M A L E K
Une fois jeté de son bureau, une torsion maladive enchaîna mon estomac et je me ruai à la surface pour appeler maman, puis papa — sans réponses. Il m'avait retardé, mais le message d'Isabelle s'était forgé dans mes neurones. Mes bras et mes jambes tremblaient. Il ne faisait pas froid, mais... sérieusement ! Je ne pouvais pas les protéger sans leur coopération ! S'vous plaît... Ça serait cool de pas mourir, non ?
Fais chier.
Malgré la fraîcheur environnante, je me ruai en direction de notre immeuble. Au moins, je n'avais pas à rester cloîtré dans une cellule à plusieurs mètres sous terre. Toutes ces informations récentes se bousculaient dans ma tête, mais je devais vérifier si mes parents allaient bien. À moins qu'ils soient exceptionnellement occupés, rien n'expliquait leur silence à cette heure de la journée !
Le paysage défilait autour de moi. Les palpitations de mon cœur s'intensifiaient au fil des pas.
La porte de l'immeuble s'ouvrit dans un grincement. Je grimpai les escaliers. Des perles de transpirations glissaient sur mon front, je suais de partout où un homme pouvait suer. Les clés bondirent sur mes doigts maladroits, mes pas résonnaient et frappaient les murs granuleux.
Faites qu'il ne soit pas trop tard... Bordel, s'te plaît, fais pas le con !
La porte de l'appartement. Devant moi.
La clé grinça contre la serrure. Paralysie. J'avais beau puiser dans mes forces, une décharge électrique m'immobilisait. Pourquoi n'arrivais-je pas à déverrouiller cette merde ? Putain ! Pourquoi ça marche pas ?
Elle crissait, se cognait, mais n'entrait pas. Une pulsion crispa mes doigts. La clé tomba à terre et mes poings tonnèrent contre la porte. Le vacarme me perçait les tympans.
Zéro réponse.
Je devais respirer, histoire d'éviter la crise cardiaque. Mon front était trempé. La vision floue et obscurcie par mes craintes, je retrouvai difficilement la clé. Je l'enfonçai. Un déclic retentit. Je défonçai l'entrée et entraînai l'intérieur dans ma tempête.
— Maman ? Papa !
Non. Rien. Pas une âme qui vive pour me répondre, pour me réconforter dans cette torture démoniaque. Je fauchai chaque porte, meuble, mur, comme s'ils se cachaient dans l'un d'eux.
Mes yeux s'affolaient.
Le canapé vide.
La niche du chien aussi.
La télé allumée.
Le couloir bousculé par ma folie.
La chambre de Nayla, déserte.
Celle de mes parents, aride. Les rideaux flottants au vent.
L'escalier à deux doigts de céder. Il s'allongeait face à moi, étendu jusqu'à l'infini, au paradis inexistant. Je l'escaladai à quatre pattes. Rien à foutre. Son bois résonnait dans mon crâne. Ce dernier tanguait comme une balançoire. Il exhumait une chaleur ardente pour que j'abandonne.
Mon poing concassa la rambarde à laquelle il s'accrochait... ou la craqua-t-il ? Ou bien, étaient-ce mes os qui craquaient ? J'enchaînai les marches, et enfin, la dernière.
La salle de bain.
Ma chambre... Ma chambre.
Rien.
Même pas un fantôme. Même pas un spectre. Même pas celui de Sonja.
Sonja...
Sonja.
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TRANSES 2: Conjuration
ParanormalLe résumé ci-dessous contient des spoils du tome 1 ! Lisez à vos risques et périls ! _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ L'équilibre de l'univers menace de se briser lorsque Hel, la déesse des morts, est relâchée dans la nature. Conscients de leurs erre...