Chapitre 17

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J'avais toujours aimé penser que le lendemain était un autre jour, complètement différent de la veille. La sale position dans laquelle je me trouvais depuis avant-hier, semblait ne pas vouloir rester dans les archives des précédents jours. Cette dispute houleuse avec la petite black ne voulait pas me fiche la paix. Encore moins aujourd'hui avec le retour de Philippe au bureau. À peine était-il revenu de son urgence que déjà il nous tombait dessus.

Même s'il semblait sous contrôle, sa mine endurcie par-dessus son attitude pacifique démontrait à quel point cet incident avec Maï le contrariait, l'énervait même si je puis dire.
Tandis qu'il nous faisait encore et encore des repproches à pocahantas et moi, mon esprit jeune et riche saoulé par tous ce discours moralisateur vagabondait sauvagement, m'immergeant dans des pensées pour certaines banales, et pour d'autres meurtrières, j'imaginais comment est-ce que je pouvais sauter à la gorge de cette femme tant elle m'énervait et ensuite comment me débarrasser de son cadavre, dans une décharge peut-être.

Mais non, je n'étais pas un animal brute, encore moins un assassin de sang-froid, je voulais juste qu'elle sorte de ma vie, de ce cabinet, qu'elle quitte même Seattle, non les États-Unis, elle et tous les gens de sa couleur. Oh bon sang, à cette pensée, un long soupir m'échappa.

— Ne soupire pas ainsi Michael. Bon Dieu on dirait que tu prends tout à la rigolade!

S'irrita légèrement Philippe. Mais qu'est-ce qu'il avait lui? Je ne soupirais même pas à propos de ses paroles. D'ailleurs je n'y prêtais même pas attention. Saoulé, je levais un sourcil

— Oui oui tu ne veux pas comprendre et ça commence à bien faire!

Un rire amer m'échappa puis après un coup d'œil vers Mia en bougeant ma tête, je reportais mon attention sur mon patron en colère

— Qu'est-ce que je ne veux pas comprendre Philippe? J'ai dit haut et fort ce que je pensais. Si ça choque certains, que diable veux-tu que j'y fasse? Le monde ne sera jamais une unanimité, les diversités d'opinions subsisteront toujours
— Ta liberté s'arrête là où commence celle des autres Michael! Tu ne peux donc pas tenir des propos désobligeants à l'égard des tiers et te moquer d'avoir causé du tort ou pas! Non! De même que la criminalité, l'arnaque sont prohibées, le racisme, la discrimination, le sexisme et j'en passe le sont également!

Je soufflais agacé et reparti m'adosser sur mon siège. Mia toujours la tête droite, les pieds croisés, gardait le regard fixé vers son patron

— Tu feras des excuses publiques Michael, c'est non négociable!
— Quoi? Pourquoi je devrais m'excuser? Je ne regrette pas mes mots aux dernières nouvelles et puis...
— Tu es avocat Michael bon Dieu!

Me coupa t'il excédé

— Un personnage public, tous tes faits et gestes sont suivis à la loupe et puis tu fais partie de William-Evans-McCarter, un cabinet de prestance et de très grande renommée, ce cabinet ne s'est jamais laissé patauger dans des linges sales! De la même manière que mon grand-père et ses associés l'ont tenu intact, j'ai bien l'intention de faire pareil! Je ne laisserai pas que vos gués guerres soient une occasion de scandale pour ce cabinet, la rivalité est trop forte, et n'importe quel moyen pour évincer son rival est bon, ça vous le savez tous les deux!
— Bien sur

Dit elle en remuant la tête comme une ânesse, elle m'exaspérait vraiment cette femme nom d'un chien

— Et donc quoi? Pour éviter tout ça, je devrais demander pardon à genoux? Ensuite lui serrer dans mes bras devant tout le monde pour prouver qu'on est super copain, puis pour terminer, on se ferait des bisous remplis de one love?

Dis-je révolté

— Je me passerai de tes bisous volontiers

Répliqua Maï exécrée

Amour Vaillant Où les histoires vivent. Découvrez maintenant