de soucis, répond-il avec un peu trop d'entrain à mon goût.
Je réalise maintenant que Malo tente peut-être un rapprochement. Si c'est le cas, je ne suis clairement pas la fille qu'il lui faut. S'il savait non seulement quel genre de personne je suis.
Une heure plus tard, des campings-caristes envahissent la petite boutique après avoir visité l'usine. Les voir farfouiller dans toutes sortes de dentelles en jacassant comme des pies pour deux dames plus âgées ne manquent pas de me faire rire.
— Bonjour jeune fille, laquelle de ces dentelles doit être utilisée comme nappe ? me demande un couple.
— Pas celle-ci en tout cas, leur apprends-je, en montrant celle qu'ils ont choisie.
Je sors de derrière la caisse et me rends jusqu’à des étagères tandis que le parquet en bois massif craque sous quelques-uns de mes pas.
─ Elle est d'usage pour les costumes. Par contre, celle-là sera parfaite pour ce que vous désirez, leur indiqué-je en extirpant une pile de dentelle du meuble mural. Ne vous reste plus qu'à choisir la couleur.
— Merci. Nous prendrons la bleue claire avec l'ancre brodée dessus.
— Elle sera du plus bel effet, bon choix. Va pour la bleue !
Je continue ainsi de conseiller quelques clients jusqu'à la fermeture. Malo quitte l'usine et dépose un léger baiser sur l'arrière de mon crâne en passant derrière moi pour atteindre la sortie. Je le regarde enfiler son gilet et me souhaiter une bonne soirée en faisant tinter la clochette présente à la porte d’entrée qu’il ouvre avant de disparaître.
À ce moment-là, une forte bourrasque s'engouffre dans la boutique en faisant tomber quelques pans de dentelle étendus en décoration sur les murs, suivie d’une vibration faisant trembler quelques objets.
Dans le même temps, une douleur fulgurante me traverse de la tête aux pieds. Elle est aussi intense que rapide, car à la seconde où je l'ai ressentie, elle a déjà tarie. Elle m'a néanmoins fait plier en deux.
Hébétée, je me relève et tombe nez à nez avec Soazig, l'amie et employée de ma tante. Cette dernière, à la coupe pixie d’un doux gris strié de mèches blanches, m’étudie à travers de fines lunettes dévoilant des yeux espiègles d’un bleu perçant et son minois vieilli paraît préoccupé.
— Il a de plus en plus de mal à tenir votre distance. Et Malo avec son rentre-dedans n’y est pas pour rien, à vrai dire, déclare-t-elle en observant les petits dégâts qu'a causé la brise transformée en mini tornade.
— Pardon ?
— Kenan ! Plus tu le laisses envahir tes pensées plus il souffre de votre distance, surtout depuis que vous vous êtes revus et que tu l'as rejeté. Cela a déclenché une phase auto destructrice en lui, causée par la douleur de ton rejet. Depuis qu'il t'a revue, il a une certaine emprise sur tes émotions. Dès qu'un danger ou dans ce cas, un homme s'approche de trop de toi en créant un contact, la jalousie s'empare de lui et le tue à petit feu. Plus il souffre, plus il s’affaiblit.
Je l’observe totalement effarée.
— Vous savez qui je suis ?
— Je suis aussi Aziarienne, ma chérie. Cela fait des années que j'ai quitté Aziar pour être ici, accompagnée de ta tante. C'était notre rêve de jeunes filles. Donc, tout naturellement, à notre majorité, nous nous sommes installées dans le berceau des légendes de ce pays, en coloc'. Dieu que Bleuenn peut être tête en l'air !
Elle pose ses poings sur ses hanches, l’air enquiquiné.
─ Elle ne t'a rien dit de moi, n'est-ce pas ?
— Non, en effet.
— Ne t'en fais pas. Elle m'en veut encore pour Ankou. Ça finira par lui passer. N'empêche, elle en met du temps !
— Ankou ?
