Le secret de la rose

Partie 2 Chapitre 11

Des bruits de voix venant de la chambre voisine me font sortir de mon sommeil. Je regarde le réveille-matin qui est sur la table de chevet et constate que j'ai fait la grâce mâtinée, il est presque 10 h. C'est une première pour moi. Mais je suis tellement reposé que je n'excuse en aucun cas ce petit extra. J'ai encore beaucoup de choses à faire, je n'ai pas une seconde à perdre. Je m'étire et sors du lit en regrettant son confort.

Le soleil est à son zénith. Une superbe journée s'annonce, parfaite pour accomplir ma prochaine tâche. Je dois absolument me trouver un endroit pour me loger jusqu'à la fin de l'année scolaire, c'est-à-dire d'ici deux mois. Par la suite, je chercherai quelque chose de plus stable près de mon travail ou, si la chance me sourit, de l'université qui acceptera ma candidature. Pour l'instant, ma priorité est de trouver quelque chose de convenable près de mon établissement scolaire ou accessible par transport en commun.

Pendant que je me prépare, j'appelle la réception de l'hôtel pour me faire livrer un copieux déjeuner à ma chambre. En réalité, c'est la première fois que je me fais livrer une commande de restaurant. C'est enivrant d'agir en adulte. La réceptionniste décroche après la première sonnerie.

– Bonjour, ici la réception du Hilton Wilmington Riverside, comment puis-je vous être utile ?

– Bonjour, je suis à la chambre 503 et j'aimerais commander un petit déjeuner à ma chambre s'il vous plaît, dis-je d'une voix encore somnolente.

– Bien sûr Mademoiselle Parker, me répond la réceptionniste tout en scrutant les renseignements sur moi qui apparaissant à son écran d'ordinateur. Je vous écoute, continua-t-elle. Dictez-moi votre commande et le concierge de l'hôtel vous livrera le tout sous peu.

– Merci ! Je désire des œufs brouillés, du bacon, des saucisses, des croissants et de la confiture.

  – Parfait, c'est noté. Vous devriez peut-être prendre également un jus d'orange pour faire descendre le tout, me conseilla la réceptionniste sur un ton sarcastique.

J'apprécie le conseil avec amertume. Le tout m'est livré à ma chambre en un temps record. Je suis affamé et l'odeur qui parfume la pièce me met l'eau à la bouche. J'engouffre mon petit déjeuner comme un ogre. J'ai besoin d'énergie et ce copieux repas m'a donné ce dont j'ai besoin. Une autre journée très chargée s'annonce devant moi. Ma dernière bouchée terminée, je sors mon reçu de restaurant où sont écrits les numéros de téléphone des chambres à louer et commence par le premier.

– Bonjour, j'appelle pour votre annonce de chambre à louer.

– Oui, elle est toujours disponible, me répond un homme d'une voix grave.

– Quel est le prix de location ?

– 400 $ par mois.

– Est-ce possible d'aller visiter les lieux ?

– Oui, sans problème. Quand désirez-vous passer ?

– Cet après-midi, vers 13 h.

– Parfait, je vous y attendrai.

Le même manège se reproduit pour les cinq autres offres. Mes visites planifiées, je m'habille avec un jeans et mon nouveau t-shirt rose. Je me brosse les cheveux et les attaches en queue de cheval, mais je me ravise finalement pour les laisser descendre dans mon dos. Mes frisottis de la veille ont disparu, mais la coupe fait en sorte qu'ils se placent merveilleusement bien. Je me brosse les dents et examine mon apparence. Je n'ai pas pensé m'acheter du maquillage donc, ce sera au naturel pour aujourd'hui. Je prends mon cardigan, mon sac fourre-tout et j'y glisse mon portefeuille. J'y inclus également les adresses que j'ai notées sur le bloc-notes de l'hôtel qui traînait sur la table de nuit.