Partie 3 Chapitre 18

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                                                                   Jenny

Le soleil chaud me brûle la peau. Les oiseaux chantent leurs hymnes en cœur. Main dans la main avec Steven, je me promène dans le jardin de Lisse aux Pays-Bas admirant le mélange de couleurs provenant des fleurs. Steven me prend dans ses bras et m'embrasse tendrement. Les oiseaux arrêtent leurs chants pour nous regarder. Le tapage d'un pic-bois perçant un arbre brise le silence. Toc, toc, toc. Toc, toc, toc.

Sur le point de sortir de mon rêve romantique, je crois entendre au loin, de légers coups à peine perceptibles, comme si quelqu'un frappe sur une porte. Tranquillement, j'ouvre les yeux et le bruit s'intensifie. Encore endormie, je crois entendre la voix de Christine et je ne comprends plus rien. Lorsque je tente de me lever, je sens que quelque chose me retient. Me mettant à cligner des yeux pour voir plus clair, je me rends compte qu'un bras couvert d'un tatouage m'encercle. En un instant, les images de ce qui s'est passé durant la nuit défilent dans ma tête. Mon corps réagit subitement, la chair de poule envahit chaque centimètre. Je me mets à rougir d'excitation, réalisant avec joie que l'homme que j'aime dort paisiblement à mes côtés m'encerclant de façon protectrice.

Je me dégage tout doucement pour ne pas le réveiller et me retourne pour voir ce visage d'une beauté sublime. Je ne réalise pas encore qu'il est à moi, mon premier amour. Étendu sur le dos, Steven ronfle légèrement, un son apaisant qui me rappelle mon père. J'admire son corps nu et parfaitement découpé à peine couvert d'un drap léger. Ses traits sont paisibles. Il ressemble à une statue de dieu grec qu'on retrouve parfois dans les jardins. Un courant électrique me parcourt le corps en pensant aux merveilleuses caresses qu'il m'a prodiguées. Pour ma première fois, j'ai été comblé. Il a été un excellent amant, doux et attentionné. Je n'ai aucun regret.

Des coups de poing persistants me sortent de ma rêverie. Je réalise avec évidence que quelqu'un frappe à ma porte. Je me lève précipitamment et me dirige vers la porte en réalisant juste à temps que je suis complètement nue. Sans réfléchir, j'attrape à la volée le drap qui couvre Steven le dévoilant dans toute sa splendeur et je m'enroule maladroitement avec le tissu fin qui cache à peine ma nudité. Me dépêchant, à petits pas, j'ouvre la porte et tombe sur Christine qui parait très inquiète. Stupéfaite de me voir enroulée dans un drap, elle se met à parler très vite sans s'arrêter.

– Bonjour, Jenny, est-ce que tu aurais vu Steven ? Son patron vient d'appeler, il voulait lui parler. Je ne sais pas pourquoi, mais il avait l'air inquiet. Il n'a pas répondu à son cellulaire donc, il m'a appelé. Je croyais qu'il était malade, mais je ne l'ai pas trouvé dans son lit et j'ai vu sa moto dans le stationnement.

Lorsqu'elle remarque Steven en pyjama, venant vers nous, Christine reste suspendue à sa phrase, la bouche ouverte.

– Bonjour, maman, qu'est-ce qui se passe? Tu m'as réveillé avec toutes tes questions.

– Excusez-moi, je ne voulais pas vous déranger, mais ton patron te cherche, dit-elle sous l'effet de la surprise en nous regardant tous les deux.

– Mais pourquoi? On est le lendemain de Noël. Le garage est fermé habituellement.

– Je n'en sais rien, mais il avait l'air inquiet. Tu devrais le rappeler.

Gênée, je baisse les yeux, n'osant plus regarder la mère de Steven. Il s'en aperçoit et enroule ses bras de façon protectrice autour de moi. Lorsque Steven me donne un baiser intime dans le cou, je veux disparaître. Au contraire, c'est Christine qui se sent la plus embarrassée. Elle réalise, en nous voyant si intimes, qu'elle vient peut-être d'interrompre un moment privilégié. Sans plus attendre, elle nous souhaite une bonne journée et s'éclipse vers son appartement. Nous pouffons de rire à la réaction de sa mère.

Le secret de la roseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant