Chapitre 46

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— Bonne nuit.

Dit Michael en sortant de chez moi. La conversation qu'on venait d'avoir était très déchirante, je ne m'y étais pas préparée. Il m'avait pris au dépourvu, j'avais conscience d'avoir dit des choses horribles mais c'était pour son bien ainsi que le mien.

Très vite il allait se rendre compte que j'avais raison, oui très bientôt Michael allait réalisé qu'il n'y avait aucun avenir possible pour lui et moi, il allait réaliser qu'il n'avait rien à faire avec une femme comme moi. Oui nous étions beaucoup trop différents. Je n'étais pas la femme de sa vie et lui, il n'était pas un homme pour moi. Cette réalité me déchirait.

On s'était tout dit ce soir.
À présent, tout était terminé.
C'est comme si cette nuit à Paris n'avait jamais eu lieu. Je savais que le départ de Michael de mon appart signifiait sa sortie de ma vie. Aujourd'hui nous n'étions plus rien, tout ce qu'on avait partagé c'était bêtement brisé. Le réaliser me faisait horriblement mal.

— Michael

Avais je dis dans un souffle dès que Michael avait refermé la porte de mon appartement. Debout là toute seule dans mon salon, le coeur meurtri, des larmes de douleur n'arrêtaient pas de ruisseler sur mes joues. J'avais fait tellement de bêtises, je ne me reconnaissais vraiment plus.

— Oh mon Dieu

J'avais beau essayer d'étouffer ce nouveau sanglot qui menaçait d'éclater, c'était peine perdu, je ne pouvais décemment pas m'arrêter de pleurer tant j'étais mal. Je me sentais vachement triste oui, pauvre de moi, je ne pouvais même pas partager mon chagrin avec Anusha. Elle n'était point au courant de ma dernière boulette, si je le lui disais, elle allait à coup sûr me juger.

Je ne voulais pas être jugé non. Je me sentais assez mal comme ça. Le pire c'est que même Dieu ne pouvait pas m'aider, je lui avais offensé et je ne pouvais pas revenir, je ne savais et n'arrivais pas à le faire. Je me sentais trop sale, répugnante à son égard pour tenter un rapprochement. Ça m'apprendra à écouter ma chaire et ses pulsions, me dit cette voix insupportable que je ne supportais plus.

Fatigué par tout ça, je n'avais plus eu le coeur à sortir courir, toute façon le ciel commençait déjà à faire des siennes, dans quelques minutes il allait recommencer à pleuvoir, il avait déjà plu toute la nuit, le mois d'avril était si chiant à Seattle.

Aujourd'hui nous étions lundi. Une nouvelle semaine démarrait et c'était synonyme de boulot. Je devais me préparer et aller travailler. Mais je sais aussi ce que cela impliquait: revoir Michael Brown.

Je devais m'y préparer, après la journée d'hier et notre charmante discussion, rien n'allait plus être pareil. En peignoir debout devant le miroir de ma salle de bain, je contemplais mon reflet, la brume due au bain chaud que j'avais pris rendait mon image floue, je me penchas donc en avant et je vins essuyer de mon bras la glace.

— Hum

Soupirais-je tout doucement, je demeurai ensuite là dans ma torpeur. Je ne voulais pas aller au boulot ce matin, non vraiment pas. Mais je travaillais hélas pour quelqu'un, je n'avais pas le choix, si j'avais eu une boutique, je ne serai pas allé ouvrir aujourd'hui.

Ne souhaitant pas être davantage en retard, je dû reculer et aller finalement m'apprêter. Je voulais être habillé le plus simplement possible ce matin, je refusais que Michael croie en me voyant que je m'étais pomponné pour lui, c'était ridicule oui mais je préférais prendre mes précautions.

N'étant pas allé chez la coiffeuse récemment, je me résolus à juste attacher mes cheveux en une basse couronne et j'y appliquais ensuite assez de gel afin de faire tenir la coiffure et je disciplinais toutes mèches rebelles. Je ne mis que du gloss sur mes lèvres et un peu de mascara afin d'éveiller mon regard, je souhaitais cacher la peine dans mes yeux.

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