Chapitre 38

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J'aurais voulu rester, mais...

Kazumi

La sensation de froid que j'éprouvais finit par s'estomper. Était-ce possible de ne rien ressentir ? Parce que c'était exactement la sensation que je ressentais en ce moment. Je n'avais pas froid, mon corps ne s'était pas réchauffé... Je ne sais même pas s'il était à une température quelconque. J'avais surtout l'impression d'être vide. J'avais beau fermer les yeux; c'était le néant total. Ses rugissements et ses grognements me manquaient déjà... Matatabi. Enfin, tu es libre, comme tu l'as toujours voulu, maintenant. Tu n'es plus enfermé à l'intérieur d'une gamine, ou d'une blondasse, comme tu m'interpellais souvent, auparavant. J'aurais aimé que nos moments de complicité que nous avons éprouvée pendant cette guerre puissent durer davantage. Je crois qu'ils restent mes meilleurs souvenirs jusqu'à maintenant.


Le sol aussi moelleux que du duvet sous mes pas, une lueur et une lumière jaunâtre, presque blanche, régnaient en ces lieux. J'étais... morte, pas vrai ? Ça ne m'étonnerait pas, après tout, je me suis faite extraire mon démon. Comment aurais-je pu survivre à un tel retirement de chakra d'un seul coup ? Était-ce donc cela... Le Paradis ?


Au loin, je perçus comme une ombre, se tenant devant moi. Je ne pus m'empêcher de repenser à Mitsuko qui m'avait fait part de son combat avec notre père, ce qui confirma bel et bien son décès, même si, au fond de moi, j'espérais qu'il ait survécu à l'attaque de l'Akatsuki et qu'il soit encore vivant. Était-ce donc mon père qui se tenait à quelques mètres de moi ? Sauf que plus je m'avançais, un bras longeant mon corps, l'autre portant ma main contre mon cœur, plus je remarquais que la personne devant moi n'avait rien de masculin. En réalité, cette personne était assez féminine. Ses longs cheveux noirs, lui arrivant à la poitrine de l'avant et dans le bas du dos à l'arrière, son kimono lui arrivant aux genoux, de couleur mauve, la même couleur que mon accoutrement, j'eus l'impression de voir Mitsuko devant moi. J'eus un pincement au cœur à ce moment, puisque je pensais bien qu'elle s'était faite avoir au final et qu'elle était morte sur le champ de bataille, elle aussi. Seulement, cette dame, car elle paraissait plus âgée que Mitsuko, n'avait pas les yeux rouges comme elle... mais plutôt de couleur pourpre, un mélange de rouge et de mauve.


Je m'arrêtai à quelques centimètres de cette femme et, lorsqu'elle me vit, elle ne put s'empêcher de sourire davantage, l'air heureuse de me voir, je ne savais pas pourquoi. Puis, à force de la regarder, je me suis mise à l'associer avec la femme que j'avais vue dans mes souvenirs... celui de l'emprisonnement de Matatabi dans le corps de ma sœur et du mien.


- Kazumi... comme tu as grandi !


Elle avança auprès de moi, les bras ouverts et, je ne sais pas pourquoi, mon corps ne bougea pas d'un poil, ne faisant que la regarder. Elle entoura ses bras autour de moi et ce n'est qu'à cet instant que j'eus la réelle sensation d'une chaleur humaine m'enveloppant. J'eus peine à réaliser qu'il s'agissait vraiment d'elle.


- M-Maman ?


J'entourai mes bras autour d'elle et c'est à ce moment que mes yeux se remplirent de larmes, si bien qu'elles glissèrent le long de mes joues, lesquelles je sentis maintenant qu'elles étaient froides.


- Même si tu n'en as pas le souvenir et que je suis partie trop tôt... Je suis ravie que tu reconnaisses ta propre mère, m'avoua-t-elle, reculant légèrement pour me caresser délicatement le dessus de ma tête. Je ne dois pas avoir changé autant depuis votre accouchement, dans ce cas... Je m'en sens presque rassurée !

Two Souls, One Deamon - Tome 2 (Naruto Shippuden)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant