Chapitre 22

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— Je pensais pas qu'il deviendrait si violent sans sa dose quotidienne, et donc je n'avais pas d'autres choix. Cette batte était la seule chose que j'avais à porter de main, je me suis défendu comme toute personne sensée, dans cette situation...
— Oui

Opinais je tout en continuant de prendre des notes

— Mon instinct de survie a prit le dessus et je n'ai pensé plus qu'à une chose: me protéger. Mais je vous jure sur Dieu maître que lorsque je l'ai laissé, il respirait encore
— Madame Stapord, soyez clair avec moi, je suis votre avocate. Vous l'avez tué oui ou non?
— Eh bien... non

Dit la dame avec une grimace le regard désespéré

— Je vous jure que je vous dis la vérité, je n'ai utilisé que la batte de baseball pas la Kalachnikov. Bon Dieu je ne sais même pas me servir d'un simple fusil de chasse.

Je soupirais puis arrêtais d'écrire

— On plaidera pour de la légitime défense. Je ferai de mon possible pour prouver à la cour que l'arme retrouvée dans vos affaires ne vous appartient pas.

La dame acquiesça puis anxieuse, elle regarda tout autour d'elle. En effet cette minuscule pièce d'un gris froid était glaçante, de plus ces chaises en métal étaient très inconfortables, c'était connu, les prisons étaient des endroits inhospitaliers.

— La police ne m'a pas cru, un juge me croira moins
— Là, vous m'avez moi à présent

J'essayais de la détendre et ma cliente s'apaisa un peu, assise dans sa combinaison de prisonnière la petite femme blanche essaya de sourire

— Je vais aller au bureau du procureur cet après-midi. Tout va bien se passer Caroline d'accord?
— Très bien maître Robinson, je vous fais confiance
— Ma préoccupation est tout d'abord de vous éviter la peine de mort ou la prison à vie, même si le juge vous condamnait car mettez-vous en tête que ça peut arriver, je me battrai pour vous obtenir la peine la plus légère
— On parle de combien?
— Près de dix ans ou un peu plus selon le juge

À cette phrase, la dame déglutit, oh mon Dieu c'est pourquoi je détestais défendre ce genre de cas. C'est comme si c'était perdu d'avance, elle avait dû assommer son mari violent pour échapper à ses coups, c'était affreux qu'elle prenne perpet pour ça, d'autant plus qu'il y avait un malin qui avait profité de la situation pour venir achever le travail et ensuite se débarrasser de l'arme du crime dans les affaires de ma cliente. Oh la la quel cas épineux.

— J'ai conscience d'avoir mal agit, je demande juste à ne pas terminer mes jours en prison à cause de cet abruti de Steeve, je vous en prie

Dit-elle la gorge nouée et là, déjà triste, des larmes coulèrent de ses joues amaigries au teint blafard. Cela m'attrista, Mme Caroline Stapord me faisait tant de peine.

— Je vais vous aider Caroline, je ne vous laisserai pas

À ces mots, je pris ses mains et les caressais, Caroline opina simplement puis après s'être calmé je lui fis un sourire crispé qui se voulait rassurant

— Je vais y aller maintenant
— Merci maître

Un autre sourire et je me levais

— Gardien

Dis je devant la grande porte intimidante, je jetais un dernier coup d'œil à ma cliente puis mon regard revint vers la porte, la gardienne arriva et elle m'ouvrit, sans encore me retourner cette fois, je quittais les lieux. En sortant de cette grande bâtisse, mon esprit ne put s'empêcher de me rappeler que c'était exactement la même prison où ma mère avait été incarcérée pendant quinze années de sa vie suite à l'assassinat de papa, un crime odieux qu'elle n'avait pas mérité de payer.

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