— Oh, Dieu tout puissant ! Ne me dis pas que tu ne connais pas la légende d'Ankou ?
— Euh... et bien non.
— Au bon sang ! Viens là, ma petite.
Elle me tire jusqu’à deux minuscules tabourets présents devant la baie vitrée du magasin. Prenant mes mains entre les siennes, elle se met à conter.
─ L'Ankou est une figure importante de la mythologie bretonne. Ankou est associé au Dieu Gaulois Sucellos. Il a pour fonction d'assurer la perpétuation des cycles des saisons, l'alternance de la nuit et du jour, de la mort et de la renaissance. Il est souvent confondu avec la mort, mais n'en est que le serviteur. Il collecte les âmes des défunts dans sa charrette et les conduit dans l'autre monde en passant par les Monts d'Arrée. Quand on entend le crissement de sa charrette, on sait que quelqu'un va bientôt mourir. Sauf pour nous, les magiciennes, qui sommes souvent amenées à le croiser. Il est vêtu d'une cape noire, d'un chapeau à larges bords. Sa tête ne tient qu'à peine sur ses épaules décharnées. Son corps est bel et bien fait d'os et de chairs vu qu'il a été l'un des nôtres jadis. Il prend le corps du dernier mort de l'année qui fera son office pendant un an et une nuit. Lorsqu'il était sous l'apparence du plus bel homme de Bretagne, marié de son vivant à une pimbêche de mes deux qui habite dans le coin, j'ai devancé ta tante en passant une nuit avec lui. On s'est légèrement crêpé le chignon et elle m'en a toujours voulu. Bref ! On dit que celui qui le voit trépassera dans l'année et que si durant le repas de Noël, on sent sa cape nous frôler les jambes sous la table, on ne passera pas l'année non plus. Joyeux Noël ! s'exclame-t-elle en souriant.
Je sursaute face à son exclamation tant j’étais prise dans son histoire ce qui la fait éclater de rire. Disons que ce qu’elle vient de me raconter est un peu terrifiant.
— Je ne sais pas ce qui me choque le plus. Mais je vote pour votre crêpage de chignon pour se faire le serviteur de la mort, dis-je dans un haussement de sourcils.
Je préfère nettement retenir cela au côté lugubre que ce personnage recèle.
— Une nuit phénoménale, si tu veux tout savoir, mais interdiction d'en parler à Bleuenn, m’avertit-elle dans le ton de la confidence.
Je la fixe les yeux toujours écarquillés de stupeur. Cette femme m’a tout l’air d’être un sacré phénomène. Tout comme Tante Bleuenn, me souffle ma conscience. Ce n’est pas faux.
— Oui, bien sûr, pas de soucis, la rassuré-je tout de même.
Elle frappe dans ses mains et se lève si brusquement que je peine à croire qu’elle puisse être aussi âgée par tant d’habileté.
— Bon, revenons à nos moutons ! Sens-tu encore de la douleur ?
Je fronce les sourcils en tentant d’évaluer l’état de mon corps. Cette femme passe du coq à l’âne en une fraction de seconde, ce qui s’avère un peu déstabilisant afin de la suivre.
— Non. C'est passé aussi vite que c'est venu. Mais la douleur était quand même intense.
Elle opine du chef.
— C'est la douleur qu'il est en train d'endurer. Alors qu'elle ne dure que quelques courtes secondes pour toi, lui la ressent continuellement. Bleuenn met trop de temps à retrouver le bon passage. Tu serais peut-être d'une grande utilité si tu tentais d'essayer de te concentrer.
— Me concentrer ? Cela fait à peine une semaine que je suis au courant de qui je suis réellement, tout ceci est encore nouveau pour moi. À part ces choses paranormales qui m'entourent, je ne suis capable de rien ressentir ! Comment pourrais-je vous aider dans ce cas ?
C’est vrai, ce n’est pas parce que l’on nous apprend ce que nous sommes que nous pouvons le devenir aussitôt. Le redevenir, dans mon cas.
