Chapitre 21

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Une chose était claire, je n'allais plus jamais le voir de la même façon, j'ignorais si c'était un appât, ou si c'était réellement des confessions intimes que Michael venait de me sortir. Mon esprit fourmillait, et si le révérend avait raison, et si j'exagérais en voulant traîner Michael devant les tribunaux, il ne réalisait peut-être pas l'ampleur de ses actes. Il était peut-être sincère en me disant qu'il voulait que ça s'arrête après tout. Non, tout ceci n'était qu'un leurre finalement. Oui Michael dans son esprit tordu et vicieux faisait semblant de vouloir se réconcilier juste pour échapper au procès.

Mais c'était peut-être ridicule, Michael était un bon avocat presque autant que moi, s'il faisait semblant d'être mon ami, lui, qu'est-ce qu'il y gagnait? La confiance de Philippe? Et puis mince, je n'en savais rien. J'étais embrouillé comme tout, oh le malin, il venait de créer la zizanie dans ma tête et installer des multitudes de doutes en moi. Quelle était la marche à suivre à présent? La voix de l'esprit en moi me disait de me méfier, de faire gaffe, mais à quoi?

Je ne le savais pas, celle de la chair me disait de foncer, de croire Michael, d'arrêter ce processus, de ne pas aller jusqu'au tribunal et d'enterrer enfin tranquillement la hache de guerre. J'étais perdu, partager. Moi je voulais juste avoir la paix et que tout ceci s'arrête. Je voulais la sécurité, le calme, la tranquillité. C'est donc dans cette torpeur que j'avais travaillée jusqu'à l'heure de la pause la tête dans les nuages. À midi trente, j'arrêtais mon ordinateur, fermais le Code pénal et je sortis de mon bureau.

— Maya?

Je tournais immédiatement la tête et là je vis Linda se lever de son poste de travail où elle était assise et s'empressa d'accourir jusqu'à moi.

— Tu descends manger?
— Oui

Dis je en tirant le mot en longueur les sourcils froncés par l'incompréhension

— Euh au fait, je... il y a ma grand-mère qui sort de l'hôpital cet après-midi, j'aimerais beaucoup lui faire la surprise en allant la chercher
— Et bien, il n'y a pas de problème. Aucun procès pour demain, il y'a donc moins de job. Tu peux prendre ta journée tranquillement
— Merci beaucoup

Dit-elle avec un grand sourire et en lui souriant aimablement, je tournais les talons et poursuivis mon chemin, je marchais droit vers l'ascenseur, en passant, je remarquais l'absence de Michael dans son bureau ainsi que celui d'Anusha dans le sien, ah que j'oubliais vite. Mon amie était au tribunal depuis 11h. Calmement, je pénétrais dans la cabine et l'engin modernisé nous fit descendre jusqu'au premier.

Lorsque j'atteignis le rez-de-chaussée, c'est à pas pressé que je traversais le goudron qui séparait le restaurant du cabinet et je m'y rendis en moins de deux. J'entrais tranquillement dans le restaurant favori où j'aimais manger. Tandis que je m'avançais vers la troisième table près de l'entrée, où on pouvait avoir une superbe vue du dehors à travers les vitres, table où Anusha et moi mangions toujours, je dus m'arrêter, oups elle était déjà occupée, dommage, je n'avais plus qu'à me trouver une autre bonne place.

— Maya?

M'interpella un des clients qui y était assis. Bien sûr c'était le gentil Chuck McCklyn. Oh oh je connaissais ses cheveux roux et cette autre tête brune. Après m'avoir appelé, les deux personnes étant dos à moi, se tournèrent afin de me voir à leur tour, c'est ce que je pensais.

— Chuck

Avais-je dit le sourire crispé comme mes traits de la seconde

— On a prit ta table aujourd'hui, désolé

S'exclama-t-il enthousiaste, je retins ma respiration et au bout de quelques secondes je la relâchais, là, un rire jaune émana de moi

— Non non, ce n'est pas grave. Il y a plein de table chez Maurice
— Joins-toi à nous Maya

Amour Vaillant Où les histoires vivent. Découvrez maintenant