Chapitre 73

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Je tourne la clé, mon monteur vrombit en démarrant, mais ayant le souffle court, il se coupe. Ne voulant pas retenter ma chance, j'ôtais ma main des contacts. J'avais à présent les deux mains posées sur le volant.

D'un seul coup, les événements datant de ces dernière 24h retombèrent sur moi. La discussion d'hier avec Michael me remonta.

Les mains tremblantes, ma lèvre inférieure suivie le pas à son tour, et très vite une vague de larmes m'assaillirent sans que je ne puisse l'arrêter ni même le contrôler.

— Aaaaaah !

Ce cri de douleur sorti de moi. J'étais désespéré, en colère, triste, déchiré. Je me sentais désabusée. Le ciel me tombait littéralement sur la tête. Comment était-ce possible Seigneur ? Il me fallait tout rembobiner, bon sang quel était l'épisode que j'avais raté ?

Non ce n'était pas vrai. Michael ne pouvait pas être l'auteur de l'accident qui avait failli coûter la vie à Dylan, un accident que j'avais haïs de toutes mes forces, un accident qui avait bousillé ma vie, ruiné mes projets futurs avec celui que j'avais aimé à la folie un jour.

— Noooon. Non. Je pleurais encore et encore.

Mon Dieu ça ne faisait qu'un mois et demi que j'étais mariée et déjà, ce mariage était un beau fiasco.

« — Michael n'était pas le bon. Maintenant tu subis les conséquences de tes mauvaises décisions. »

Cette pensée était dans ma tête depuis hier soir. Je n'avais pas pu fermer l'œil de la nuit, comment le faire ? La douleur et la peur me sciaient tellement qu'il m'était impossible de me coucher en paix sans y repenser. J'étais marié à l'homme que j'avais détesté tout ce temps pour le mal qu'il m'avait fait à moi et à Dylan.

J'avais tellement voulu le rencontrer toutes ces années afin de lui cracher ma souffrance et lui faire payer son acte. J'étais en colère qu'il ait fui la scène dramatique où s'était déroulée les faits, et qu'il ait tout lâchement abandonné Dylan sur la route comme un vulgaire chien sans même prendre la peine d'appeler la police. Dieu m'avait finalement délivré de ses mauvais ressentiments, de cette haine oui, mais l'homme de l'accident, moi je ne l'avais jamais oublié.

À présent je me disais que je n'aurais peut-être pas dû épouser Michael, je l'avais sûrement fait en suivant la voix de la chair et non de l'esprit. Je m'étais donc lourdement trompé dans le choix de mon conjoint finalement.

Et maintenant, je ne pouvais m'empêcher de penser que Dieu me faisait payer ma bêtise, enfin je subissais simplement les conséquences de mon mauvais choix en d'autres termes. Je payais ma grossière erreur.

Je le sentais, ce mariage allait finir par vite capoter, j'allais probablement finir par divorcer, oui c'était certain avec l'allure que prenait les choses. Mais bon comme Dieu avait horreur du divorce comme c'était signifié dans Marc 10 les versets 4 à 12 ou encore Matthieu 19: 7 - 9, j'allais probablement mourir et ce mariage bidon allait être rompu ou alors c'est Michael qui allait l'être. La mort seule allait nous séparer.

Oh mon Dieu ces scénarios horribles me remplissaient tellement que j'en avais des angoisses. J'étais si perdu.

Je restais là assise à pleurer encore et encore puis l'âme abîmée, je fini par démarrer ma voiture et je me dirigeai droit vers mon ancien appartement. Aujourd'hui il n'y avait pas de boulot qui tienne vu comment j'avais quitté la maison ce matin, je me demandais alors si à son tour Michael irai travailler.

Pour ma part, avec ma sale tête, je ne pouvais rien faire c'était certain. Je n'étais pas en mesure de travailler. Dans un petit élan de force, j'étendis le bras, et composais le numéro du cabinet, enfin celui du bureau de Linda.

Amour Vaillant Où les histoires vivent. Découvrez maintenant