— Tu te trompes. Tu ressens bien des choses, vu que Kenan arrive à interagir à travers toi depuis que vous vous êtes revus. Le seul fait que tu puisses sentir ses humeurs est déjà un grand pas. Afin de lui donner un semblant d'apaisement, évite au possible le contact avec un homme, on vient de voir combien cela peut l'atteindre et l'effrayer. Sa peur de te perdre définitivement le consume à petit feu.
— Ça, c'est facile, je peux je le faire, dis-je dans un haussement d’épaules.
— Mais il faut aussi que tu penses plus souvent à lui. Que tu laisses le souvenir que tu as de lui t'envahir et laisser libre cours aux sentiments qu'il peut provoquer en toi. La vision que tu te feras de lui envahira, à son tour, son esprit et par là vous entrerez en communion par la pensée.
Je laisse mon regard s’égarer vers l’extérieur.
— Alors c'est ce qu'il s'est passé avant que je vienne ici ce matin.
Mais aussi toutes les fois où je forçais mon cerveau à retrouver ce petit coin de paradis en lui pour me préserver de la sombre réalité qui me tombait dessus avec une violence inouïe.
─ Je pensais à lui tout à coup et j'ai vécu un…
Voyant que j'hésite grandement à avouer l'épisode de ce matin, Soazig me vient en aide.
— Ne t'enquiquine pas avec les détails. Va droit au but.
— OK, soufflé-je en fermant les yeux puis lui faisant face. Il m'a fait vivre un… moment intime.
— C'est bien ! s'exclame-t-elle en écartant les bras.
Est-elle cinglée ? Je quitte le tabouret à mon tour en pointant un doigt furieux vers l’extérieur.
— Non. Ce n'est pas bien ! J'ai joui sur un trottoir à côté de ma voiture au beau milieu de la rue de la Mairie ! Heureusement que tous les parents étaient déjà partis.
Je soupire en posant mes mains sur mes hanches puis pince les lèvres.
— Et bien pour te faire oublier ce moment de gêne, je vais te rassurer en t'informant que cette union sexuelle mentale a pu procurer à Kenan le même orgasme qui t'a frappée et par là, lui ôter une grande partie de douleur.
— Oh, fais-je en sentant mes joues rougir.
Alors ce que je pensais ce matin se confirme. Mais alors cela veut dire que l’interlude dans ma douche a bel et bien était réel pour lui aussi. J’ignore pourquoi, mais dans mon esprit cela restait quelque chose d’intime ne pouvant être vécu vraiment que par moi et tenant plus du fantasme. Mais Kenan m’a bien transmis sa passion en couvant mon désir de cette dernière.
— Oui « Oh ». Par contre, tu lui as ôté toutes traces de ce court bonheur lorsque tu as laissé Malo se rapprocher de toi. Je sais bien que c'est lui qui te colle aux basques, mais évite de le laisser faire à l'avenir.
— D’accord.
Je nage encore dans l’ignorance, alors tout conseil, aussi fou qu’il puisse paraître, reste bon à prendre.
— Bien ! Il est temps que nous allions chez ta tante l'idiote. Il faut de toute urgence trouver ce passage, nom de Dieu !
Je secoue la tête face au tempérament de cette vieille dame, Soazig, sosie de Jane Fonda, et l'embarque, ou plutôt, elle m'embarque à bord de ma propre voiture, direction la maison.
Cependant, une chose de plus m’inquiète. Comment va réagir Tante Bleuenn en découvrant la présence de Soazig dans son salon ? Cela risque d'être tumultueux. D’ailleurs, les magiciennes sont-elles parées face aux explosions ?
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Aziar #Lui et l'autre monde (Terminé "Nouvelle version")
Storie d'amoreJulia est une jeune mère de famille, sous l'emprise d'un homme cruel, et père de son enfant. Elle décide enfin de se sortir de cette vie misérable et chaotique, et quitte le domicile conjugal. Après avoir déménagé chez sa tante, un brin loufoque, en...